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Thèses et mémoires
  • Au tournant du XXe siècle, la neurasthénie – ou épuisement nerveux – est devenue une maladie populaire en Occident et jusqu’au Japon en raison de son association avec la modernité. De nombreux rapprochements ont été faits entre ce diagnostic introduit en 1869 aux États-Unis et certaines maladies contemporaines comme la dépression, le syndrome de fatigue chronique, l’épuisement professionnel et toute la panoplie des maladies causées par le stress. Les transformations socioculturelles qu’a connues le Viêt Nam sous colonisation, principalement au cours des décennies 1920 et 1930, ont été propices à la dissémination du langage des nerfs et à l’appropriation du diagnostic de neurasthénie. Ce mémoire de maîtrise en histoire se penche sur les transformations sociales survenues sous le gouvernement colonial français, dont l’urbanisation et l’instruction publique, au milieu desquelles ont émergé les nouvelles classes moyennes urbaines qui ont adopté le diagnostic de neurasthénie. À partir de la presse vietnamienne de la période, ce travail met l’accent sur l’appropriation, les causes et les traitements de la maladie. Utilisant une approche comparant la neurasthénie en Occident, au Japon et en Chine, pour ensuite présenter son entrée au Viêt Nam, il montre que la domination et donc la subalternité ont compliqué l’accès des colonisés au diagnostic de la maladie moderne neurasthénie, de même qu’à la modernité. Il fournit toutefois un éclairage sur les débuts de l’histoire du diagnostic, encore utilisé de nos jours au Viêt Nam, d’une maladie appelée « la maladie de l’époque ».

  • Based on an analysis of the discourse about food contained in the Ling Long magazine (玲珑杂志 1931-1937), this dissertation focuses specifically on the transformations of the Chinese food habits that occurred in Shanghai in the 1930s by contact with nutritional knowledge from the West and under the impetus of Chinese elites who were looking for solutions to strengthen the nation. We show how Ling Long magazine participated in this phenomenon, not only by introducing its readership to the principles and concepts underlying scientific nutrition, but especially by adapting these new food standards and practices to both the local Chinese context and the concerns of its female readers.

  • Comment le tourisme s’est-il développé dans un territoire en pleine expansion coloniale ? Comment tourisme et colonisation se sont-ils conjugués ? Quel lien peut-on établir entre ces deux dynamiques ? C’est ce à quoi cette thèse tente de répondre en démontrant l’instrumentalisation du tourisme par les politiques coloniales. Elle se divise en sept chapitres abordant successivement le transfert des pratiques touristiques de l’Europe à l’Indochine, leurs implantations, leurs intégrations aux politiques de mise en valeur des années 1920, les conséquences spatiales de leurs implantations (construction de voies de communication et d’hébergements hôteliers) et la communication instaurée par l’Etat pour promouvoir l’Indochine comme une destination touristique auprès des Indochinois comme des touristes étrangers.

  • L’histoire de la médicalisation de la maternité en Chine reste encore mal connue et ce mémoire constitue une amorce pour tenter de défricher ce riche et vaste terrain. Il examine dans quel cadre et dans quelle mesure la prise en charge de la maternité des femmes chinoises a évolué au sein des postes médicaux consulaires français du sud de la Chine (Guangdong, Guangxi, Yunnan), de l’arrivée des premiers médecins en 1898, jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale en 1938. Il démontre comment a pu se traduire l’œuvre médicale française en matière de prise en charge de la grossesse, de l’accouchement et des soins à donner au nouveau-né dans les établissements de santé consulaires, et tente de voir jusqu’à quel point, pourquoi et dans quels domaines précisément l’offre de soins à l’occidentale proposée par les Français dans ces régions a pu atteindre les futures et nouvelles mères chinoises.

  • La question métisse en Indochine française est un sujet complexe sur lequel plusieurs auteurs ce sont attardés, mais qui constitue encore un riche terrain de recherches et d’analyses pour les historiens de la colonisation. Ce mémoire tente d’explorer les multiples dialogues et interactions entre la sphère publique indochinoise urbaine s’exprimant en langue française et les pouvoirs coloniaux métropolitains en ce qui a trait au traitement des enfants métis franco-vietnamiens considérés comme « abandonnés » lors de l’entre-deux-guerre. Il tend ainsi à démontrer l’utilisation politique faite de la question métisse par les pouvoirs français dans l’optique d’une légitimation coloniale visant à pérenniser leur système de domination. Dans ce processus, plusieurs réflexions journalistiques, témoignages et objets de propagande ont été confrontés au discours gouvernemental officiel afin de dresser un tableau holistique et synthétique des multiples ambiguïtés inhérentes au déploiement de la stratégie coloniale française en Asie du sud-est : la « mission civilisatrice ».

  • Cette thèse examine le processus de la médicalisation de la maternité dans la province méridionale chinoise du Guangdong entre 1879 et 1938. En explorant ce phénomène à travers l’œuvre médicale missionnaire menée dans la région, cette analyse tente de voir comment la prise en charge médicale des parturientes, puis des futures et nouvelles mères chinoises a pu se traduire sur le terrain, en parallèle ou en dehors des politiques gouvernementales pour le moins limitées. Elle met particulièrement en lumière les manifestations locales de ce processus et l’appréhende selon la perspective des principales concernées : les femmes. Espérant convertir les populations féminines, les missionnaires chrétiens présents dans le Guangdong, particulièrement ceux appartenant à la mission presbytérienne américaine, ont développé une offre de soins qui répondait à la norme sociale chinoise de la ségrégation sexuelle. Au sein des établissements de santé spécialisés ou adaptés à l’accueil des femmes, ils ont également organisé des maternités, ainsi que des services de santé maternelle et infantile, chargés d’étendre la prise en charge des parturientes en amont et en aval de l’accouchement. Si leurs efforts ont pu être en partie freinés par la double position de subordination qu’occupaient les femmes dans l’organisation sociale confucéenne, il n’en reste pas moins que les missionnaires ont rencontré plus d’une sociétés chinoises dans le sud de la Chine et que certaines de ces particularités locales ont facilité, dans une certaine mesure, leurs efforts de médicalisation. Étant moins soumises à la ségrégation des sexes et plus impliquées dans l’économie familiale, y compris en dehors du foyer, qu’ailleurs en Chine, les femmes du Guangdong ont été relativement nombreuses à compléter des formations médicales et infirmières dans les programmes missionnaires. Par conséquent, la profession médicale a connu une véritable féminisation/sinisation, et cette région du monde s’est révélée être un terrain beaucoup plus propice à l’innovation sociale et à l’émancipation des femmes que bien des pays occidentaux. Principales forces motrices de la médicalisation de la maternité, les femmes, professionnelles comme profanes, soignantes comme patientes, n’ont pas que reçu passivement les normes, les savoirs et les pratiques de la médecine occidentale. Elles ont négocié ce modèle sur la base de leurs repères socioculturels et ont contribué à en redessiner les contours, faisant passer la médicalisation par un réel processus de naturalisation.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 18/07/2025 13:00 (EDT)

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