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2. Auteur.rice.s et créateur.rice.s
  • "Si tous les groupes humains sont touchés par la violence à grande échelle, les femmes la subissent sous des formes spécifiques, comme en témoignent les assassinats systémiques des femmes et des filles autochtones en Amérique du Nord et en Amérique latine, ou encore les nombreux conflits armés (Syrie, Lybie, Birmanie, entre autres) dans lesquels le viol est érigé en arme de guerre. Les deux phénomènes peuvent d'ailleurs se recouper puisque l'un des tout premiers féminicides à avoir été qualifié et documenté comme tel en Amérique est celui ayant été perpétré contre les femmes mayas durant la guerre civile guatémaltèque au début des années 1980. Cependant, les femmes ne sont pas seulement les victimes de la violence de masse, puisqu'elles sont aussi les premières à témoigner et dénoncer pour faire barrage à cette violence. Ce numéro hors-série regroupe des articles et des projets visuels qui décrivent et analysent la violence de masse liée au genre. Il s'agit de réfléchir sur la manière de représenter cette violence et d'en témoigner, d'autant plus qu'elle est bien souvent rendue invisible et inaudible par le patriarcat, le colonialisme, les intérêts politiques en présence ou l'impéritie de l'État."

  • Ce texte est la traduction de l’introduction au livre de Santiago Castro-Gómez, La hybris del punto cero: ciencia, raza e ilustración en Nueva Granada (1750-1816), Bogota: Ed. Pontificia Universidad Javeriana, 2005.

  • "En Amérique latine comme ailleurs, la critique postcoloniale apparaît comme une condition pour le renouvellement des dialogues interculturels orientés vers la construction d'une modernité alternative, ou d'une vraie postmodernité, fondée sur une autre manière d'habiter la terre, moins dévastatrice pour la nature comme pour les humains. Reprenant d'une manière inédite la perspective ouverte au XXe siècle par des auteurs comme José Carlos Mariátegui, Alberto Flores Galindo, Pablo González Casanova ou René Zavaleta, les études postcoloniales latino-américaines contribuent à la critique d'un modèle culturel, social et politique fondé sur le clivage traditionnel entre la " civilisation " et la "barbarie". Articulée initialement par un versant de la modernité européenne qui trouvera au XVIIIe siècle une forme systématique dans l'anthropologie des Lumières (M. Duchet), cette dichotomie a été au départ la matrice idéologique de la domination coloniale européenne, et, plus tard, de celle des nouvelles élites " républicaines " attelées à la tâche de construire l'unité sociale et politique sur la base du modèle européen de l'État-nation. Au XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe, l'unité de la "Nation" est imaginée de telle manière qu'elle implique l'exclusion de la différence culturelle dans l'espace public. Or, depuis les quatre dernières décennies, les nouvelles formes de la mobilisation indienne et la renaissance des identités afro-américaines participent à la crise des modèles identitaires établis et au surgissement, dans divers domaines du culturel et du politique, de manières inédites d'imaginer l'identité (subjective, sociale, culturelle, nationale) et d'assumer la diversité culturelle (inter-culturalité, multiculturalismes, indianisation) dans la sphère publique. Le présent ouvrage propose un aperçu des problématiques, recherches et discussions actuelles sur le postcolonial en Amérique latine, en prenant comme fil conducteur les processus de reconfiguration identitaire liés à l' " émergence indienne " et au renouveau actuel des identités afro-américaines."--Page 4 de la couverture.

  • "Y la culpa no era mia, ni donde estaba, ni como vestia", chantaient des femmes aux yeux bandés dans différentes villes d'Amérique latine en novembre 2019. Cette performance, créée par le collectif féministe Las Tesis, a fait le tour du monde. Elle montre la force et la vitalité de l'artivisme dans les Amériques. Ce volume porte sur la diversité des théorisations et des mobilisations féministes du continent américain, très dynamiques historiquement et de plus en plus visibles depuis la fin du XXe siècle. Le féminisme des Amériques est pluriel et possède une généalogie propre. Les auteures s'attachent à décliner ses différentes formes : chicano, décolonial, lesbien, queer, entre autres. L'originalité des actions féministes de la région provient de la mobilisation politique de genres artistiques, qu'ils soient musicaux (rap, reggaeton), picturaux ou des arts visuels. Cet artivisme joue ainsi un rôle central dans les formes d'action du continent et ce volume présente leur diversité, leur richesse et leur force créatrice et politique."--Page 4 of cover.

