Votre recherche

Années
  • Ce mémoire offre un résumé de l’état de la recherche quant à la perception des Japonais et de l’ennemi japonais aux États-Unis avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il en ressort que la question plus spécifique du traitement réservé à l’ennemi japonais et à la responsabilité des actions de guerre perpétrées par celui-ci dans les journaux américains mérite d’être approfondie. L’analyse des articles publiés dans les trois mois suivant l’attaque japonaise de Pearl Harbour et précédant la fin officielle de la guerre dans trois grands périodiques américains de l’époque suggère que ceux-ci offrirent un traitement de l’ennemi japonais similaire à celui présent dans l’ensemble des autres média américains de l’époque, mais que ce traitement est généralement plus nuancé et éclaté dans les trois mois précédant la fin de la guerre. Certaines dissensions importantes peuvent y être constatée quant à la question de la responsabilité des actions de guerre japonaises entre les périodiques, ce qui suggère l’existence de points de vue, de valeurs et de perceptions différentes des Japonais aux États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale.

  • Ma recherche vise, d’une part, à appréhender le phénomène de la publication des correspondances des « poilus » (les soldats français de la Première Guerre mondiale) et d’autre part, à déterminer leur rôle dans la mémoire collective de la Grande Guerre. Précédé d’un bilan historiographique, mon travail se divise en trois chapitres autour de trois thèmes principaux, la correspondance, l’édition et la mémoire. Le premier chapitre met en contexte la production des lettres et identifie les facteurs l’influençant. Le deuxième chapitre se penche sur les buts éditoriaux des publications de correspondances et sur leur transformation au fil des époques. Finalement, le dernier chapitre analyse la place de ces publications dans le cadre de la commémoration de la Grande Guerre. La recherche va au-delà de l’analyse des lettres et s’intéresse davantage aux desseins éditoriaux des recueils. Les sources utilisées sont des ouvrages collectifs publiant des lettres de poilus, édités entre 1922 (La dernière lettre) et 2006 (Paroles de Verdun).

  • If the signature of the Peace Accords in 1996 ended the thirty-six-year internal armed conflict between the State and the guerrillas, the peace in Guatemala remains nonetheless quite relative. After the genocide and the counterinsurgency campaigns, numerous Mayan peoples today are facing new threats related to the arrival of natural resource projects in the country. For many, they are the expression of a war by other means. This M.A. thesis looks into the resorts to the past used by activists mobilized to recover their lands and to protect their territory in the post-conflict period. Indeed, the renewal and the transformation of the violence in times of peace brought some inhabitants of the Ixil area to reflect differently on the recent and distant past. This investigation explores the narratives formulated by these militants and the functions of historical memory as a tool for political advocacy which enables to confront past and present violence. In order to do so, this study first analyzes a book originating from a process for the recovering of historical memory by a group of survivors of the internal armed conflict, then, the resort to historical memory by the inhabitants mobilized for the defense of their lands, and, finally, the role of the new generations within the memory and territorial activism in the Ixil area.

  • Les termes du traité de paix entre Charles VI et Henri V qui est ratifié par les deux souverains à Troyes en mai 1420 sont plutôt clairs et paraissent aisément applicables : l’unique héritier de Charles VI, le dauphin Charles, est déshérité; Henri V, par le mariage qui l’unit à la fille du roi de France, Catherine, devient le nouveau successeur légitime de Charles VI et, lorsque celui-ci mourra, règnera sur le France et l’Angleterre sans toutefois unir les deux royaumes; le traité scelle aussi l’alliance entre la Bourgogne, l’Angleterre et la moitié nord de la France dans la guerre contre le parti armagnac que dirigie le dauphin Charles et qui contrôle la moitie sud, le royaume de Bourges. Toutefois, lorsque la cérémonie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes se termine, la théorie du document se heurte à une réalité bien différente. Alors que le traité prévoit une adhésion totale de la moitié nord de la France à la paix et la disparition politique du parti armagnac du dauphin Charles, c’est tout le contraire qui se produit : des mouvements d’opposition ou de résistance au traité et à l’autorité qu’il confère à Henri V comme héritier et régent de France surgissent de toute part et le parti du dauphin, bien loin de disparaître, tient tête à la « coalition » anglo-franco-bourguignonne. À tout cela vient s’ajouter le décès prématuré, en août 1422, d’Henri V qui, lorsque Charles VI le suit dans la tombe en octobre de la même année, laisse les royaumes de France et d’Angleterre entre les mains d’un roi qui n’a pas encore un an. Tous ces faits semblent bien signifier l’échec de la paix et les responsables chargés de l’appliquer en sont tout à fait conscients. Il n’en demeure pas moins que la décennie qui suit la ratification du traité, malgré tout ce qui s’y oppose, est le théâtre d’une véritable tentative d’application de la paix de Troyes ou, du moins, des articles et des éléments de celui-ci que l’ont peut réellement mettre en pratique.

