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La représentation géographique de l'Amérique du Nord chez Jacques Cartier ne se résume pas uniquement aux quelques cartes de seconde mains datant de la première moitié du XVIe siècle. Traditionnellement, les historiens ont eu recours au témoignage de la cartographie afin de décrire la vision géographique du pilote malouin. Il appert, à la lecture de la relation des voyages de Cartier, que celui-ci avait acquis des connaissances théoriques dans l'étude de la cosmographie. Élément important de la vision géographique du capitaine breton, cette science consacrée à la description du monde n'a pas été retenue par les spécialistes afin de présenter les fondements de la cartographie de l'Amérique du Nord chez Cartier. Ainsi, ce mémoire cherche à approfondir nos connaissances sur la représentation cosmographique de l'Amérique du Nord chez Cartier et entre 1534 à 1542. Loin d'être ce vieux loup de mer illettré et navigant à l'estime, Cartier était un pilote sachant « prendre les hauteurs» et un lecteur attentif de la Coutume de Bretagne. Ses voyages au long cours l'avaient menés jusqu'à Terre-Neuve et probablement au Brésil avant même qu'il entreprenne sa première expédition officielle en 1534. Sa connaissance de la cosmographie avait fait de lui l'une des autorités en matière de navigation lointaine. Il semble que ce semeur de toponymes en terre d'Amérique ait été influencé par la théorie des climats, désirant prolonger ainsi, sur la même latitude, sa Bretagne natale au-delà de l'Atlantique. Cette vision typiquement européenne sera modifiée par la participation amérindienne aux explorations de Cartier. Ainsi, selon l'affirmation des lroquoiens de Stadaconé, le territoire compris entre la rivière des Outaouais, le Saguenay et le fleuve Saint-Laurent était une île, témoignage reflétant l'une des facettes de la géographie amérindienne.
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Le XIIe siècle fut une période cruciale dans la détérioration des rapports entre Grecs et Latins, particulièrement dans le contexte des croisades. En effet, les premiers croisés qui sont entrés en contact avec la civilisation byzantine en route pour la Terre Sainte ont trouvé une culture fort différente de ce qu'ils avaient espéré et furent confrontés à un système de valeurs qui ne concordait pas avec leur idéal guerrier, voire chevaleresque. Une des manifestations de la culture byzantine qui frappa l'imaginaire des chroniqueurs des croisades fut le cérémonial impérial byzantin, présenté dans un contexte diplomatique au moment où les seigneurs croisés négociaient avec l'empereur à Constantinople. Le cérémonial diplomatique venait notamment confirmer une préconception des Grecs chez les Occidentaux, transmise de l'Antiquité par les auteurs classiques, et qui s'était perpétuée tout au long de la période médiévale : l'image des Grecs perfides et efféminés. Dans l'optique des croisés, le cérémonial était en effet un reflet du manque d'honneur et des moeurs douteuses des Byzantins, de même que du raffinement excessif et de la décadence de leur civilisation. Cette perception essentiellement négative des Grecs et du cérémonial byzantin a suscité diverses réactions chez les seigneurs croisés, telles que la tran[s]gression du protocole prescrit ou encore des tentatives d'éviter le cérémonial. Ces transgressions ont généralement été tolérées par les Byzantins, mais ont tout de même engendré des tensions diplomatiques et mis à l'épreuve la fraternité chrétienne de plus en plus fragile entre Grecs et Latins. Les tensions culturelles et religieuses toujours croissantes entre les deux mondes ont d'ailleurs abouti aux fâcheux événements qui ont entouré la prise de Constantinople par les croisés en 1204.
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Cette étude se veut une réévaluation de l'état des relations entre Grecs et Latins dans le contexte des croisades aux XIIe et XIIIe siècles. Selon une approche culturelle, notre analyse consiste à examiner l'image des Byzantins chez les chroniqueurs occidentaux des croisades, afin de comprendre les principaux enjeux des rapports entre chrétiens pendant la période. Dans un premier temps, notre étude propose un examen thématique du problème, afin d'établir les conflits de valeurs et les traditions historiographiques qui ont pu générer une image péjorative des Grecs dans les récits des croisades; il est également question de voir l'image du cérémonial impérial byzantin, afin de comprendre l'impact de cette représentation sur les relations diplomatiques entre croisés et Byzantins. Ensuite, dans un volet chronologique, notre analyse propose de comprendre l'évolution de l'image des Byzantins entre 1096 et 1261, afin d' établir ses tendances et ses ruptures dans le long terme.
