Votre recherche
Résultats 6 ressources
-
Ce mémoire revient sur la première tutelle de la Ville de Montréal, imposée par le gouvernement provincial de 1918 à 1921. Pour l’occasion, le Lieutenant-gouverneur du Québec nomme cinq administrateurs afin de gérer les affaires courantes de la municipalité. Peu connu des historiens et du public, cet événement suscite des changements profonds dans les structures politiques et administratives de la Ville qui laissent des empreintes dans la vie quotidienne actuelle des Montréalais. Puisqu’ils ne sont pas redevables devant la population, les commissaires mettent en œuvre plusieurs réformes souvent impopulaires qui permettent de rétablir l’équilibre budgétaire de la Ville. Au passage, ils tentent de moderniser l’administration municipale dont le fonctionnement est jusque-là incompatible avec les réalités d’une population grandissante et d’un espace urbain accru par les nombreuses annexions. Notre étude souligne les réformes implantées par la Commission administrative au niveau de la fiscalité, de l’organisation des services municipaux et des politiques d'urbanisme. Elles s’inspirent de réformes mises en œuvre dans plusieurs villes nord-américaines de grande taille. Durant leur mandat, les nouveaux administrateurs cherchent à imposer un modèle d’administration s’inspirant de grandes entreprises privées et réussissent à réduire de manière substantielle le déficit de la Ville. Enfin, une attention particulière est accordée à la fin du mandat de la Commission administrative et au régime administratif qui lui fait suite.
-
Au début des années 1970, les travailleurs de l'amiante de Thetford Mines et d'Asbestos ont entrepris un combat pour assainir leurs milieux de travail et leurs villes, dans lesquelles les mines étaient imbriquées. À Thetford Mines, ils ont mené une longue grève de sept mois et demi qui a conduit à la mise sur pied du Comité d'étude sur la salubrité dans l'industrie de l'amiante, puis, avec l'élection du jeune Parti québécois, à la Loi sur la santé et la sécurité du travail qui introduisait les principes de l'élimination des dangers à la source et de la participation des travailleurs à son application. La crédibilité de leurs syndicats s'en trouvait renforcée. Mais bientôt la montée d'un mouvement international visant à bannir l'amiante et la crise économique du début des années 1980 allaient porter un dur coup à l'industrie et entrainer un déclin que rien ne pourrait arrêter. Les travailleurs miniers, qui s'étaient unis contre leurs employeurs et parfois contre l'État dans leur combat pour la santé, s'allièrent dès lors à leurs entreprises et aux pouvoirs publics pour promouvoir le minéral et tenter de préserver leurs emplois et la vitalité de leurs régions. Ils n'ont jamais envisagé l'arrêt de la production d'amiante car ils ont toujours considéré qu'il est possible d'en maitriser les risques et ils défendirent bec et ongles leur produit en arguant du caractère sécuritaire de ses utilisations modernes, malgré un consensus international grandissant à l'encontre de cette thèse.
-
The Quebec Federation of catholic scouts was founded in 1935. Its goals were demanding: it proposed to train men, Christians and citizens. Moreover, it intended to train leaders who could influence the French-Canadian society. Although headed by the Catholic Church, the Francophone Quebec scout movement was in fact dominated and directed by laymen. The Scoutmaster (SM) and the Patrol Leader (PL) were the two main lay leaders of the scout troop. They were respectively in charge of the troop (24-32 youths) and the patrol (6-8 youths). The PL was a young scout himself. The ideals and system representations conveyed to youths were transmitted through the SM and PL. They needed to be trained appropriately to respect their commitment. Beyond the regular competencies of a leader, their training proposed to transmit nothing less than an authentic dealing with the world: the ideal of Scoutmaster. Taking the scout method recommended by the Federation as a formal background, this dissertation analyses its true life actualization by Scoutmasters and Patrol Leaders of four Outremont troops. The impact of the Quiet Revolution on the traditional representation of the boyscout leader is also examined.