  • Au Canada, la première forme de système politique comportant une assemblée de représentants élus a vu le jour à la fin du XVIIIe siècle. Dans l’ancienne colonie de la Nouvelle-France, une population qui n’avait jamais connu de démocratie auparavant s’est familiarisée avec la vie civique en moins de 50 ans. Ce mémoire porte sur une expérience de mobilisation populaire à la veille des Rébellions de 1837-1838. Il cherche plus précisément à comprendre les modalités mises en place dans le monde rural afin de canaliser l’appui populaire envers le Parti patriote dans le district de Montréal. Cet angle permet de faire ressortir la participation accrue des Canadiens lors de la période tendue qui suivit le dépôt des Quatre-Vingt-Douze Résolutions en 1834. Cette thèse se propose donc de montrer le lien entre la mobilisation politique et les pratiques émanant de la masse populaire. Ce mémoire démontre donc l’influence de la population paysanne du Bas-Canada dans la culture politique des patriotes et de ce fait, souligne les procédés que les individus ont mis en place au cours de leur apprentissage démocratique.

  • Dans le New York underground des années 1940, la Beat Generation gagne son nom, de même que son étoffe contreculturelle, grâce à l’union entre la quête littéraire d’avant-garde et l’art de vivre anticonformiste que concrétisent spontanément ses inspirateurs. La sensibilité revendiquée par les beats de la première heure, soit leur volonté de libération spirituelle, se forge au milieu de l’American Century, entre le péril nucléaire de la guerre froide et l’effervescence hipster exaltée par le jazz. Pourtant, une décennie après cet épisode marginal aboutissant aux publications de Howl and Other Poems (1956) par Allen Ginsberg et de On the Road (1957) par Jack Kerouac, une nouvelle figure sociale entre dans l’orbite de la Beat Generation : le beatnik. Créé par un journaliste, le néologisme reflète les stéréotypes prêtés au mouvement, sitôt subjugué aux forces de la société de consommation. Le mémoire a pour sujet l’entrée de cette contreculture au sein de la culture de masse, tout en signalant le rôle clé qu’y occupe la presse écrite. Par-delà l’implacabilité proverbiale des critiques que relève l’historiographie, la présente étude soutient que les journaux et les magazines, en ouvrant le champ des représentations associées à la Beat Generation, participent à l’avènement du beatnik, réverbéré dans les autres médias. Au terme de l’analyse, la contreculture se comprend tant par ses idées fondatrices que par la pression qu’exerce la culture de masse sur elle; la réunion de ces deux éléments antagoniques renforce l’importance historique de la Beat Generation comme mouvement social aux États-Unis.

