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À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les femmes allemandes ont subi des crimes de violence sexuelle perpétrés par les troupes alliées. Les vétérans britanniques ayant participé aux opérations militaires et à l’occupation de l’Allemagne gardent des souvenirs marquants de ces crimes et des victimes allemandes. L’analyse de leurs témoignages écrits et oraux, diffusés entre 1980 et 2010, démontre que les vétérans britanniques construisent le récit mémoriel de leur expérience de guerre d’une façon qui leur permet non seulement de préserver leur propre réputation, mais également celle de l’armée. Ils mobilisent ainsi plusieurs processus narratifs pour assurer une image positive du groupe auquel ils appartiennent. Cela se traduit notamment par une tentative de se présenter en héros sauveurs des victimes allemandes agressées par les autres Alliés et par une volonté de démontrer au public que les soldats britanniques ne se livraient pas à ce type de crime. En se distanciant des actes commis par les autres Alliés, les vétérans britanniques cherchent ainsi à présenter leur armée comme une institution disciplinée.
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À la fin de la Seconde Guerre mondiale et durant l’occupation militaire de l’Allemagne, les femmes allemandes ont été victimes de violence sexuelle perpétrée par les troupes alliées. Bien que les crimes commis par les soldats soviétiques et américains soient maintenant bien documentés, nul n’a à ce jour tenté de brosser un portrait des cas perpétrés par les soldats britanniques. Ce mémoire propose donc d’analyser la réaction des autorités militaires britanniques face aux cas de viol perpétrés par leurs soldats. Il cherche à comprendre dans quelle mesure la criminalité a été prise en charge par les autorités et comment les soldats ont réagi aux crimes commis par leurs compatriotes. À l’aide non seulement de sources juridiques et administratives, mais également de récits d’histoire orale, ce mémoire traite des facteurs menant à la dissimulation et l’ignorance de certains crimes de violence sexuelle. Au-delà des difficultés propres à l’enquête des crimes de viol rencontrées par la police militaire, notamment le faible taux de dénonciation et le manque de preuve matérielle, les autorités militaires choisissent également de ne pas examiner certains crimes ou de ne pas punir les agresseurs. Ce mémoire démontre que les autorités militaires sont influencées entre autres par les circonstances spécifiques de l’occupation d’un pays ennemi, par exemple la perception de la population allemande, et plus spécifiquement des femmes, comme étant manipulatrices, hypocrites et indignes de confiance. Les valeurs et les perceptions véhiculées par l’armée au sujet des femmes et de la sexualité, de même que l’ancrage des mythes du viol chez les soldats et les autorités judiciaires affectent la gestion de la criminalité. Ce mémoire propose également d’analyser le traitement de la violence sexuelle dans la mémoire des vétérans britanniques et démontre que leur volonté de protéger leur réputation et plus largement celle de l’armée britannique les poussent à traiter essentiellement des crimes commis par les autres Alliés ou de se décrire en héros protégeant ou rendant justice aux victimes allemandes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Allemagne, Armée britannique, Justice militaire, occupation militaire, Seconde Guerre mondiale, Violence sexuelle
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Entre janvier et juin 1945, près de 80 soldats américains sont condamnés par la Cour martiale américaine pour des viols commis contre les femmes allemandes en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie. L’étude des jugements émis par le Board of Review permet de faire ressortir la place prépondérante occupée par les victimes de viol dans les preuves retenues par les juges-avocats chargés de réviser les procès. Cet article entend démontrer que ce sont les comportements des femmes allemandes qui constituent les preuves les plus significatives dans l’émission du verdict final concernant les procès pour viol en Cour martiale américaine. Encore plus que les accusés, les victimes se retrouvent au cœur des procès, car ce sont à elles de prouver leur adoption d’un comportement attendu par la Cour martiale avant, pendant et après le crime.