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Ce mémoire étudie les origines de l’engagement des combattants de nationalité française en faveur de la sécession du Katanga (1960-63), au moment de l’indépendance du Congo belge. Recrutés pour s’opposer à l’Armée nationale congolaise et aux Casques bleus de l’ONU qui cherchent à faire réintégrer la province par la force, ces hommes aguerris par quinze années de guerre contre-insurrectionnelle vont s’avérer être les éléments clefs du dispositif militaire katangais. Centrée sur les « conditions objectives » de l’action plutôt que sur ses « fondements psychologiques », notre étude vise à mettre en lumière les « forces profondes » au gré desquelles l’intervention des « affreux » a pris forme. Elle s’intéresse en particulier à la trajectoire de trois figures remarquables du point de vue de l'historiographie de l'engagement armé international : Roger Trinquier, Roger Faulques et Bob Denard. Inspirée de la sociologie du champ intellectuel et militant dont elle contribue à montrer la pertinence pour l’étude du fait militaire transnational, notre recherche soutient que le sens de l'engagement ne peut être saisi qu'en replaçant la trajectoire de ces hommes au sein des différents niveaux de contexte dans lesquels elle s’est réalisée. Notre mémoire montre que le recours aux « affreux » coïncide avec le recul des vieilles puissances coloniales sur la scène internationale et avec l'affirmation des nouveaux acteurs que sont les États-Unis, l'URSS et l'ONU. L'engagement de ces hommes, dépourvus de statut officiel, apparaît pour la France comme un moyen détourné de maintenir en Afrique des intérêts et une influence contraire à la dynamique des indépendances.
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La perception du Second Empire français a longtemps été sujette à controverse dans l’historiographie française. Alors que le régime a été synonyme de honte nationale pendant plusieurs décennies, l’historiographie en a tracé un portrait peu flatteur qui a tardé à évoluer. Cette interprétation négative dure jusqu’aux années 1930-1940, à partir desquelles les historiens remettent en question les idées reçues sur le régime et le perçoivent positivement. En effectuant une critique externe et interne d’ouvrages publiés par des auteurs français sur le Second Empire depuis 1870, le présent mémoire vise à identifier les facteurs qui expliquent la lente transformation de la perception du régime et de l’Empereur. La critique externe démontre que les auteurs, le contexte historique et la discipline historique ont joué un rôle dans cette perception. L’analyse interne de la politique socio-économique, intérieure et extérieure du régime, ainsi que de la personnalité de l’Empereur, démontre que d’autres facteurs, comme l’utilisation de sources et la façon d’aborder le sujet, ont eu un impact sur l’évaluation de Napoléon III et du Second Empire.
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Le mémoire historiographique qui suit a comme sujet principal l’étude de l’évolution des perceptions françaises sur l’implication américaine au Vietnam. Nous nous sommes basés sur l’historiographie de deux périodes distinctes, soit celles des années 1960-1970 et 1990-2000. L’objectif était de voir s’il y a eu une transformation du regard que portent les auteurs sur l’implication américaine et, si oui, quelles en sont les causes. Le travail est construit de façon thématique et se divise en trois chapitres. Le premier aborde le choix et l’ampleur des armes utilisées, le second se penche sur la notion du communisme et de la démocratie, et le dernier traite de la conception de l’impérialisme et du colonialisme. Pour tous les thèmes examinés, nous résumons la perception qui ressort de chacun des auteurs afin de comparer les tendances idéologiques propres aux deux périodes étudiées. Nous conclurons qu’il s’est effectivement produit une importante transformation des perceptions. Cette transformation se traduit par une approche de moins en moins critique envers l’implication américaine au Vietnam. Dans chaque chapitre, nous avons pu soulever des causes de changement propres au sujet abordé. Toutefois, une tendance générale et sous-jacente se dégage et s’avère des plus révélatrices, soit le glissement en France des valeurs politiques et morales de la gauche vers la droite, doublé d’un rapprochement idéologique avec les États-Unis.