  • Gloria Anzaldúa a délibérément écrit certains mots et certaines phrases en espagnol-chicano tout au long de cet article, choisissant pour des raisons politiques et esthétiques de produire un texte qui s’adresse à tout le monde mais peut être compris à des niveaux différents. Elle travaille ainsi aussi bien avec l’intelligibilité qu’avec la non-intelligibilité, liées au vécu et au positionnement social de chacun-e, au-delà de la langue elle-même. Pour tenter de respecter ce travail sur l’intelligibilité, nous avons procédé de la manière suivante. Dans certains cas, Anzaldúa a écrit une expression en espagno-chicano puis l’a traduite en anglais, nous avons alors procédé de la même manière. Dans les autres cas, nous avons laissé tel quel dans le corps du texte, ce qu’Anzaldúa a écrit en espagnol-chicano. Cependant, pour placer cette langue sur le même plan d’intelligibilité que l’anglais, pour le lectorat francophone, nous en proposons une traduction, en note. Enfin, nous avons ajouté un certain nombre de notes de contextualisation. Ainsi, les notes en lettres correspondent aux notes originales d’Anzaldúa, tandis que les notes en chiffres correspondent à la traduction de l’espagnol-chicano vers le français et enfin, les notes en i, ii, iii etc, correspondent aux notes des traductrices. Par ailleurs, deux termes sont particulièrement délicats à traduire : « raza » et « mestiza ». Au Mexique, le mot « raza » est polysémique. Au sens strict, il signifie « race », cependant son emploi actuel et courant n’implique aucune connotation raciale, mais plutôt populaire et affective (ma bande, mon quartier, ma famille élargie, les gens avec qui je m’identifie…), ce qui conduirait à le traduire plutôt par « peuple ». Nous avons donc choisi des traductions contextualisées, utilisant « race » pour la pensée de Vasconcelos (prise dans les courants racialistes internationaux des années vingt), et « peuple » pour la pensée d’Anzaldúa elle-même (qui l’utilise dans un sens actuel et populaire). L’ensemble de son œuvre montre amplement le caractère non-essentialiste de sa pensée, ce qui nous conforte dans ce choix. Enfin, le concept de « mestiza » (ou « mestizo ») possède au Mexique des connotations complexes et contradictoires. Il désigne une personne dominant-e par rapport à l’Indien-ne, mais aussi une personne dominé-e par rapport aux gens d’origine espagnole-européenne. Simultanément, il constitue l’archétype (positif) de la nouvelle « race » forgée dans l’ancienne colonie européenne transfigurée par l’indépendance puis la révolution. Pour Anzaldúa, le mot possède toutes ces connotations, mais signifie également la pluralité à l’intérieur de chaque être humain. Nous avons donc choisi de ne pas traduire le concept de « mestiza », qu’elle-même a décidé d’utiliser en espagnol, son article visant précisément à expliquer le sens nouveau qu’elle donne à la « nouvelle métisse ».

  • Au sein du tournant décolonial que la théorie féministe latino-américaine a commencé à prendre, un nouveau concept a émergé, qui pourrait constituer un changement de paradigme dans notre compréhension du genre. Il s'agit du concept colonialité du genre, forgé par la philosophe argentine Maria Lugones dans ses deux derniers articles : « Heterosexualism and the Colonial/ Modern Gender System » (2007) et, plus récemment, « Toward a Decolonial Feminism » (2010), article qui n'a pas encore été tra...

  • Ce travail vise à montrer deux choses. La première, c’est de saisir toute l’importance du tournant postcolonial/afro-décolonial dans la construction d’une contre-épistémologie propre au sujet culturel colonisé africain. En d’autres termes, pour le sujet colonisé, cette contre-épistémologie sert à décoloniser les imaginaires, à partir d’un questionnement de la colonialité de l’épistémologie et du savoir donnés pour universels par l’occident. La deuxième chose, c’est que ̶ à quelques mois de la commémoration du centenaire de la naissance du prolixe et polygraphe auteur africain-colombien Manuel Zapata Olivella (1920-2004) ̶ cet article puisse le situer à sa juste place. Celle d’un sujet culturel colonisé africain des Amériques dont l’abondante production culturelle et la pensée, portées et révolutionnées par le concept de Muntu africain, participent de la décolonisation des imaginaires et de l’épistémologie