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La Révolution tranquille est perçue dans la conscience historique collective comme le moment de passage du Canada français traditionnel au Québec moderne, attestant ainsi d'une rupture entre deux visions du monde. Cette interprétation de la Révolution tranquille comme acte fondateur est au coeur des débats historiographiques depuis les années soixante-dix. Nous cherchons pour notre part à nous y situer en faisant porter notre thèse sur les deux décennies, entre 1950 et 1968. Notre hypothèse est que les années cinquante d'une part et les années soixante d'autres part se caractérisent au niveau des représentations sociétales par deux visions du monde, plus précisément deux paradigmes distincts : le paradigme du destin empêché et le paradigme du destin émancipé. Nous posons comme corollaire à cette hypothèse qu’il existe une dimension matricielle unissant ces deux paradigmes, attestant ainsi d'une certaine continuité discursive et d'une trame continue dans la représentation que la société québécoise a d'elle-même. Nous avons dépouillé des revues intellectuelles de la période en considérant que malgré leur faible diffusion, elles peuvent être une source adéquate nous permettant de cerner le discours social anonyme et sa structure. En analysant ces revues (Cité libre, Laurentie, L 'Action nationale, Maintenant, Liberté et Parti pris), nous leur avons posé quatre questions qui sont autant d'objets d'adhésion des paradigmes: 1. comment désignent-elles le Québec comme société globale? 2. quelle est la nature des rapports de force structurant cette société? 3. quel est leur rapport à l'histoire? et 4.quels projets de société proposent-elles? Plusieurs idéologies animent les revues, qui réagissent donc différemment à chaque situation, mais certaines régularités discursives nous ont permis de caractériser les deux périodes. Le premier paradigme, correspondant à la décennie 1950- 1960, a été étudié à travers Cité libre et Laurentie. Deux revues qu'a priori tout oppose, mais qui malgré tout dressent un portrait comparable de la situation du Canada français. Elles font face tout d'abord à un constat d'échec : la société canadienne-française paraît aux prises avec un manque de volonté et une petitesse d'esprit généralisés, se manifestant à tous les ni veaux de son être collectif. Cette situation est maintenue par des forces qui enserrent le Canada français et le maintiennent dans un système de représentations désuet. Les élites traditionnelles, le pouvoir provincial et fédéral, ainsi que l'Église catholique sont les éléments de cette équation, bien que leur apport à la situation soit jugé différemment selon les idéologies des revues. Ces forces s'insèrent dans une perspective historique particulière pour chaque revue, correspondant à l'École de Montréal ou à l'École de Laval. Il en ressort la nécessité selon elles de faire reposer toute réflexion sur une analyse aussi précise que possible de la situation afin d'échapper aux travers d'une historicité mythique. C'est par conséquent sur un bouleversement complet des structures que misent les deux revues, afin que le Canada français échappe à l'empêchement d'être et d'agir qui le caractérise. À la faveur des années soixante, le nationalisme canadien-français se transforme en un nationalisme territorial et civique qui se concentre sur le Québec, compris comme communauté de langue et de culture, éléments qui acquièrent un fort sens politique. Le Québec devient le lieu d'affirmation d'un nouvel être collectif qui se redéfinit dans ses dimensions politiques, sociales, économiques et culturelles. L'État québécois se voit alors attribuer le rôle de porte-parole des valeurs collectives comme individuelles. À ce titre, l'Église est évacuée de la problématique, se cantonnant à des prérogatives personnelles. Les rapports de force se caractérisent par une volonté de promotion de l'ensemble de la société et de réappropriation de l'être collectif québécois. Conséquemment, tout ce qui menace le bon déroulement de ce processus est condamné par les revues choisies: l'Église, l'État fédéral, ou certaines élites. La modernisation de l'État s'inscrit donc dans la démarche émancipatrice de l'ensemble de la société. Elle s'inscrit également dans une praxis d'une certaine conscience historique: l'émancipation contemporaine du Québec se pose comme exorcisme à l'empêchement historique du Canada français, et le passé est posé comme repoussoir. Les projets de société avancés par les revues attestent de cette volonté émancipatrice : ils dépassent le constat d'une reprise en main du politique pour proposer des suites à la Révolution tranquille en cours. Conservatisme, social-démocratie et socialisme de décolonisation sont alors de l'ordre du possible, se conjuguant au thème de la révolution. Le chapitre conclusif de notre thèse rassemble les caractéristiques des deux paradigmes en vue d'en cerner les lignes directrices pouvant nous mettre sur la piste de la trame générale du Québec de l'époque. Il nous est alors apparu que l'idée du destin est l'élément central qui légitime le vouloir-vivre québécois. Notre recherche illustre donc la mutation qui s'opère dans le discours intellectuel et le discours social au tournant de 1960, ainsi que l'existence d'une matrice de sens traversant la période. Cette mutation sanctionne le passage d'une société au destin contrarié concentré sur ses empêchements, à une société qui se réconcilie avec son destin en cherchant à l’inscrire dans une perspective de projection de son être collectif dans l'avenir. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mots clés : paradigme, destin, discours, représentation, Cité libre, Laurentie, L'Action nationale, Maintenant, Liberté, Parti pris.
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