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L’histoire des relations franco-japonaises est source de bien des surprises pour les historiens, ces deux pays n’ayant, à première vue, que peu de raisons de se rapprocher. La France du Second Empire est l’une des premières puissances à se rendre au Japon et elle démontre rapidement un vif intérêt pour le développement du Japon. Dès la signature des premiers traités en 1859, la présence française se développe pour atteindre son sommet quelques années plus tard. Malgré les changements de régime au Japon et en France, cette présence restera forte jusqu’au début des années 1880, avant de décliner. Qu’est-ce qui explique cet intérêt? Et, surtout, qu’est-ce qui explique le désintérêt de la France après les années 1880? Il n’y a que quelques auteurs qui ont tenté d’y trouver des réponses, et celles-ci sont, à notre point de vue, peu concluantes: soit la France agit pour faire grandir son prestige, soit elle agit en fonction de ses représentants. Nous tenterons dans le présent travail de cerner et, si possible, de trouver en utilisant une variété de sources françaises une autre cause plus convaincante comme explication de la position française au Japon. Serait-ce le commerce qui a motivé la France au Japon, notamment à cause de la crise du ver à soie? Serait-ce la religion, avec toute la question des persécutions des chrétiens? Ou encore, est-ce une raison plus globale liée à la colonisation de l’Indochine? Afin d’y répondre, nous avons étudié avec minutie les archives du gouvernement français ainsi que les données économiques de l’époque, afin de cerner l’importance qu’ont eue certaines raisons, telles la crise de la soie, les persécutions religieuses et la présence française en Indochine, dans les décisions du gouvernement français.
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This thesis studies the European Defence Community (EDC), a plan for a European supranational army proposed by French politicians in October 1950 and rejected by the French National Assembly in August 1954. It is more precisely concerned with the position of the French army, a group directly concerned by the project. The subject has been relatively neglected by historians. The army was being asked to pursue two contradictory tasks: fight alongside its allies the threat the Soviet Union was supposed to represent without sacrificing its independence. This thesis will focus, among other things, on the arguments presented for and against the EDC, the differences of opinion within the army, the factors that might account for these differences, the relative importance of the supporters and detractors of the project, and the variables taken into consideration by the members of the army on both sides (the communist threat, national power, colonial power, supranationalism, independence, etc.) It is based on the archives of the Service historique de la Défense (SHD), located in Vincennes, near Paris. This thesis shows that, although a majority clearly opposed the EDC, there was also a significant pro-EDC current, whose importance has often been underestimated by historians, and that both sides primarily used political arguments.
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Suite à la sévère et foudroyante défaite aux mains de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, des mouvements de résistance, refusant l’armistice, se sont organisés en France pour s’opposer à l’occupation nazie puis au régime de Vichy. Exilé à Londres, Charles de Gaulle réussit, entre 1940 et 1944, à s’imposer comme le chef de ces organisations résistantes. Le présent mémoire propose d’analyser le processus de ralliement au gaullisme à travers de nouveaux questionnements, en explorant le rapport que la Résistance intérieure française entretient avec le monde ainsi que la manière dont les facteurs internationaux influencent l’adhésion des résistants français au général de Gaulle. Notre étude, basée sur l’analyse du contenu de la propagande clandestine et de la France libre, expose l’importance qu’elles accordent aux sujets internationaux et à leur association favorable au général de Gaulle. Elle révèle en outre la présence de liens étroits entre le rapport de la Résistance intérieure au monde et ce qu’incarne pour elle le général de Gaulle. Notre analyse montre ainsi l’influence significative des facteurs internationaux dans le processus de ralliement de la base résistante au gaullisme. Apportant nuances et précisions à la conception politique traditionnelle des liens entre la Résistance intérieure et le général de Gaulle, notre mémoire permet une compréhension plus complète du phénomène résistant en France.
