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Étude de cas. Cette thèse porte sur un phénomène assez rare dans l’histoire industrielle du Canada : celui d’une compagnie basée sur l’innovation scientifique et technologique, et dont la propriété et la gestion ont été canadiennes. La Shawinigan Chemicals Limited, qui a existé pendant les sept premières décennies du vingtième siècle, représente à peu près le seul cas de ce phénomène dans l’industrie chimique. Le but de ce travail a été de comprendre les raisons de ses succès, ainsi que sa disparition rapide à un moment où elle était apparemment en pleine expansion. La méthodologie suivie a nécessité d’abord la sélection d’innovations représentatives à travers le temps (choisies avec l’aide des anciens membres de la compagnie) ; et ensuite la consultation des archives générales et scientifiques de la compagnie, qui étaient d’ailleurs en train de se perdre au cours du déménagement du siège social de l’héritier de Shawinigan Chemicals, Gulf Canada, de Toronto à Calgary en 1985. Un effort a été fait afin de comprendre les innovations dans le contexte de la firme — l’essor de la R-D industrielle, les étapes de l’innovation, la taille de la firme, etc. — à travers les travaux de Mansfield, par exemple, et de l’étude SAPPHO de C. Freeman et ses collègues sur le succès et l’insuccès dans l’innovation. En plus, divers facteurs externes ont été étudiés, tels que les tailles et structures des marchés nationaux (surtout les conséquences du voisinage Canada–États-Unis), et les rôles comparés de l’offre technologique (technology push) par rapport à la demande du marché (market pull). On a également étudié l’évolution de ces forces dans le temps. Finalement, la dynamique du processus de l’innovation (analysée par Utterback et Abernathy, entre autres) a été située dans le contexte du concept des new technology systems développé par Freeman et al., sur une base schumpétérienne. Cette perspective donne force à l’idée que le destin de la Shawinigan Chemicals était fortement lié à l’âge et à la condition des technologies dont elle se servait et des technologies concurrentes, ainsi qu’aux conséquences économiques et institutionnelles entraînées par l’évolution de ces technologies. Il est nécessaire d’aborder le cas de la Shawinigan Chemicals par deux voies au moins. La première, celle du développement régional, mettrait en évidence le fait que la Shawinigan Chemicals a été, pendant la majeure partie de son existence, une filiale de la Shawinigan Water and Power Company, et qu’elle opérait dans la Mauricie. Cette approche, dont l’étude est en cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières et à Montréal, associerait certainement la disparition de Shawinigan Chemicals à la nationalisation de la compagnie-mère en 1963. Ici, on a choisi de mettre l’accent sur le positionnement de la compagnie au sein de l’industrie chimique dans l’économie nord-atlantique. Dans cette optique, le déménagement graduel de la compagnie (en l’occurrence vers Varennes et Montréal) met en évidence une vision dérégionalisée qui pouvait assurer l’avenir, mais dont l’ennemi principal s’est avéré être une nouvelle conjoncture technique, un nouveau technology system. Plus précisément, l’importance croissante des industries du pétrole après la Seconde Guerre mondiale a remis en question les bases économiques de nombreuses industries chimiques. Le cas de la Shawinigan Chemicals semble bien illustrer les aléas de cette mutation industrielle.
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En cette année internationale de la Paix (1986) et un peu plus de 40 ans après les bombardements atomiques au Japon, il nous est apparu pertinent de porter une réflexion sur les événements qui ont donné origine au problème actuel de l'armement atomique, pour mieux en saisir ses véritables racines et répercussions. C'est le 6 août l945 que l'avènement de l'ère nucléaire est confirmé par le largage de la bombe atomique américaine sur Hiroshima. Quatre ans plus tard, soit le 23 septembre 1949 est annoncée la réussite d'une explosion expérimentale du même type par l'URSS. Désormais, le monopole américain est brisé, les règles de la diplomatie internationale bouleversées et la réalité d'une guerre nucléaire rendue possible. Dans la période couverte par ces dates, on assiste à un véritable chambardement des "patterns" diplomatiques en grande partie causé par l'émergence de ce nouveau type d'arme. Bien que des historiens se soient déjà attardés à retracer ce développement au plan politique, nous avons très peu de connaissances quant à la perception même de l'opinion publique américaine face à cette question. Par exemple, au lendemain d'Hiroshima, le peuple américain y voit-il un déterminant d'une domination mondiale de l'Amérique ou une raison de sauvegarder la paix face à cette monstrueuse arme destructrice ? La masse est-elle déchirée par un débat résultant de perceptions différentes ? La communauté scientifique prend t-elle position et s'implique t-elle dans le débat ? L'étude vise donc à retracer révolution de cette opinion publique prise au sens large du terme (i.e. politiciens, militaires, scientifiques, religieux et la masse des gens) au cours de ces années critiques (1945-1950) telle qu'elle émerge d'un des quotidiens les plus influents de l'époque, le New York Times. Une analyse systématique de ce journal fut réalisée (représentant un peu plus de 1,500 articles) et duquel on a tiré l'essence de notre recherche. Ce dépouillement fut accompagné de l'étude d'autres compagnons de la presse écrite américaine, tels Foreign Affairs, Time Magazine, American Historical Review et plusieurs autres sources primaires et secondaires. Il en est ressorti que l'opinion publique américaine, passive, peu informée et aveuglée par la politique gouvernementale du secret, a indirectement sanctionné la politique de guerre froide de Washington en approuvant l'ensemble de ses actions et décisions. Elle ne fut donc pas tellement divisée sur la question. Les scientifiques l'ont été quant à eux, tout en s'immisçant pour la première fois dans l'appareil politique américain et se faisant les modérateurs du gouvernement et les défenseurs du contrôle atomique. Quant aux religieux, ils seront aussi le reflet d'une division face à un événement dont ils n'étaient pas préparés et qui les a surpassés. Finalement, le New York Times se sera révélé être quelque peu une courroie de transmission des idées de Washington en approuvant la majeure partie de ses politiques. Après un bref espoir de 1945 à 47, où l'on tente de s'entendre et d'établir un contrôle atomique, le monde versera dans la hausse de la tension internationale entre 1947 et 50 et l'échec des négociations sur l'énergie atomique à l'ONU sera chose faite; un problème qui est toujours présent quarante ans après et dont on cherche encore vainement aujourd'hui la solution.
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