  • À cheval entre nature et culture, le poil et la chevelure humaine condensent un grand ensemble d’enjeux symboliques relevant de questions identitaires, religieuses, scientifiques, et autres. L’étude des discours et des pratiques concernant le poil représente, pour l’historien, une fenêtre sur l’évolution des mentalités d’une société donnée en ce qui concerne les perceptions de soi et de l’autre. S’inscrivant dans le courant intellectuel de l’histoire du corps, cette thèse s’intéresse plus précisément aux « systèmes trichologiques » dans la France de l’époque moderne (soit du XVIe au XVIIIe siècle). Elle se fonde sur l’analyse d’une grande variété de sources permettant de recouper différents types de discours touchant au poil : point de vue scientifique des médecins, physiognomonistes et historiens, point de vue prescriptif des traités d’éducation et de civilité, contrepoint exotique des récits de voyage et autres témoignages de « curiosités » ainsi qu’un suivi de l’évolution étymologique des mots pertinents au sein de dictionnaires et encyclopédies. La question centrale de cette thèse est celle du rôle du poil dans le façonnement de représentations servant à identifier, démarquer et hiérarchiser les groupes sociaux; et comment celles-ci évoluent de concert avec d’autres transformations historiques. Le premier chapitre s’intéresse au poil comme marqueur de différences individuelles. On y retrace une sorte de « langage » du poil, recensant les significations et connotations rattachées aux diverses manifestations pileuses : couleur, longueur, abondance, forme. Il y apparaît clairement que le poil joue un rôle important tant dans la mise en scène de soi que dans la lecture de l’apparence physique de l’autre. Le deuxième chapitre s’intéresse au poil en tant que marqueur de « genre ». On y examine la contribution des représentations de la pilosité dans la construction des identités masculines et féminines. Le poil s’interprète comme une manifestation extérieure de la nature des différents sexes et de leurs rôles dans la société, ce qui en fait un enjeu dans les relations de pouvoir entre les sexes et entre les gens du même sexe. Le troisième chapitre aborde le poil en ce qu’il permet de délimiter et hiérarchiser les classes sociales. On le voit participer aux modes et au processus de discipline des corps qui permettent aux élites, avec les perruques et le raffinement des conduites et des pratiques d’embellissement, de se distinguer autrement que par les vêtements. On retrace également une politique du poil qui s’étend au-delà du regard, l’état s’accordant le droit d’agir directement sur les corps – les chevelures, les poils – de ses sujets. Le dernier chapitre explore l’instrumentalisation du poil dans la construction d’un « autre » lointain et anormal : le sauvage d’outre-mer, l’enfant-loup, l’aberration de la nature. En caractérisant les poils de cas qu’ils situent aux frontières de l’humanité, les Français de l’Ancien régime exposent leurs propres présupposés sur la normalité et la civilisation. Cette thèse aboutit à un principe qui réunit et organise les signes de reconnaissance du poil à partir du regard construit et normé de ses propres poils que j’ai nommé « pilocentrisme ». Permettant de mettre en lumière le rôle du système pileux dans les modèles d’identification et de hiérarchisation, le concept de pilocentrisme peut ainsi servir de nouvelle catégorie d’analyse pour étudier les rapports de pouvoir dans l’histoire.

  • Ce mémoire propose un regard transdisciplinaire : historique, sociologique et musical sur Harmonium, un groupe culte de folk-rock progressif québécois des années 1970. Y sont étudiées la révolution musicale engendrée par l’arrivée du folk et du rock progressif au Québec ainsi que la mise en récit de l’œuvre et de l’histoire d’Harmonium. Les œuvres du groupe, les sources écrites d’époque (articles de journaux et de revues), l’histoire documentaire et l’histoire et la mémoire publiques y sont confrontées pour analyser les processus narratifs. D’abord, l’essor du groupe est situé dans les transformations de la scène musicale québécoise au cours des années 1960-1970. L’histoire d’Harmonium, entre 1972 et 1978, est ensuite reconstituée au travers des sources d’époque, articles scientifiques et biographies. Par la suite, les caractéristiques musicales des œuvres ainsi que les thèmes, valeurs et messages véhiculés par le groupe sont examinés. L’essor et le succès d’Harmonium sont ainsi réinterprétés au travers du développement de la scène musicale progressive internationale et de la popularisation de la contre-culture. Finalement, en regard de l’ambiguïté politique d’Harmonium dans les sources historiques, la prédominance des réinterprétations néonationalistes de son œuvre et de son histoire sont analysées selon un processus de mise en récit de l’histoire nationale. Il en ressort que la narration prédominante au sein de l’histoire et de la mémoire publiques semble assimiler le destin des artistes québécois à celui du peuple et de la nation. Dans le cas d’Harmonium, ce récit qui s’appuie principalement sur le nationalisme de Serge Fiori, la figure de proue du groupe, contribue à l’occultation du projet artistique spirituel, progressif, contre-culturel et « authentique » du groupe.

  • This thesis’ main object is to study on an historical level a long-lasting scientific controversy in Prehistoric archaeology, the Middle to Upper Palaeolithic transition, by attempting to explain the persistence of that debate in terms of construction and transformation of antagonistic models of explanation, and by showing how that controversy had play a role on the acquisition of knowledge, to elucidate how the debate itself had change since its origin. On a chronological scale, the evolution of some epistemological elements inside the confrontation of opposed hypothesis could be contrasted with conservative notions. To make that process clear, it is necessary to characterize what constitute that specific controversy for prehistorians with the tool given by the history of sciences, and what kind of analytical methodology can be call upon for doing so. Then, it will be possible to link those elements with the scientific problem itself to establish a structural model of this debate’s theoretical positions of the protagonists. This methodology could then be use to separate the history of that debate in three sections, each with its specific research axis, each phase in three structural level (data and methods, paradigms, meta-paradigm) to create a general model of the evolution of that controversy. The ambition of that thesis is to use history of science’s contribution as a way to clarify on a theoretical level the goals of that debate, and its implication on the study of cultural change for prehistorical archaeologists community, and to initiate for science’s historians a historical and structural model of scientific controversies, and their weight on conceptual change base on a specific case study.

