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  • RésuméLes séries télévisées américaines ont dès les années 1950 problématisé les articulations entre modèles amoureux et vagues d’émancipation des femmes. Cet article, centré sur les amours des héroïnes, propose un découpage en trois temps de l’histoire de ces séries, qui tend à montrer que si le romantisme continue de sous-tendre les pratiques, il se trouve confronté à la dissymétrie qu’il provoque entre hommes et femmes et perd du terrain face à la « relation pure », nouvel idéal relationnel. Les femmes au foyer des années 1950 sont soumises à l’insatisfaction de leur condition et laissent transparaître les premiers échecs de l’amour romantique, alors que, deux décennies plus tard, au milieu des années 1990, les working girls célibataires, égéries de l’après-féminisme, constituent l’amour en une menace à leur indépendance et à leur épanouissement. Enfin la récente vague de quadragénaires, veuves ou divorcées, tente de dépasser la contradiction entre indépendance et amour, en pratiquant réellement la « relation pure ».

  • Thématique a priori universelle, l’amour prête aisément à des réflexions anhistoriques que la philosophie antique aurait déjà définitivement formulées. Pourtant, la variabilité historique de ses expressions et la querelle sans cesse renouvelée sur ses significations démontrent qu’elle est, elle aussi, traversée de divers conflits épistémologiques. Loin d’un idéal transcendant, les récents travaux envisagent l’amour comme une visée communicationnelle en même temps que décroît l’idéologie du sacrifice personnel et que se forge une démocratie relationnelle où chacun doit en théorie pouvoir se faire entendre. Les outils y sont ceux de l’expression personnelle et de la responsabilisation, de la délibération et du compromis pour que soit construite une sphère publique intime où communiquent couple et individualités.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 20/07/2025 05:00 (EDT)

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