-
La politique extérieure canadienne en regard de la Guerre civile espagnole fut adoptée en juillet 1937. Le gouvernement canadien adopta une politique de neutralité analogue à celle pilotée par la Grande-Bretagne à travers le Comité de non-intevention. Il promulgua un embargo sur l’exportation d’armes de toutes sortes sur le territoire espagnol, et ce, aux deux belligérants. De plus, avec la Loi sur l’enrôlement à l’étranger, Ottawa criminalisa l’engagement volontaire sur toutes ses formes, plus particulièrement le Bataillon Mackenzie – Papineau, ramification canadienne des Brigades Internationales. Au Québec, cette guerre fut fortement ressentie. Les élites traditionnelles et le clergé catholique anathématisent le Front Populaire espagnol en l’assimilant au communisme soviétique, et se solidarisent avec leurs coreligionnaires espagnols. Selon Ernest Lapointe, bras droit de Mackenzie King au Québec, Ottawa doit tenir compte du courant conservateur chez les Québécois francophones afin de prévenir une crise domestique pouvant avoir des conséquences sur l’unité nationale. Mais la politique étrangère du Canada à l’égard du gouvernement républicain espagnol n’a que partiellement été influencée par la réaction clérico-nationaliste au Québec. Elle est bien davantage le résultat de l’alignement du Canada sur la politique étrangère britannique.
-
Ce mémoire porte sur l’immigration au Québec en comparant le point de vue des principales organisations représentant le monde patronal et le monde syndical de l965 à 1995. Les instances étudiées sont, du côté patronal : le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Chambre de commerce du district de Montréal (CCDM). Du côté syndical, nous analysons le discours des principales centrales, soit la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ). Avec l'augmentation constante du nombre d'immigrants et la diversification de leurs origines, la période étudiée se caractérise par la volonté du gouvernement québécois de prendre en charge les politiques d’immigration et d’intégration des immigrants à la société québécoise. Désireux d'intervenir conjointement avec le gouvernement fédéral, il crée, en 1968, un ministère de l'Immigration. Tout au long de la période étudiée, des négociations entre les deux paliers de gouvernement se traduisent par des ententes qui définissent la marge de manoeuvre de l'État québécois et guident ses actions en matière d'immigration et d'intégration. Au cours des années 1980, l'État québécois se dote d'une politique d'intégration et d'encadrement des immigrants qu’il qualifie d’interculturalisme, destinée à promouvoir la reconnaissance de la pluralité ethnoculturelle et l'adhésion de tous les citoyens à la langue française. En participant aux consultations publiques du gouvernement et en présentant des réclamations, les organisations patronales et syndicales tentent d'influencer les politiques d'immigration. Chaque instance développe une manière particulière d’analyser les questions liées à l’immigration. Dans une large mesure, leurs discours se rejoignent sur l’idée que le gouvernement du Québec prenne en charge le domaine de l’immigration et sur l’apport bénéfique des immigrants pour la société québécoise. Bien souvent cependant, elles s’opposent sur les normes de sélection et sur la manière de mettre en application les politiques d’immigration.
-
L’entre-deux-guerres représente une période charnière dans l’évolution de la pensée économique au Canada. Le contexte économique et social des années 1920-1940 est des plus favorables au foisonnement de nouvelles idées et de nouvelles approches. Face à la crise et à l’urgence d’en sortir, les économistes, les intellectuels et les milieux politiques commencent à se questionner sérieusement sur les dysfonctions du capitalisme et de l’économie de marché. Pénétrée par des courants émergents, dont le keynésianisme et le corporatisme, et en parallèle avec une discipline économique en pleine formation, la pensée économique évolue considérablement durant ces années alors que les économistes s’interrogent sur les orientations des politiques gouvernementales. L’étude des deux grandes revues d’économie-politique, L’Actualité économique et le Canadian Journal of Economics and Political Sciences, ainsi que l’analyse des travaux des principaux économistes de l’époque, incarnés par Harold A. Innis, W. A. Mackintosh, Esdras Minville et Édouard Montpetit, révèlent les nouvelles orientations face aux problèmes qui confronte le Canada.