  • Ce mémoire porte sur l’évolution de l’antijudaïsme chez les intellectuels chrétiens parisiens, particulièrement chez Eudes de Châteauroux, lors du procès du Talmud, c’est-à-dire, entre les années 1240 – année où commence le procès – et 1248, année de la condamnation finale des textes talmudiques. Avec la création des universités au XIIe siècle prend place une curiosité intellectuelle croissante et un désir d’apprendre davantage. Parallèlement à cet essor, l’Église se renforce et une orthodoxie doctrinale commence à s’implanter, avec le désir toujours plus fort de contrôler et d’encadrer les fidèles. Lorsque Nicolas Donin dénonce le Talmud au souverain pontife, en 1239, Grégoire IX demande aux savants chrétiens de l’étudier et de l’analyser. Après examen, ces textes sont condamnés et les juifs accusés de se détourner de l’Ancien Testament pour suivre le Talmud, un livre rempli d’erreurs. Ainsi, ce que nous allons démontrer dans ce travail est que l’antijudaïsme virulent chez Eudes de Châteauroux, lors du procès du Talmud, vient d’une incompréhension des livres talmudiques.

  • L’application aux civils du concept de « sortie de guerre » offre aux historiens de nouvelles pistes de recherche. Bien que la mobilisation culturelle de l’enfance dans la Grande Guerre ait fait l’objet de plusieurs études depuis les dernières années, le processus de démobilisation reste, quant à lui, peu exploré. Ce mémoire s’intéressera donc à la « sortie de guerre » chez les enfants français, à travers des sources inédites : des lettres adressées au président des États-Unis, Woodrow Wilson, à la fin de 1918. L’analyse met en lumière la perception des enfants sur la paix, la guerre, les Américains, et les changements de leur quotidien depuis l’armistice. Après une première partie historiographique, le deuxième chapitre portera sur la représentation de Wilson, des Américains et de la paix. Dans le dernier chapitre seront analysés le quotidien des enfants dans les mois suivant l’armistice, les représentations de la guerre et le processus de démobilisation. Fin 1918, la guerre tient encore beaucoup de place dans les propos des enfants et peu de signes de démobilisation émergent de leurs lettres. Ainsi, le président américain est représenté comme le sauveur de la France et le grand vainqueur de la guerre plutôt qu’en apôtre de la paix. Le sujet principal des lettres porte ainsi sur la reconnaissance et la gratitude des enfants envers le président et les États-Unis pour leur participation à la guerre et pour l’aide à la victoire. Les valeurs et le passé communs entre les deux pays alliés, exploités par la propagande de guerre, sont soulignés par les enfants. La fin de la guerre commence à peine à se faire ressentir dans le quotidien des enfants. La période est marquée par les célébrations de la victoire. De plus, la peur tend à s’atténuer avec la fin des violences de guerre et des nouveaux deuils. Les perturbations de la guerre demeurent cependant chez plusieurs enfants, particulièrement chez les réfugiés et les orphelins de guerre : la pauvreté, les séparations familiales et les privations alimentaires en affectent ainsi plusieurs. La perpétuation de ce climat de guerre influence la démobilisation des enfants, qui manifestent leur patriotisme et leur haine de l’ennemi. Les représentations de l’ennemi et des combattants du temps de la guerre prévalent donc encore, mais les enfants expriment néanmoins leur lassitude du conflit et leur désir d’un rapide retour à la normale.

