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Thèses et mémoires
  • Si l’impact des Montréalaises dans la sphère publique sur les plans social et politique est bien connu, leurs actions sur le plan urbain le sont moins. Au tournant du XXe siècle, ces femmes, travaillant au sein de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB) et du Montreal Local Council of Women (MLCW), usent de leur agentivité afin de justifier leurs interventions sur la matière urbaine. Suivant la théorie des sphères séparées, elles justifient leur place et leur utilité dans la sphère publique en s’appuyant sur leurs qualités maternelles « naturelles », en tant que gardiennes et ménagères du foyer. Les femmes de Montréal utilisent également les idéologies réformiste et nationaliste qu’elles jumèlent au maternalisme. C’est dans ce contexte qu’il se produit un glissement de la maison à la ville, où elles envisagent l’urbain, par sa matière, comme une maison pour les habitant.es de Montréal. Les projets qu’elles mettent en place ou auxquels elles participent en témoignent. Elles ouvrent des hôpitaux et des écoles et veillent à rendre disponible du logement pour la population vulnérable, à travers des foyers, des orphelinats et autres institutions. Elles veulent aussi rendre leur ville belle et propre, notamment en créant un réseau de parcs et de terrains de jeux, en gardant à l’œil les loisirs « immoraux » et en agissant sur la propreté et l’hygiène. Ces projets, qui sont autant de façons d’intervenir dans et sur l’urbain, témoignent de leurs préoccupations idéologiques, mais aussi du type de ville qu’elles veulent faire naître. Bien qu’inévitablement leur identité collective en tant que femmes blanches de l’élite les mène à poser un regard situé sur les autres Montréalaises et ainsi à mettre en place des projets qui peuvent nuire à ces dernières, la ville qu’elles envisagent est plus à l’écoute des besoins de la population. Elles parviennent ainsi à se doter d’un pouvoir sur la matière urbaine, pouvoir à la fois reconnu par la population qui bénéficie de leurs services, par les autres organisations réformistes et masculines, et même par les autorités municipales. En somme, leurs interventions sur la matière transforment non seulement le visage de la ville, mais aussi la manière dont la ville est pensée.

  • Ce mémoire a pour objectif de comprendre les répercussions engendrées par la désindustrialisation pour les sociétés nordiques, en s’intéressant au cas de précis de Schefferville. Tout au long des années 1970 et 1980, les différentes crises économiques menacent la survie de plusieurs établissements urbains du Nord québécois s’étant développés après la seconde guerre mondiale pour l’exploitation des ressources naturelles. S’inscrivant dans cette vague de désindustrialisation, la fermeture de la compagnie minière Iron Ore du Canada (IOC) à Schefferville en 1982 laisse place à une période d’incertitude concernant l’avenir de la Ville, qui se maintiendra pendant près d’une décennie. Cette étude se concentre sur l’analyse des transformations du territoire urbain qui surviennent à la suite du départ de la minière. Puisque le territoire relie les communautés de Schefferville entre elles, son étude permet de montrer comment sa transformation, entrainée par la désindustrialisation, façonne également des liens importants entre les communautés. L’étude de cet aspect précis permet de saisir l’adaptation des communautés autochtones et allochtones de Schefferville à la nouvelle réalité de leur localité, en plus d’exposer la différence qu’occupe la minière dans la construction du rapport au territoire de chacune des communautés. On cherche à comprendre comment le territoire naturel et bâti est administré et réaménagé par ces communautés avec le départ de l’IOC, qui depuis près de 30 ans dirigeait l’organisation du territoire. Il ressort de cette étude que la communauté innue de Matimekush, qui fut laissée en marge par les acteurs municipaux et industriels lors de la période précédente, gagne une importance démographique, économique et sociale dans la ville à partir de 1983. De ce fait, l’existence de la Ville devient de plus en plus liée aux revendications des communautés autochtones et l’on voit une nouvelle forme de relations s’établir entre les conseils de bande et l’hôtel de ville.

  • Notre mémoire se concentre sur la pomme et la place que celle-ci occupait dans le paysage urbain de Montréal à la fin du 19e siècle. Si la culture fruitière et sa disparition de Montréal ont déjà été établies, l’histoire des vergers montréalais demeure méconnue. Qui les cultivait et que récoltaient les horticulteurs ? Nous voulons comprendre comment la culture fruitière s’est adaptée à un environnement de plus en plus urbain, et nous avons trouvé la réponse grâce aux fruits cultivés dans les vergers montréalais. L’urbanisation a joué un double rôle : elle a créé un marché urbain toujours plus gourmand pour des produits maraîchers tout en empiètement sur les terres agricoles. Nous avons observé ce processus d’urbanisation dans trois secteurs : dans les vergers du Golden Square Mile qui ont continué de produire dans les arrière-cours des grandes demeures bourgeoises; sur les terres agricoles d’Outremont et de Côte-des-Neiges qui se sont fragmentées, ce qui a permis la culture fruitière côte à côte avec le développement de nouveaux quartiers; enfin dans les vergers à proximité du chemin de fer du C.P.R. dans le secteur du canal de Lachine, qui continuèrent de produire au-delà de 1910. Le fruit en lui-même est une composante centrale de notre analyse. De fait, nous avons cherché à saisir les changements qui se produisent dans les vergers au travers des fruits cultivés. L’adaptation au marché urbain se manifeste sous la forme d’une relation de maraîchage ; la production de fruits profitables afin de répondre à la demande urbaine. Entre 1870 et 1910, la production fruitière s’uniformise, et les producteurs misent sur un nombre réduit de variétés dites profitables. Parallèlement à une réduction généralisée, certains producteurs montréalais ont expérimenté différents types de fruits afin de trouver la variété la plus adaptée au climat montréalais ou la plus résistante aux contraintes de l’exportation. Ces transformations s’inscrivent dans un processus de commercialisation de la pomiculture qui se produit à l’échelle de la province et dont Montréal est l’épicentre, grâce à sa société horticole, la Montreal Horticultural and Agricultural Society. En somme, notre recherche met en lumière une facette méconnue de l’histoire de Montréal en étudiant les fruits cultivés sur son territoire à une époque où la ville remplace résolument la campagne.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 18/07/2025 13:00 (EDT)

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