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En 1939, la France et la Grande-Bretagne réalisent que, pour arrêter les agressions d’Hitler en Europe, il va leur falloir constituer un front commun. Cette recherche d’alliés les mène à courtiser l’Union soviétique. Malgré plus de quatre mois de négociations anglo-franco-soviétiques, aucune entente n’intervient entre les parties. Cet échec est d’autant plus douloureux que le 23 août un pacte de non-agression est signé entre Berlin et Moscou et, qu’une semaine plus tard, l’Allemagne envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale est commencée. Depuis les années 1990, plusieurs historiens ont affirmé que l’historiographie occidentale concernant l’échec des négociations tripartites de 1939 a été influencée par la propagande de la Guerre froide et qu’elle avait propagé l’idée que les Soviétiques n’avaient jamais eu l’intention de s’allier avec l’Entente. Toutefois, après l’analyse des études publiées entre 1961 et 2011 par les historiens français et britanniques, ce mémoire démontre que, depuis 1961, en Grande-Bretagne et en France, l’interprétation du rôle de l’Union soviétique dans cet échec est beaucoup plus libre d’aprioris idéologiques qu’on pourrait le croire. La publication de l’ouvrage d’A.J.P. Taylor, The Origins of the Second World War, et la controverse qu’il va causer ont radicalement modifié la nature du débat et permis l’ascendant de thèses en tous points semblables à celles qui ont cours en Occident depuis le démantèlement de l’Union soviétique. Celles-ci soutiennent que les dirigeants soviétiques ont priorisé une alliance avec l’Entente au moins jusqu’à la fin du mois de juillet et que ce sont les politiques étrangères de la France et, plus particulièrement, de la Grande-Bretagne, qui ont causé l’échec des négociations tripartites de 1939.
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After an eight-year war, Algeria gained full independence. Saharan oil, a major reason for the extension of the war, became the property of the new independent republic. On the other hand, French petroleum companies, which had a quasi-monopoly over the oil industry, kept their former privileges. Nevertheless, the Evian Accords of March 1962, which guaranteed these privileges, were challenged by the new Algerian authorities meeting in Tripoli, Libya, a few months later. This was in line with the will of the Algerian governing party to nationalize the gas and oil industry. Finally the adoption of the socialist path by the new leadership, in addition to the departure of the majority of the European population, compromised the French strategy to keep control of Saharan supplies, the more so that they were payable in French francs. This thesis asks the following question: what strategies did France adopt to safeguard its interests in anticipation of the nationalization of the oil industry it considered inevitable? A chronological approach makes it possible to show the evolution of Franco-Algerian relation in the field of oil between 1962 and 1971. Sources are mainly the archives of the French petroleum company TOTAL and the French Foreign Affairs ministry. For the Algerian side, it makes uses of the personal archives of the Algerian minister of industry and energy at the time, Abdesselam Belaïd. The dissertation demonstrates that, starting from the beginning of 1960’s, the main goal of France was to diversify its sources of supply and to diminish its dependency towards Algerian oil. Saharan resources were part of the strategy. In addition, this research shows that, starting in the middle of the 1960’s, French petroleum companies diminished their level of engagement in Algeria to the minimum. Finally, the thesis highlights the limits of the French strategy of diversification of its oil supply.
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La présente thèse de recherche concerne l’évolution du système éducatif iranien à l’époque des Qâdjârs, et étudie notamment le rôle qu’y ont eu la France et les acteurs français. Il s’agit de mettre en, exergue l’influence du système éducatif français sur celui de l’Iran, sans pour autant être une comparaison de ces deux systèmes. Ce travail est une recherche historique, qui prend pour but d’étudier le processus de formation d’une structure scolaire moderne en Iran de 1851 à 1925. En prenant contact avec l’Occident, l’Iran du début du XIXème siècle cherche à combler son retard par rapport aux pays européens industrialisés, en leur empruntant savoirs, technologies et méthodes. La mise en place d’un système éducatif radicalement différent de la structure préexistante des écoles coraniques, dites maktab, participe de ce mouvement et est vue par les élites progressistes comme une condition sine qua non à la modernisation du pays. Le modèle éducatif français leur apparait comme étant le meilleur à suivre, et avec lui se diffusent dans le pays la langue et la culture française. Dans cette thèse de doctorat, nous entendons d’abord analyser l’arrière-plan sociopolitique à la mise en place d’un nouveau système scolaire, via la fondation d’écoles modernes, en Iran. Nous tâchons ensuite d’étudier les modalités de mise en œuvre de ce système par les acteurs aussi bien étatiques que privés, tant français qu’iraniens.