  • On February 29th, 1704, a force of 250 French and Amerindian allies attacked the small border village of Deerfield, Massachusetts and kidnapped 112 inhabitants, 89 of whom made it alive to New France. At the end of the War of the Spanish Succession, 25 of these captives stayed among the French or the Amerindians. For a long time, they had the status of captives, English or simply, foreigners. This work aims to reconstitute the course of life and integration of the former Deerfield captives in the French colony. We shall first identify the participants in the attack on Deerfield. Turning our attention to the captives, we shall study the process of their integration into the colony and their assimilation by religion. We shall examine the modalities of adoption of the captives by the colonists and the Amerindians. We shall also see what was the influence of marriage on the insertion of captives into Canadian social networks. Finally, we shall analyze the social and occupational status and the social reproduction of the immediate descendants of some of these captives.

  • The Franco-Prussian War (or Franco-German War) of 1870-71 was a major conflict, where the outcome dramatically changed the balance of power in Europe, including the emergence of the German Empire. However, it has been forgotten. Although since the late nineteenth century it was widely discussed by historians, the issue of liability with respect to its outbreak remains a matter of debate. While some historians believe that this war was deliberately provoked by Bismarck in order to complete the unification of Germany, others believe that the responsibility was shared and that this conflict was simply inevitable in the context of the worsening of Franco-German relations, since the Austrian defeat at Königgrätz (Sadowa), in 1866. This thesis aims to dissociate itself from these interpretations by providing new insight regarding the role played by Bismarck during the “preliminaries” (Vorgeschichte) of 1870. Through the use of primary sources and German, French and Anglo-Saxon historiography, it will be shown first that the Hohenzollern candidature for the Spanish throne was not “made” voluntarily by the chief of the Prussian diplomacy to complement the German unification, but was promoted first and foremost for reasons of political prestige. Secondly, the famous Ems telegram amended by Bismarck cannot be seen as the trigger of this conflict, as the decision to go to war was taken in Paris before the negative effects of the message were felt. Finally, through its need of a political and diplomatic success that would have consolidated the Second Empire by forgetting earlier setbacks, through its refusal to show full satisfaction with the withdrawal of the Hohenzollern candidature and through the misconduct of its foreign policy in general, France adopted a bellicose position and found itself alone in a war it could neither prevent nor prepare. The issue in Paris was ultimately not the peaceful settlement of disputes with Prussia, but the perpetuation of French dominance on the European continent.

  • Historians have tried to determine what francophones read during the long 18th century for over a hundred years. To do so, they have studied library inventories, printing permits, and the archives of printer-editors, but these sources are fragmentary and of uncertain representativeness. This thesis reframes the question by studying, with a combination of computational methods and close reading, large digitized corpora that approximate the entire French-language print market of the long 18th century. Using these vast corpora, the thesis proposes and demonstrates that it is possible to pinpoint ideas to which readers were probably exposed frequently enough that the ideas influenced the readers’ mental maps of the world, regardless of what precise texts were involved in each case. Thus, the thesis shows that digital approaches constitute a major new tool for historians of reading and print, including (under some circumstances) when the only data at their disposal is OCR results plagued with high error rates. As an illustrative case study, the thesis examines imagined geographies, i.e., mental models of the world produced by exposition to print media containing direct or indirect descriptions of territories and their inhabitants. Concepts drawn from psychology, behavioural economics and media studies suggest how readers may have interiorized the messages transmitted by print and used them, consciously or not, to build their own imagined geographies. A study of some 70 000 volumes printed in French between 1700 and 1815, extracted from the Hathi Trust collection, shows that the Europe discussed in print expands eastward with time, that England draws most of the attention, and that discourses regarding most of the European powers are both remarkably stable and centred on war and aristocracy. Studies of major periodicals, cheap popular booklets (the Bibliothèque bleue), geography manuals and Raynal’s Histoire des deux Indes corroborate these findings. Examining the 14,547 geography articles published in Diderot’s Encyclopédie reveals a largely urban imagined geography that changes focus during publication, from Diderot’ purely descriptive science to a tool for cultural transmission when Louis de Jaucourt takes over primary writing duties; a parallel study of 6,053 articles drawn from all fields of knowledge shows that the Encyclopédie describes America as a young world rich in resources, primarily botanical, that are ripe for the taking. The way in which the colonial French Atlantic world is portrayed in the Ancien Régime’s main periodicals suggests that they may have played a role in the French public’s notoriously low interest for emigration to the colonies. Travel narratives of expeditions to the Pacific and around the world show tensions between the step-by-step construction of a utilitarian geography and the need to retain readers’ interest by multiplying picturesque or terrifying anecdotes. In all, print media propose to their readers imagined geographies that treat the outside world with distrust.