  • Cet article est une introduction à la pensée critique latino-américaine, de la philosophie de la libération au tournant décolonial proposé par le groupe de recherche pluridisciplinaire Modernité/Colonialité. Dans un premier temps sont présentées les principales contributions de la philosophie de la libération en tant que pensée critique latino-américaine. Est abordée ensuite la question de la pertinence actuelle des motivations et des inquiétudes initiales de la philosophie de la libération, ainsi que la pertinence de ses thèses et de ses principales catégories. Puis sont présentées les principales critiques adressées à ce courant de pensée en quarante ans d’existence. Enfin est introduit le tournant décolonial du groupe Modernité/Colonialité. L’accent est mis sur la notion de pluriversalité que proposent les penseurs critiques latino-américains présentés dans cet article.

  • Videogames’ ability to depict cultural iconographies and characters have occasionally led to accusations of insensitivity. This article examines gamers’ reactions to a developer’s use of Africans as enemies in a survival horror videogame, Resident Evil 5. Their reactions offer insight into how videogames represent Whiteness and White privilege within the social structure of ‘‘play.’’ Omi and Winant’s (1994) racial formation theory notes that race is formed through cultural representations of human bodies organized in social structures. Accordingly, depictions of race in electronic spaces rely upon media imagery and social interactions. Videogames construct exotic fantasy worlds and peoples as places for White male protagonists to conquer, explore, exploit, and solve. Like their precursors in science fiction, fantasy, and horror, videogame narratives, activities, and players often draw from Western values of White masculinity, White privilege as bounded by conceptions of ‘‘other,’’ and relationships organized by coercion and domination.

  • This paper proposes a theoretical framework with which to dis- cuss the critical engagement of media art projects in Second Life with racialized self-representation, fashion and ethnic dress. Ex- amining Montreal-based Mohawk artist Skawennati’s machinima series, TimeTravellerTM (2008-13), a project of self- determination, survivance and Indigenous futurity, it argues the critically-aware act of ‘virtually self-fashioning’ racialized born- digital identities, or virtual ethnicities, disrupts ways in which today’s vast proliferation of self-technologies enabling the crea- tion, recreation and management of multiple selves, would other- wise remain complicit with neoliberal colour-blind racism

  • Published by SITE Santa Fe on occasion of the inaugural SITElines Biennial, 'Unsettled Landscapes'. Unsettled Landscapes was curated by Janet Dees, Irene Hofmann, Candice Hopkins, and Lucía Sanromán. The exhibition, featuring 47 artists from 14 countries, looks at the urgencies, political conditions and historical narratives that inform the work of contemporary artists across the Americas--from Nunavut to Tierra del Fuego. Through three themes--landscape, territory, and trade--this exhibition expresses the interconnections among representations of the land, movement across the land, and economies and resources derived from the land."--Résumé de l'éditeur

