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Notre analyse vise à démontrer l'échec de la France de la fin de la Troisième République dans sa tentative de s'adapter à la propagande moderne, plus particulièrement lors de la drôle de guerre (1939-1940). À travers l'étude du Commissariat général à l'Information (CGI), l'organisme de propagande chargé de mener la guerre psychologique de la France au début de la Deuxième Guerre mondiale, nous avons relevé certaines caractéristiques profondes de la faillite de l'effort français dans ce domaine. Nous avons traité notre sujet dans la perspective du renouvellement de l'historiographie concernant la fin de la Troisième République, qui oppose depuis plus de 50 ans l'école de la Décadence à celle des révisionnistes. Afin de bien cerner notre sujet, nous avons effectué un parcours archivistique à Paris, notamment dans les fonds des Archives Nationales et du SHAT. Dans le but de mieux évaluer l'importance de la propagande au vingtième siècle, nous avons procédé à une analyse succincte de la théorie et de l'utilisation de celle-ci. Notre position insiste sur le fait que l'étude de la propagande est une approche pertinente dans une évaluation de l'adaptation de l'État face au monde moderne. Plus particulièrement, nous avons utilisé une approche institutionnelle afin de démontrer, à travers l'étude du CGI, que la France de la fin de la Troisième République a été incapable de s'adapter à la propagande moderne, tout en ne faisant jamais vraiment preuve de « leadership » en la matière. Grâce à notre travail de fond dans les archives, nous avons pu évaluer la perception des dirigeants français face à la propagande, mais aussi l'aspect administratif du CGI. Ainsi, nous avons passé en revue les directives, les lois, les budgets, les nominations, et même les locaux qui abritaient, en 1939-1940, l'organisme de propagande de la France en guerre. De plus, nous avons effectué une évaluation du rôle du chef du CGI, Jean Giraudoux, ainsi que quelques exemples concrets qui nous ont permis de tirer les conclusions qui s'imposent face à l'action de la France en matière de propagande étatique lors de la drôle de guerre. Sans vision d'ensemble, jamais le Commissariat n'a eu une attitude offensive dans la conduite de la guerre psychologique en 1939-1940. Notre analyse ne portait pas sur le travail de base de la propagande française, mais bien sur la conduite administrative, financière et politique du CGI qui nous a permis de bien comprendre pourquoi celui-ci a été un échec. C'était avant tout la faillite de l'élite à accorder à la question de la propagande moderne la place qui lui revenait dans l'arsenal de guerre de la France. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : France, Propagande, Deuxième Guerre mondiale, Commissariat général à l'Information, Jean Giraudoux
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La Révolution tranquille est perçue dans la conscience historique collective comme le moment de passage du Canada français traditionnel au Québec moderne, attestant ainsi d'une rupture entre deux visions du monde. Cette interprétation de la Révolution tranquille comme acte fondateur est au coeur des débats historiographiques depuis les années soixante-dix. Nous cherchons pour notre part à nous y situer en faisant porter notre thèse sur les deux décennies, entre 1950 et 1968. Notre hypothèse est que les années cinquante d'une part et les années soixante d'autres part se caractérisent au niveau des représentations sociétales par deux visions du monde, plus précisément deux paradigmes distincts : le paradigme du destin empêché et le paradigme du destin émancipé. Nous posons comme corollaire à cette hypothèse qu’il existe une dimension matricielle unissant ces deux paradigmes, attestant ainsi d'une certaine continuité discursive et d'une trame continue dans la représentation que la société québécoise a d'elle-même. Nous avons dépouillé des revues intellectuelles de la période en considérant que malgré leur faible diffusion, elles peuvent être une source adéquate nous permettant de cerner le discours social anonyme et sa structure. En analysant ces revues (Cité libre, Laurentie, L 'Action nationale, Maintenant, Liberté et Parti pris), nous leur avons posé quatre questions qui sont autant d'objets d'adhésion des paradigmes: 1. comment désignent-elles le Québec comme société globale? 2. quelle est la nature des rapports de force structurant cette société? 3. quel est leur rapport à l'histoire? et 4.quels projets de société proposent-elles? Plusieurs idéologies animent les revues, qui réagissent donc différemment à chaque situation, mais certaines régularités discursives nous ont permis de caractériser les deux périodes. Le premier paradigme, correspondant à la décennie 1950- 1960, a été étudié à travers Cité libre et Laurentie. Deux revues qu'a priori tout oppose, mais qui malgré tout dressent un portrait comparable de la situation du Canada français. Elles font face tout d'abord à un constat d'échec : la société canadienne-française paraît aux prises avec un manque de volonté et une petitesse d'esprit généralisés, se manifestant à tous les ni veaux de son être collectif. Cette situation est maintenue par des forces qui enserrent le Canada français et le maintiennent dans un système de représentations désuet. Les élites traditionnelles, le pouvoir provincial et fédéral, ainsi que l'Église catholique sont les éléments de cette équation, bien que leur apport à la situation soit jugé différemment selon les idéologies des revues. Ces forces s'insèrent dans une perspective historique particulière pour chaque revue, correspondant à l'École de Montréal ou à l'École de Laval. Il en ressort la nécessité selon elles de faire reposer toute réflexion sur une analyse aussi précise que possible de la situation afin d'échapper aux travers d'une historicité mythique. C'est par conséquent sur un bouleversement complet des structures que misent les deux revues, afin que le Canada français échappe à l'empêchement d'être et d'agir qui le caractérise. À la faveur des années soixante, le nationalisme canadien-français se transforme en un nationalisme territorial et civique qui se concentre sur le Québec, compris comme communauté