  • This thesis studies the charters of donations of two monastic establishments of the Ile-de-France in the twelfth century: the priory Saint-Martin-des-Champs and the abbey Saint-Pierre-de-Montmartre. This research concerning 160 ecclesiastical charters is based on the analysis of the social and religious relations that follows from the gifts offered by French royalty and aristocracy to these two monasteries. The overall objective is to highlight that the practice of donation plays a central role during medieval society and that it has engendered, perpetuated and consolidated religious and social interactions in linking them to the ideological framework of the ecclesia. The first stage of this research examines the anthropological and medieval historiographies of the gift and on the practice of donation in the Middle Ages. Then, we establish the historical context on the Île-de-France region during the reign of Louis VI, Louis VII and Philippe II, so between 1108 and 1223. The last step analyzes the practice of donating to The Middle Ages from a social point of view, among others the relations that are established by repeated donations between aristocratic families and the two monasteries under study. We also investigate the religious ideology surrounding the gift as a means of apprehending the salvation of the soul for the actors who, by this practice, are running the salutary spiritual mechanisms for their redemption. Finally, we address the global implications that affect the whole of medieval society, including public ceremonies and donation confirmations by the aristocratic and religious elite.

  • Cannibals, caravans under the burning desert sun, “Wild Indians” of the Northwest… these were just some of the exotic images that Quebec schoolchildren were presented with in the 19th century. In addition to being a vehicle for socialization into the nation, the school was also a window onto the wider world and a place to learn about stereotypes. What images of the Other, and produced by which ideologies, did Quebec schools transmit? How did Quebec youth become conscious of “otherness”? What recreative and pedagogical functions did these images serve? This thesis is an effort to answer these questions. The first three chapters of the thesis explore the rhetorical construction of otherness in the school. How was the Other identified and depicted? The rhetoric of otherness took many forms, from cultural distancing to racial essentializing. European imperialism and the knowledge it produced facilitated the classification of the world’s peoples, from which were drawn those peoples who had different and “bizarre” cultural practices. Consistent with the history of Orientalism, such fascination was particularly reserved for the peoples of Asia. But, as radical as the otherness of the Oriental could be, it did not attain the level of essentialization imposed on the “Negro,” defined by their race, and to the “Savage,” whose body was the primary indicator of their identity. Finally, the significant role that the figure of the Indian played in primary-level education is a reminder that it was key to realizing the very possibility of a national existence for Canadians – who were themselves essentialized as belonging to the civilized world. Far from having only been in the background of history, the Indian was at the heart of the narrative as the figure most likely to capture the interest of children. Retaining the interest of children was precisely what the pedagogy of the era was most concerned with as a means to develop various capacities, such as the power of observation and emotion, both of which the latter chapters of this thesis examines. Fascinated by the images they observed, children were exposed to a stereotyped representation of the Other that manifested itself across multiple disciplines. In employing the travel narratives of the European explorers, geography called upon students to imagine themselves elsewhere. The schoolwork of students explored here reveals their curiosity about and imaginings of far-off regions and peoples. Finally, we also see how a missionary rhetoric manipulated the emotional reactions of schoolchildren to poor non-Christian children and thereby used the school to transmit its message. The school setting ensured that children acquired a sense of authority over the Others that the educational discourse presented to them. The knowledge of the Others gave them a sense of superiority and authority. The school also transmitted a hierarchical vision of the world in which Canadian children, even those of the popular classes, belonged to the more privileged categories, that is to say to the white race and civilization. This highlights one of the central findings of this research: children were not defined as French-Canadians or English-Canadians vis-à-vis the Other; rather, they were defined as white and civilized. This thesis also shows how otherness was a pedagogical tool that public education privileged amid its expansion in the 19th century.

  • Cette recherche analyse les concepts de confiance et de réputation par l’entremise de procès intentés pour libelle diffamatoire entre les années l791 et 1815 dans le district de Montréal. L’étude montre que la réputation, protégée juridiquement, est un régulateur de l’espace public. Elle contrôle les discours, les correspondances et tout autre écrit qu’un individu pourrait juger diffamants. En plus d’encadrer la liberté d’expression, la réputation structure le marché économique montréalais. Elle se présente comme l’un des moyens mis à la disposition des créditeurs comme des débiteurs pour créer la confiance. Inversement, sa flétrissure compromet l’échange. La réputation sera donc analysée dans ce mémoire comme l’une des formes de régulation sociale des rapports interindividuels au tournant du 19e siècle.

