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  • Courant dominant il y a à peine une génération, le nationalisme arabe cède la place à l’islamisme. L’idée nationale, voire l’État-nation semblent avoir fait leur temps. Pourtant l’exercice du pouvoir en Tunisie et en Égypte de 2011 à 2013 s’avère funeste à l’islamisme ; l’échec et le rejet sont d’une rapidité remarquable. Restent entiers les problèmes et défis auxquels il était confronté: lutte pour l’indépendance, l’unité, la modernisation et le développement. Dans la mesure où ils demeurent d’actualité, l’expérience historique du nationalisme arabe ne perd pas sa pertinence. D’où l’intérêt de revisiter cette tentative de réaliser des avancées sur les quatre plans fondamentaux. Le nationalisme arabe a été le vecteur d’une quête de progrès, de modernité et d’émancipation. Il est possible qu’il appartienne définitivement au passé, mais la non-réalisation des aspirations qu’il a incarnées rend toujours concevable sa réactivation.

  • Résumé : Ni une narration chronologique, ni une exploration détaillée d'un ou de quelques événements, cette thèse aborde l'ensemble de la période mandataire d'un angle particulier, celui de la réponse française au nationalisme arabe en Syrie telle que révélée dans les archives et autres sources françaises. Elle s'intéresse aux mécanismes de pensée par lesquels une pionnière de l'idée nationale s'est trouvée à combattre cette idée chez un autre peuple. Le Mandat accordé par la Société des nations a pour but déclaré d'accompagner les sociétés nouvellement libérées de l'occupation ottomane sur le chemin de la maturité politique complète et, donc, de l'indépendance. Utilisant ce cadre juridique qu'elle a elle-même mis en place de concert avec la Grande-Bretagne et d'autres vainqueurs de la Première Guerre mondiale, la France occupe la Syrie et le Liban entre 1920 et 1946 et administre jusqu'en 1943 leur vie politique, leurs finances et leur économie. Or, ne ré-pondant ni au texte ni à l'esprit du Mandat, ses agissements soulèvent des interrogations sur les vrais objectifs. Cette thèse propose une réponse en montrant que le but ultime de la France est d'assurer une position dominante pérenne au Levant, militairement, culturellement et politiquement, et qu'elle conçoit le Mandat comme une mainmise coloniale, adoucie, peut-être, mais aucunement différente dans son essence des autres conquêtes coloniales entreprises dès le XIXe siècle. Un obstacle majeur se dresse toutefois contre l'ambition française : le nationalisme des Syriens. La thèse fait état des méthodes utilisées pour mettre au pas le mouvement nationaliste. La France qualifie la Syrie d'agglomération de communautés, une antithèse du concept de nation. Elle entame son Mandat par une division du pays en plusieurs petits États, une division qu'elle finit par abandonner en 1936 au prix de luttes politiques et de révoltes sanglantes, sans toutefois renoncer à sa perception irrémédiablement communautariste de la population syrienne. En plus de la division politique, les manipulations de l'économie, des finances et des classes sociales font partie de l'arsenal exploré dans la thèse, de même que les méthodes militaires et policières ininterrompues tout au long du Mandat, quoique avec une intensité variable. La thèse attribue l'échec, que l'on constate inévitable, de la France à réaliser aucune de ses ambitions à des idées préconçues sur la région, au refus de prendre en compte les réalités et à une intransigeance condescendante dans les relations avec les Syriens.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 18/07/2025 13:00 (EDT)

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