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Au cours de la deuxième moitié des années 1880, la vie politique française est marquée par l’émergence du boulangisme. Ce mouvement contestataire éphémère, qui se forme autour du général Boulanger, rassemble aussi bien des membres de la gauche que de la droite grâce à un programme qui se résume principalement au slogan «Dissolution, constituante, révision». En s’opposant au régime parlementaire des républicains modérés, le boulangisme menace la Troisième République et suscite également des craintes à l’échelle européenne, alors qu’on appréhende qu’une victoire du «général Revanche» n’entraîne, volontairement ou non, une nouvelle guerre européenne. Ce mémoire vise à approfondir les connaissances sur la perception du boulangisme hors France en analysant le contenu de quatre journaux britanniques (le Birmingham Daily Post, le Manchester Guardian, le Scotsman et le Times) qui ont été choisis afin d’assurer une représentation géographique et politique. Les deux premiers chapitres abordent la perception de l’impact du boulangisme sur la scène européenne et sur la scène politique française, alors que le dernier chapitre s’attarde à l’image que se fait la presse britannique du général Boulanger comme individu. Ce qui se dégage de cette analyse est une perception principalement négative du boulangisme.
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Les Nouvelles-Hébrides représentent un chapitre oublié du colonialisme européen. Pourtant, entre 1906 et 1980, ce petit archipel d’environ quatre-vingts îles a été gouverné conjointement par la France et la Grande-Bretagne. C’est déjà en soi une grande contradiction : deux nations historiquement opposées ont régi une colonie conjointement dans un siècle connu pour ses rivalités coloniales. Comme le titre de la thèse le suggère, la France et la Grande-Bretagne ne s’entendaient pas sur tous les aspects liés à la gouvernance du condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides. Même si l’administration conjointe de l’archipel a commencé en 1906, la thèse se concentre sur la période de 1945 à 1980. Cela ne veut pas dire que les événements d’avant 1945 peuvent être ignorés, loin de là. Dans l’introduction et dans le premier chapitre, certains faits remontant à la création du condominium jusqu’à la Seconde Guerre mondiale sont examinés pour mieux comprendre les origines de certains des événements qui jalonnent le chemin vers l’indépendance de l’archipel. Analysant essentiellement les années 1945 à 1970, le premier chapitre souligne l’impact sans précédent que la Seconde Guerre mondiale a eu sur les Nouvelles-Hébrides. Il ne laisse aucun doute qu’aux Nouvelles-Hébrides, les Français et les Britanniques devaient prendre en considération les aspirations et les besoins des peuples mélanésiens. La question foncière et l’aliénation des terres ont été utilisées comme véhicules pour l’affranchissement politique des Mélanésiens. Le lien entre l’éducation et la participation croissante des Mélanésiens dans la vie politique de la colonie est également exploré. Les deuxième et troisième chapitres se concentrent sur une période beaucoup plus restreinte que le premier chapitre (les années 1970 à 1975 pour le deuxième chapitre et les années 1975 à 1977 pour le troisième chapitre). Ces deux chapitres analysent la vie politique aux Nouvelles-Hébrides qui, dans un court laps de temps, a revêtu les caractéristiques d’une démocratie moderne : partis politiques, campagnes électorales et élections. Ils cherchent à éclaircir le rôle et la place de la France et de la Grande-Bretagne sur la scène politique émergente aux Nouvelles-Hébrides. Analysant les années 1978 et 1979, le quatrième chapitre ne laisse plus aucun doute sur le fait que les Nouvelles-Hébrides se dirigeaient vers une indépendance imminente. Il traite en grande partie des dispositions qui furent mises en place pour préparer l’indépendance. Une fois de plus, les positions de la France et de la Grande-Bretagne sont considérées. Finalement, le cinquième chapitre, qui se penche sur l’année 1980, examine les derniers jours du condominium et démontre que l’indépendance n’a pas été obtenue dans la paix, mais plutôt dans le sang. Cette thèse démontre qu’à la veille de l’indépendance des Nouvelles-Hébrides en 1980, les Britanniques avaient l’avantage sur les plans culturel, social et politique par rapport aux Français. Ils exerçaient également une plus grande influence auprès de la population mélanésienne.