  • Ce mémoire explore l’influence de l’évolution des représentations historiques des rébellions des patriotes, telles que formulées par les historiens réputés, sur les manuels scolaires québécois publiés entre 1982 et 2006. Il démontre qu’entre ces deux années, qui correspondent à deux réformes scolaires successives, les conceptions des rébellions de 1837 ont beaucoup évolué dans l’historiographie universitaire. Ce mémoire montre pourtant que les manuels scolaires issus de la réforme de 2006 demeurent attachés à un récit historique caractéristique d’une historiographie plus ancienne.

  • In the twentieth century, a multitude of people used psychoanalysis to explain their actions and gestures to one another. Their reliance on psychoanalysis, is an indication of how deeply they trusted its theories. This wide and profound diffusion, which has left a very strong impression on contemporary culture, remains however largely unexplained. This puzzling phenomenon becomes intelligible, from the moment one treats psychoanalysis as a grammar of interiority, which guides interactions by mediating them with symbols and common meanings (norms, values, etc.) specific to contemporary democratic societies (those that conceive themselves as emerging from an agreement between individuals). This social practice, the psychoanalytic inquiry, can be analyzed by situating in their contexts of interactions the speeches in which repressed desires were imputed to various conducts. Freud’s work provides a sample of such speeches. The description of the form and meaning that these imputations of repressed desires conferred to different ongoing interactions allows us to identify the specific features of the psychoanalytic inquiry. Freud shows that the repression arises from a conflict between a repressed presocial will and a socialized will, which enforces repression, born from requirements inculcated by the parental authority. Hence, to identify a repressed desire, one must simultaneously identify a repressing relationship. The psychoanalytic inquiry leads to review the different interpersonal and intrapersonal relationships in which the author of the repression is involved. This exercise leads to set apart the relationships that constrain the inner presocial will to social requirements, from those that rather emanate from this inner will. Since the former creates the repression and the unwanted symptoms it causes, the healing of the repression requires that its carrier distances oneself from inherited social requirements, in order to recognize one’s her inner will. By weighing the coercion on presocial wills exercised by specific relations, the psychoanalytic inquiry gauged these relations from a standard specific to contemporary democratic societies: the requirement to ground social relations on the unconstrained wills of the partners. The psychoanalytic inquiry was part of a modern social imaginary that shaped the form of a contract to various relationships. The people who used this inquiry showed that they were concerned about this requirement and they prompted a critical reaction to the relationships that constrained their will. In sum, the psychoanalytic inquiry provided the contemporary world with a way of organizing relationships that was adapted to a society that gave a preeminent authority to “contractual” requirements. That largely explains the breadth and depth of the diffusion of psychoanalysis in the twentieth century.

  • La question de la rationalité socioéconomique propre aux paysans canadiens-français occupe dans l'historiographie canadienne du Québec rural préindustriel une place de choix, ayant été invoquée tour à tour pour glorifier ou condamner une population aux pratiques jugées à bien des égards différentes de celles des société anglo-saxonnes nord-américaines. Néanmoins, aussi importante soit-elle, cette problématique a rarement été abordée de front par les historiens, qui ont plutôt choisi de l'inclure en filigrane d'interprétations plus ciblées de réalités connexes. Dans cette optique, nous nous proposions dans ce mémoire de dégager, par le biais de l'analyse critique d'un échantillon de productions historiques représentatives des courants plus généraux dont elles sont issues, les principales représentations de la rationalité socioéconomique paysanne véhiculées par les historiens canadiens (tant francophones qu'anglophones) depuis 1960, de les expliquer à la lumière des particularités des contextes dans lesquels elles ont été produites ainsi que d'en retracer le parcours historiographique. Cette démarche nous a permis de constater clairement l'existence de trois paradigmes interprétatifs ayant successivement dominé le discours historique sur la question depuis 1960. Cette évolution, si elle s'accorde bel et bien au rythme du progrès méthodologique de la science historique, présente toutefois plusieurs originalités fermement ancrées dans les particularités du contexte dans lequel elle s'est déroulée, dont les principales sont la question nationale, la dichotomie ethnolinguistique de l'historiographie canadienne et la portée sociale significative des interprétations proposées.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 04/11/2025 13:00 (EST)

Explorer

Années

Professeur.e.s associé.e.s et invité.e.s