  • La idea de elaborar un número sobre las luchas de las mujeres y las feministas en América Latina y el Caribe surgió de un encuentro entre Sabine Masson (Suiza), Jules Falquet (Francia) y Ochy Curiel (República Dominicana), cuyos caminos se cruzaron en el continente latinoamericano por razones personales y políticas. Debatimos y reflexionamos juntas sobre la cuestión de las barreras de "raza" y de clase que nos atraviesan a las feministas de diferentes partes del mundo, y que son en particular el reflejo de las relaciones de dominación entre el Sur y el Norte. Precisamente por estas barreras, las experiencias políticas y el trabajo de construcción colectiva de muchas feministas y mujeres, especialmente de América Latina y el Caribe, siguen siendo desconocidas para la mayoría de las feministas de otras latitudes, y de poco interés para las revistas académicas feministas de los países ricos. Oponerse a esta invisibilización y contribuir, aunque sea a nivel experimental y muy modesto, a la deconstrucción de estas barreras, fue nuestra principal motivación para organizar este número en una revista francófona como Nouvelles Questions Féministes. Sin embargo, el trabajo de coordinación presentó importantes contradicciones: primero, entre nosotros mismos. En primer lugar, tuvimos que reconocer e integrar las diferencias y similitudes de nuestras respectivas posiciones, para llegar a un consenso que nos permitiera desarrollar esta cuestión juntos. En segundo lugar, nos enfrentamos al riesgo de reproducir una vez más el saqueo de los conocimientos de las mujeres indias, afrodescendientes y mestizas latinoamericanas y caribeñas por parte de los "expertos del Norte". Los textos se traducirían al francés, lo que significaría que una ínfima minoría de mujeres latinoamericanas y caribeñas tendría acceso a ellos, mientras circulaban por Europa, enriqueciendo una vez más el conocimiento de las mujeres de los países ricos con el trabajo, las luchas, las historias y los escritos de las mujeres de los países pobres. Ante este problema, decidimos que la publicación de este número fuera acompañada de una versión en español, con el objetivo de hacer circular y compartir esta producción intelectual en América Latina y el Caribe   L’idée de faire un numéro sur les luttes de femmes et les luttes féministes en Amérique latine et aux Caraïbes a surgi de la rencontre entre Sabine Masson (Suisse), Jules Falquet (France) et Ochy Curiel (République Dominicaine), dont les chemins se sont croisés sur le continent latino-américain pour des raisons personnelles autant que politiques. Nous avons débattu et réfléchi ensemble sur la question des barrières de « race » et de classe qui nous traversent, nous les féministes de différentes parties du monde, et qui sont notamment le reflet des rapports de domination entre le Sud et le Nord. Justement à cause de ces barrières, les expériences politiques et le travail de construction collective de beaucoup de féministes et de femmes, notamment latino-américaines et des Caraïbes, demeurent inconnus de la plupart des féministes d’autres latitudes, et intéressent peu les revues féministes académiques des pays riches. S’opposer à cette invisibilisation et contribuer, même si ce n’est qu’à un niveau expérimental et très modeste, à déconstruire ces barrières, a constitué notre principale motivation pour organiser ce numéro dans une revue francophone comme Nouvelles Questions Féministes . Néanmoins, le travail de coordination présentait d’importantes contradictions : d’abord, entre nous. Pour commencer, nous avons dû reconnaître et intégrer les différences et les similitudes de nos positions respectives, afin de parvenir à un consensus qui nous permette d’élaborer ce numéro ensemble. Ensuite, nous nous confrontions au risque de reproduire encore une fois le pillage des connaissances des femmes indiennes, afro-descendantes et métisses latino-américaines et des Caraïbes par les « expertes du Nord ». Les textes allaient être traduits en français, c’est-à-dire qu’une infime minorité de femmes latino-américaines et des Caraïbes pourrait y avoir accès, pendant qu’ils circuleraient en Europe, enrichissant une fois de plus le savoir des femmes des pays riches à partir du travail, des luttes, des histoires et des écrits des femmes des pays pauvres. Face à ce problème, nous avons décidé que la publication de ce numéro allait s’accompagner d’une version en espagnol, dans le but de faire circuler et de partager cette production intellectuelle en Amérique latine et aux Caraïbes

  • When E. Carmen Ramos organized Our America: The Latino Presence in American Art (2013) at the Smithsonian American Art Museum in Washington, DC, art holdings of Latinx artists at the institution were minimal and unbalanced. The museum lacked works by foundational figures; entire groups like Dominican Americans were missing, as were genres like abstract art; and with a collection dominated by colonial and folk art and work by Mexican Americans, it was impossible to produce any comprehensive exhibition of contemporary Latinx art, much less one that represented the diversity of artists and trends. Ramos was one of the few Latinx curators hired in the aftermath of the infamous 1994 “Willful Neglect” report documenting a historical pattern of discrimination at the Smithsonian Institute and calling for the hiring of Latinx curators to help direct the Smithsonian’s priorities in research, collections, and exhibitions.1 Twenty-five years later, this pattern of exclusion continues apace. In 2018, a study by UCLA’s Chicano Studies Research Center found that while the Smithsonian’s Latinx workforce grew from 2.5 percent to 10.1 percent, this growth falls short of representing the growth of the Latinx population, which since 1994 has doubled to 17.8 percent of the total population. In sum, the task of putting a dent in a mostly white canonical art history and collection was a daunting one, and whatever Ramos did would be a politically charged intervention. This would be the first major scholarly survey exhibition of Latinx art, a statement to insert it as central to US art history, and the first major show of its type in a major North American museum in decades.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 08/11/2025 13:00 (EST)