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Ever since its creation in 1966, ERAP aimed to increase oil from the “franc” zone by diversifying its supply sources. Such an aim became all the more crucial as its acquisitions in the Sahara seemed threatened by tense relations between the French group and Algerian authorities. Still, to secure a share of the world market at that time seemed to a difficult if not an impossible task, the biggest oil-producing spaces having already been occupied by the big corporations called Majors. However, the French state company managed to settle in several oil-producing countries, including Iraq in 1968, until then viewed as a private hunting ground for the Compagnie française des pétroles (CFP). Also, following its failure in Algeria, the Iraq experiment prompted Elf ERAP to set its sights on oil-rich subsaharian African countries and the North Sea. On February 3rd 1968, Elf ERAP signed an agreement with the state oil company INOC to take charge of exploration and exploitation of a part of the territory that was confiscated by the Iraqi government from the powerful Iraq Petroleum Company (IPC). In return for this financial and technical input/support, Elf ERAP would be rewarded with steady supply of Iraqi oil. It was a new kind of partnership termed « service contract ». The latter replaced the old system of concessions and helped the state company succeed in its attempt to penetrate the Middle East. Exploration quickly led to the discovery of oil fields. Production started in 1976 and reached 5 million tons in 1977.This allowed the Elf ERAP, renamed the SNEA, to look with optimism at its energy supply future, the latter being provided in considerable part by the Iraqi market. Surprisingly, however, the French state company backed away from the deal in May 1977, and was replaced by the INOC which took over the project two years before the date planned by the initial contract of 1968. This research project seeks to clarify the operator role played by ERAP in Iraq between 1968 and 1977. To explain the premature departure of Elf Iraq, one needs to determine both the endogenous and exogenous factors that might have motivated such a move. In other words, did the state company suffer the repercussions of its own energy choices, or was the Iraqi oil policy responsible for such an outcome? To what extent was the withdrawal attributable to the international oil situation? With the help of Elf and TOTAL archives, we have come to the conclusion that the compression of the oil market uniting distributors and producers greatly affected the profitability of intermediary contracts « service contracts».
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The Second French Empire was a period of great change on the international scene in Europe and America. Using the diverse national crises that were shaking the European and American balance of power, Napoleon III intended to use these crises in order to favour French influence in regions where her interests were starting to become vital for worldwide supremacy. Put forward as a means of power, the policy of nationalities is an abstract political idea that creates a political discourse which favors imperial projects around the world. The objective of the policy of nationalities aims at the installation of monarchies allied to France which can be installed in various ways, through war, territorial exchanges or by a new method, popular referenda. However, all of these regimes were installed in the name of nationality. Yet what is innovative in the policy of nationalities, is the systematic recourse to the will of the people as a means to legitimize France’s territorial expansion. This manifested itself in a controlled election or by an assembly of well chosen notables. There was always a need to appear lawful in the eyes of the foreign populations. Using primary sources and a variety of historical studies, this research’s aim is to analyze the methods used by Napoleon III to promote France’s policy of nationalities. We will study the dynamic of this policy and the way the national argument was used during political crises in Italy, Germany, Mexico and the ottoman province of Syria.
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This study questions Canadian international influence during the "Golden Age" by providing a case study of Canada's foreign policy in its relations with France. Multilateral institutions were the cornerstone of Canadian foreign policy; they were providing the politico-economic counterweights allowing Canadians to distance themselves from the United States. These institutions were often perceived as a constraint by the French, who consequently tried to weaken or reform them. Meanwhile, they were trying to preserve their colonial empire and were demanding unanimous occidental support. France became the most disturbing of Canada's allies, almost systematically attacking its foreign policy project, which consisted in trying to balance a firm commitment to NATO and an overtly anti-imperialist policy designed to seduce non aligned countries of the Commonwealth. This dissertation studies the strategies of a "middle power" trying to defuse the crisis between its allies and to reconcile the contradictory dimensions of its own external policy.
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In the Crimean war, Great-Britain made an alliance with the Second French Empire, the traditional enemy, still considered as a threat; this cooperation, forced by circumstances, forms the basis of this research. Thousands of soldiers and civilians from both countries worked together for two years. The British personal letters reveal a fraternization between both cultures that is more important than the one mentioned in the historiography. According to Gordon Allport’s theories on the diminution of prejudices, all the necessary conditions for reconciliation could be found in Crimea. The steps leading to the fraternization, defined by Allport, are also perceptible in the personal letters. This reconciliation had under-estimated consequences: British soldiers and civilians started comparing themselves with the French and their pride gave place to an important self-criticism. This led to scandals in the army and the newspapers from the very beginning of the war, long before the scandals of the winter 1854-1855.
