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Longtemps chargée de honte et associée à la lacheté, la peur fut souvent opposée au courage et à la témérité. De l'Antiquité jusqu'à la Renaissance, la vaillance individuelle des nobles fut mise en contraste avec la peur collective des pauvres. Letre humain peut-il vraiment se vanter d'ètre au-dessus de la peur et d'y échapper? Il semble que nos ance-tres aient exalté l'héroïsme au point d'en étouffer un sentiment ambigu, bien qu'inhérent à la personne humaine qui prend conscience d'un danger. Aujourd hui, au passage du troisième millé-naire, la peur, que la race humaine est la seule à connaitre à un degré aussi redoutable et durable, demeure l'enjeu de politiques et de philosophies, mais elle donne lieu surtout, pour chacun, pour chacune, à des strategies au quotidien, à des symptomes, à des modes devitement de toute nature. Ayant voulu épouser complètement les contours fuyants de la peur, les articles compilés dans ce recueil et les entrevues réalisées par Marie Lecomte avec certains auteurs s'offrent comme une aventure interdisciplinaire à la confluence des métho-des, des intérêts et des inquiétudes subjectives et intimes.
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La poésie hébraïque est généralement très concise : les vers sont courts et ne comprennent souvent que deux ou trois mots. La poésie du Deutéro-Isaïe ne fait pas exception. Mais en utilisant sciemment certains mots auxquels il est possible d’attribuer plus d’un sens, le prophète est en mesure de formuler un message beaucoup plus complet et complexe que le texte ne le suggère à première vue, tout en conservant la concision habituelle de la poésie hébraïque classique. Cette complexité est particulièrement bien illustrée dans un passage où le prophète se moque des devins et des sages babyloniens (Is 44,25), afin de démontrer à ses auditeurs que Yahvé est le seul et unique responsable de la libération de son peuple et qu’il est derrière la décision du roi perse Cyrus de reconstruire Jérusalem et son temple.
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Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Le dernier article publié par Aldina da Silva avant son décès s’intitulait : « La peur du changement. Jonas et la « baleine » ». Elle y présente le prophète Jonas, qui ose désobéir à la parole de son Dieu, comme étant le symbole de l’« anti-héros » par excellence. Lorsque Dieu lui demande d’aller prophétiser contre Ninive, la capitale du puissant empire assyrien, Jonas prend la fuite. Il a, selon elle, peur du changement. Bien que nous soyons en partie d’accord avec l’auteure sur l’importance de la peur du changement dans le livre de Jonas, nous proposons une lecture différente. Dans cet article, nous développerons certaines hypothèses avancées par da Silva, en critiquerons certaines et proposerons une nouvelle façon d’aborder cette peur du changement. Après avoir présenté certaines découvertes liées à notre nouvelle traduction du livre de Jonas, nous insisterons sur l’utilisation que le rédacteur final fait du thème de la peur, celle de Dieu en particulier, et démontrerons que le livre de Jonas s’apparente davantage à la littérature de sagesse qu’à la littérature prophétique.
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Contrairement au monde occidental qui néglige l’odorat et le goût, l’univers biblique est rempli d’odeurs et de saveurs. Les deux auteurs souhaitent, à l’école de la Bible, rendre le goût de Dieu et donner saveur à nos existences quotidiennes.
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Le thème de la création du monde, c'est-à-dire des cieux, de la terre et de l'humanité, est d'une importance capitale pour bien saisir l'argumentaire et la rhétorique mis en place par le Deutéro-Isaïe (Isaïe 40-55). Pour ce prophète, il s'agit de convaincre les exilés judéens que leur Dieu était bel et bien à l'œuvre et qu'il était donc responsable de la chute de Babylone (539 av. J.-C.) et de leur libération. Le nœud était immense : qui, de YHWH ou de Marduk, chef du panthéon babylonien, avait appelé, guidé et aidé le roi perse Cyrus dans sa conquête de Babylone ? Cette étude, inspirée des approches postcoloniales, analyse de manière approfondie les textes isatiques sur le thème de la création du monde est abordé, et démontre qu'ils mettent en place un contre-discours prenant le contrepied de la version officielle de la conquête de Babylone, le Livre d'Isaïe 40-55.
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La promotion de la justice sociale et la dénonciation de l’injustice sociale occupent une place importante dans les écrits du prophète Amos, que l’on qualifie fréquemment de « prophète de la justice sociale ». Amos ne se limite pas à dénoncer l’injustice sociale dans le royaume d’Israël : il s’en prend également à ses voisins. Mais sur quelles bases Amos s’appuie-t-il pour dénoncer les nations voisines et considérer qu’elles sont soumises au jugement du Dieu d’Israël ? Dans cet article, nous verrons que le prophète s’inspire de la rhétorique impériale assyrienne. En effet, le Dieu d’Amos se comporte comme un dieu impérial, qui n’hésite pas à punir les peuples vassaux qui ne respectent pas leurs engagements envers l’empire. La rhétorique d’Amos est toutefois originale : YHWH menace les nations voisines d’Israël parce qu’elles n’ont pas fait appliquer les règles de base de la justice sociale, où les plus vulnérables devraient être protégés.