de langue et de culture, éléments qui acquièrent un fort sens politique. Le Québec devient le lieu d'affirmation d'un nouvel être collectif qui se redéfinit dans ses dimensions politiques, sociales, économiques et culturelles. L'État québécois se voit alors attribuer le rôle de porte-parole des valeurs collectives comme individuelles. À ce titre, l'Église est évacuée de la problématique, se cantonnant à des prérogatives personnelles. Les rapports de force se caractérisent par une volonté de promotion de l'ensemble de la société et de réappropriation de l'être collectif québécois. Conséquemment, tout ce qui menace le bon déroulement de ce processus est condamné par les revues choisies: l'Église, l'État fédéral, ou certaines élites. La modernisation de l'État s'inscrit donc dans la démarche émancipatrice de l'ensemble de la société. Elle s'inscrit également dans une praxis d'une certaine conscience historique: l'émancipation contemporaine du Québec se pose comme exorcisme à l'empêchement historique du Canada français, et le passé est posé comme repoussoir. Les projets de société avancés par les revues attestent de cette volonté émancipatrice : ils dépassent le constat d'une reprise en main du politique pour proposer des suites à la Révolution tranquille en cours. Conservatisme, social-démocratie et socialisme de décolonisation sont alors de l'ordre du possible, se conjuguant au thème de la révolution. Le chapitre conclusif de notre thèse rassemble les caractéristiques des deux paradigmes en vue d'en cerner les lignes directrices pouvant nous mettre sur la piste de la trame générale du Québec de l'époque. Il nous est alors apparu que l'idée du destin est l'élément central qui légitime le vouloir-vivre québécois. Notre recherche illustre donc la mutation qui s'opère dans le discours intellectuel et le discours social au tournant de 1960, ainsi que l'existence d'une matrice de sens traversant la période. Cette mutation sanctionne le passage d'une société au destin contrarié concentré sur ses empêchements, à une société qui se réconcilie avec son destin en cherchant à l’inscrire dans une perspective de projection de son être collectif dans l'avenir. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mots clés : paradigme, destin, discours, représentation, Cité libre, Laurentie, L'Action nationale, Maintenant, Liberté, Parti pris.
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Un article de la revue Bulletin d'histoire politique, diffusée par la plateforme Érudit.
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En 1924,alors que les troupes franco-belges occupent la Ruhr et que se tient sous les auspices de la SDN le débat autour d’un traité d’assistance mutuelle, se déroule le Concours européen pour la paix. Financé par l’homme d’affaires bostonnais Edward Filene et inspiré d’une initiative similaire aux États-Unis, le concours, lancé simultanément en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, et en Italie, est un franc succès: plus de 15000 personnes y participent, le tiers provenant de France. Ces manifestations témoignent, de part et d’autre de l’Atlantique, de l’intérêt populaire pour les questions de paix. Cet article analyse le point de vue du jury ayant examiné les plans soumis en France et le contenu de ceux qu’il a primés.Le concours recèle un lot de lieux communs mais aussi des propos originaux: l’historien peut y trouver, en étant conscient des limites propres à ce type de sources et de l’inévitable parti pris des jurys, un instantané des valeurs de paix dans un temps et un espace donnés. Cinq ans après la fin de la Grande Guerre, comment une certaine opinion publique perçoit-elle la paix, la sécurité, la prospérité française et européenne?
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Un article de la revue Bulletin d'histoire politique, diffusée par la plateforme Érudit.
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Présentation de l'éditeur : "En août 1657, quatre sulpiciens venus de Paris s'installent à Ville- Marie, au Canada. Ainsi commence, il y a 350 ans, l'aventure de Saint-Sulpice de Montréal. Éducation, charité publique, direction des âmes, organisation des paroisses, missionnaires et seigneurs de l'île, mécènes culturels : les Sulpiciens, hommes d'action et de goût, oeuvrent sur tous les fronts et sont étroitement associés à l'histoire de Montréal. Mais ils opèrent dans l'humilité et la discrétion propres à leur vocation religieuse. Aussi leur histoire restait-elle à écrire. C'est maintenant chose faite grâce aux travaux des historiens laïques ici réunis. Ceux-ci ont eu librement accès à des archives qui comptent parmi les plus anciennes au Canada. L'ouvrage fort documenté et richement illustré qui en résulte n'est pas seulement une référence. Il est aussi une invitation à entreprendre un périple dans une histoire méconnue, non exempte de soubresauts. C'est que tout en vivant leur sacerdoce sous le regard de Dieu, les Sulpiciens de Montréal entendaient aussi - entendent toujours - vivre ici-bas, parmi les hommes"
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Cette étude sur la crise politique de 1827-1828, sous le gouverneur Dalhousie, s’inscrit dans un projet de recherche sur la milice au Bas-Canada. L’une des principales particularités de cette crise réside dans l’utilisation, par le pouvoir colonial, de la milice comme un instrument de pression sur les électeurs miliciens, voire comme une arme de répression contre les officiers partisans du Parti patriote. La place majeure occupée par la milice dans cette crise révèle l’importance de cette institution comme un lieu de représentation des élites. L’étude de ces événements permet aussi d’éclairer le discours de légitimation des partisans du Parti patriote qui, comme officiers de milice, constituaient des intermédiaires du pouvoir colonial et qui, comme citoyens, revendiquaient le droit de contester ce même pouvoir. Nous pouvons alors mieux saisir les contraintes limitant l’action de ces contestataires de l’ordre colonial qui se montrent fortement attachés à cette institution paramilitaire et au statut social conféré par les grades d’officiers.
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Thèses et mémoires
- 2000-2009 (261)