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Le 18 juin 1815, Napoléon fut renversé à Waterloo, mais son art de la guerre survécut. Il s'agit de cet art militaire qu'il avait révolutionné et dont d'autres firent de nombreuses applications longtemps après sa disparition. S'inspirant des méthodes des théoriciens du XVIIIe siècle, il avait privilégié la stratégie d'anéantissement dans la conduite d'opérations militaires et se classait ainsi dans la catégorie des stratèges recherchant avant tout la bataille décisive en vue de détruire les forces ennemies. À la lumière des tactiques et stratégies que Bonaparte utilisa dans ses plus célèbres campagnes, cette thèse tentera de dégager les méthodes napoléoniennes qui furent le plus souvent utilisées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les conflits étudiés durant cette période seront la guerre de Crimée (1853-1856), la campagne d'Italie (1859), la guerre de Sécession américaine (1861-1865), la guerre austro-prussienne (1866) et la guerre franco-prussienne (1870-1871). Cette recherche tiendra compte non seulement de l'influence des progrès de l'armement et des moyens de transport et de communication sur l'art de la guerre en général, mais aussi du contexte économique, financier, politique et militaire des États bélligérants de cette époque. Parmi les nombreux exégètes de Bonaparte du XIXe siècle, deux théoriciens militaires en particulier, Clausewitz et Jomini, se distinguèrent dans l'interprétation savante de la guerre napoléonienne. Tout en analysant l'impact des méthodes de l'Empereur dans les guerres selectionnées, nous allons déterminer dans quelle mesure la vision jominienne des campagnes de Bonaparte divergeait de celle de Clausewitz en ce qui concerne les conflits traités. Nous aborderons ensuite l'influence napoléonienne sur l'administration, l'organisation et les marches des armées impliquées dans les guerres en question et nous porterons une attention particulière à l'impact du système militaire de Bonaparte sur certains aspects du déroulement même des combats. Nous terminerons cette étude par un bref aperçu sur les enseignements que les militaires au XIXe siècle purent dégager des campagnes napoléoniennes pour la conduite des guerres de l'avenir.
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The collapse of the French colonial empire begins in the 1950s. After losing its colonies in Morocco and Indochina, France was faced with the secession of its most important colony, Algeria. The French had difficulty accepting the separation as it not only represented the fall of the colonial empire, but the destruction of cherished dreams. More than fearing losing their status as a colonial power, the French fear they will also lose their world great power status and their vision of being a country with a mission civilisatrice. To understand the evolution in the perception the French had of Algeria after the Algerian decolonization through various schools of thought, this thesis looks at editorials published in three French newspapers (Le Figaro, L’Humanité and Le Monde) between 1962 and 1971, which covered events taking place in Algeria. More specifically, this thesis examines OAS terrorist action in the period between the Évian Accords and the Algerian referendum, the conflict within the National Liberation Front (FLN) to decide who would be in power, the conflict with the Socialist Forces Front (SFF), the war with Morocco, the Boumedienne coup d’état and the nationalization of Algerian oil.
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La loi mémorielle du 23 février 2005 a créé une grande controverse en France. Les historiens furent le fer de lance de cette opposition, tant cette loi heurtait les fondements même de leur profession. En effet, la loi de 2005 préconisait l’obligation pour ceux-ci d’enseigner le rôle positif de la colonisation française, ce qui contrevient à la liberté de pensée indispensable à la fonction de l’historien. Le présent mémoire analyse la réaction des historiens afin de cerner leurs positions et leur compréhension de la crise. Il porte un nouveau regard sur la crise mémorielle de 2005 et évalue les écrits et actions des historiens. Il s’avère que la crise fut plus complexe que l’interprétation que lui ont donnée les historiens. À cet égard, l’étude souligne l’importance de l’espace public dans la relation entre les communautés mémorielles et les historiens. A ce titre, l’école symbolise ce lieu de rencontre entre histoire et mémoire. Le mémoire examine aussi l’enseignement de l’histoire dans un milieu scolaire affecté par les tensions mémorielles. En réponse à ces débordements de mémoire, l’historien a un devoir de rigueur intellectuelle autant à l’école que dans l’espace public en général.
