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Les recherches de ces dernières années ont mis en lumière les ressemblances entre l'ancienne agriculture canadienne et celle de bien des paysanneries françaises de l’Ancien Régime. Dans un contexte comme dans l’autre, le marché étriqué et les forces de production peu développées créent un déséquilibre fondamental : trop de céréales, pas assez de bétail et donc pénurie de fumier. Ne pouvant amender leur terre de façon satisfaisante, les producteurs sont obligés de se contenter de rendements relativement faibles. De vieilles contraintes et non les vastes espaces de l’Amérique expliquent le caractère extensif de l’agriculture canadienne. Son originalité résulte donc de l’adaptation à d’autres particularités du nouvel environnement. Pour trouver des traces de cet ajustement, l’article étudie le régime d’assolement, élément-clé de l’agriculture paysanne qui exprime les contraintes du calendrier agricole. Il démontre que la coexistence de deux régimes différents dans la colonie est due à l’influence déterminante de la brève saison végétative sur la productivité.
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Les historiens supposent généralement que pendant les dernières décennies du Régime français au Canada, la concurrence dans le commerce des fourrures suivait les lignes deforce de la rivalité impériale en Amérique du Nord. Situés sur la baie d'Hudson ou au sud du lac Ontario, les postes de l'empire adverse auraient constitué la principale menace pour les commerçants montréalais établis au coeur du pays indien. Cet article cherche les traces d'une telle concurrence à distance dans le commerce du castor. Il s'agit là d'une fourrure que les politiques de la Compagnie française des Indes rendaient moins chère dans le système commercial français que dans celui centré sur Londres. Or la distribution des recettes du castor entre les concurrents se montre peu sensible aux fluctuations dans cette différence intercoloniale des prix ; il semble bien que les marchands canadiens aient brandi l'épouvantait du concurrent étranger afin d'ajouter du poids à leurs demandes faites à l'Etat d'augmenter le prix du castor. Une conclusion s'impose : cette obsession d'un ennemi externe, transmise aux historiens par les sources officielles, a obscurci la dynamique interne du commerce canadien des fourrures au cours de cette période.
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Ce mémoire s'intéresse aux 202 individus qui ont été actionnaires de la Compagnie des Cent-Associés au cours des 35 années d'existence de l'entreprise. En étudiant la dynamique sociale qui s'opère à l'intérieur de ce groupe bien défini, nous cherchons à appréhender un peu plus la société française d'Ancien Régime. Dans un premier temps, nous établissons le contexte difficile dans lequel ces gens ont évolué en soulignant les éléments de la macro et de la microconjoncture qui ont pu les affecter, tant sur les plans économiques, politiques que sociaux. Dans le second chapitre, nous présentons tout d'abord les sources et la méthode qui nous ont permis, par la suite, d'établir le profil social des associés à travers une répartition sociale et chronologique qui tenait compte de leur appartenance à un ordre et à un corps, de même que de leurs lieux de résidence, de leurs propriétés foncières, de leur participation dans la Compagnie et, enfin, de leur expérience coloniale. Dans le dernier chapitre, nous nous attardons plus à la dynamique sociale en examinant d'autres liens de solidarités, tels les liens familiaux et les liens d'affaires, et en analysant des sous-groupes particuliers tels que les sept fondateurs, les 22 directeurs et les 12 acquéreurs de lettres de noblesse de la Compagnie. Il ressort donc de cette étude que les membres de la Compagnie des Cent-Associés sont surtout des Français du nord et de l'ouest qui se situent socialement à la frontière entre la noblesse et le tiers état et qui appartiennent majoritairement au monde du négoce, de l'office et de la finance. La dynamique sociale de ce milieu se manifeste, avec plus d'évidence, à travers les solidarités de corps et de lieux et, plus discrètement, à travers les solidarités de lignages, de fidélités et d'ordres. Ainsi, la composition sociale de l'entreprise et la dynamique qui l'accompagne font que la Compagnie des Cent-Associés s'inscrit bien dans la mouvance de la montée bourgeoise, en France, au XVIIe siècle.
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- Wien, Thomas (2)