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L’apparition et la montée du fascisme en Italie sont des faits marquants du XXe siècle et plus précisément de l’entre-deux-guerres. Ce nouveau phénomène social a rapidement attiré l’attention de la communauté internationale. Il vient frapper les mentalités européennes dans le contexte de sociétés déjà polarisées par divers courants idéologiques. La Première Guerre mondiale a fait place à de fondamentales divergences d’opinions sur ce que devait être le futur, autant social qu’économique, des sociétés industrielles. S’étant imposé en Italie, le fascisme représente un de ses mouvements. Ce travail s’intéresse à la manière dont la société française a perçu la montée du fascisme italien. Pour ce faire, il retrace l’approche de plusieurs journaux français de 1919 à 1926 à l’égard de l’expérience italienne. L’analyse des grands journaux Le Temps, L'Humanité, Le Figaro et L'Action française permet un survol de l’opinion politique en France. La problématique avancée dans ce travail nous aide à en apprendre plus, non seulement sur l’apparition d’un phénomène majeur du siècle précédent, mais aussi, plus précisément, sur le regard porté sur lui par les grands courants politiques français. On a pu déceler plusieurs thèmes de prédilection abordés par la presse française. Premièrement, celle-ci a tenté de définir le fascisme, son origine et sa composition ainsi que le phénomène de la violence qui touchait la péninsule. Puis, le fascisme ayant accédé au pouvoir, elle a réfléchi sur le coup de force et ses répercussions. Finalement, elle a analysé la politique intérieure et extérieure du nouveau régime. Il en ressort une perspective unique grâce à l'analyse de quatre organes majeurs qui représentent et façonnent l'opinion publique en France. Notre analyse montre que le fascisme est un sujet préoccupant pour les contemporains par son caractère nouveau. Tous les journaux ont suivi l'évolution de ce mouvement avec attention. Les réactions en témoignent: ce fut, entre autres, l'exemple frappant d'une répression brutale pour les uns et l'émergence d'une idéologie susceptible de mettre fin à la terreur du bolchevisme pour les autres. Ce fut aussi un terrain d'affrontement idéologique.
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Fortement liées à l’international, les industries françaises du textile ont connu une évolution erratique entre 1871 et 1914. L’adoption de tarifs hautement protectionnistes en 1892 favorise les industriels du coton au détriment de ceux travaillant la laine et la soie. Ces derniers exportent leurs marchandises luxueuses sur des marchés ouverts à la concurrence. Ils profitent peu des marchés coloniaux, moins intéressés par leurs produits. Des politiques hardies d’importation directe de la matière première permettent, notamment à Roubaix, de pallier à certains désavantages. Si plusieurs industriels incitent le gouvernement à réformer ses services commerciaux à l’étranger et à y adjoindre des spécialistes, ils retiennent peu les recommandations des experts concernant l’adoption des moyens propres à favoriser les exportations. Plusieurs carences du commerce français ont été soulignées précocement mais il a été difficile de rapidement appliquer des solutions. Dans un contexte marqué par une concurrence accrue sur les marchés extérieurs, la France s’en tire mieux qu’on a pu le penser. La flexibilité de l’appareil productif français permet d’obtenir de nombreuses commandes dans les créneaux du luxe et du demi-luxe. Son niveau d’intégration, moins élevé que dans d’autres pays, se révèle ainsi parfois être un avantage. Toutefois, l’industrie textile est handicapée par la grande difficulté des patrons à s’associer de manière stable à l’extérieur du clan familial. L’entente se réalise cependant plus aisément et avantageusement pour ceux qui ont une production spécialisée, rare ou brevetée. Les performances et l’organisation des entreprises textiles françaises à l’étranger montrent que le marché national stimulait peu les producteurs à adopter les meilleures conditions de production possibles. Ces sociétés et celles obtenant des succès à l’exportation sont souvent les plus dynamiques et les plus rentables.