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Cet article vise à tracer un bilan des recherches historiques québécoises, mais aussi canadiennes-anglaises, qui se sont intéressées au thème des femmes et de la santé. Deux perspectives y sont explorées : celle des praticiennes, essentiellement les infirmières, et celle des patientes, en particulier les mères. Centré autour de la question de l'autonomie des femmes vis-à-vis des médecins et de la dimension « genrée » des activités soignantes, ce bilan veut faire ressortir l'importance de prendre les femmes en compte dans toute étude portant sur l'univers de la santé, car elles ont certainement été les plus nombreuses à dispenser des soins et à les recevoir.
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La lutte contre la mortalité infantile, qui s'est engagée au début du siècle un peu partout en Occident, s'est concrétisée par la mise en place de centres de distribution de lait sain, bientôt transformés en cliniques de puériculture où les mères venaient apprendre comment soigner leurs bébés. À Montréal, ces cliniques, appelées « Gouttes de lait » ont figuré au premier plan des services socio-sanitaires jusqu'au début des années 1970. À l'aide d'entrevues, mais aussi de sources documentaires et statistiques provenant principalement du Service de santé de la Ville de Montréal, cet article se propose de scruter les motivations des femmes qui ont fréquenté les Gouttes de lait montréalaises en distinguant deux périodes, soit 1910-1930 et 1930-1965. Ce découpage chronologique a été en partie déterminé par la nature des sources utilisées pour explorer chacune des périodes, mais il correspond également à des changements d'attitudes importants de la part des mères de famille face au processus de médicalisation de la petite enfance, car c'est à partir des années 1930 que les cliniques se sont véritablement imposées auprès de la population féminine. L'histoire des Gouttes de lait entre 1910 et 1930, de même que les témoignages recueillis, laissent voir cependant qu'il a fallu l'intervention de plusieurs facteurs, comme la baisse de la natalité et l'amélioration générale des conditions de vie, pour que les femmes adoptent finalement certaines des pratiques recommandées par les médecins, à commencer par la fréquentation plus régulière de la Goutte de lait.
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Cet article met en lumière de nombreuses similitudes entre l'histoire orale et l'histoire des femmes, tant en ce qui concerne les causes de leur émergence et de leur évolution, les critiques auxquelles elles se sont heurtées que les défis qu'elles ont posés à l'histoire traditionnelle. Il précise ensuite ce que cette méthodologie a révélé du fonctionnement de la mémoire, particulièrement celle des femmes, et de définir ses potentialités par rapport à une pratique de l'histoire qui tiendrait compte prioritairement de la dynamique des rapports de sexes.
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L'histoire des politiques familiales au Québec peut se subdiviser en deux périodes: une première, qui s'étend du début du XXe siècle jusqu'aux années 1960, durant laquelle le soutien aux familles était principalement assuré par des institutions religieuses, et une seconde, amorcée avec la Révolution tranquille, où l'État a joué un rôle beaucoup plus actif, bien que nettement insuffisant. Les législations et les mesures mises en place depuis 1960 se caractérisent en effet par de sérieuses lacunes en ce qui a trait à la conciliation travail-famille, situation qui n'est pas près de s'améliorer compte tenu de la crise actuelle des finances publiques et de la remise en cause de l'État providence.
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Cet article vise à faire ressortir la contribution des femmes de la classe ouvrière montréalaise à l'économie familiale au cours de la Crise des années trente et à cerner l'impact de cette crise économique sur les différentes composantes de leur travail domestique. Une trentaine d'entrevues, réalisées auprès de femmes qui se sont mariées vers la fin des années vingt et au début des années trente, ont servi de base à la recherche. Leurs témoignages révèlent l'ampleur de certains phénomènes comme l'utilisation de moyens contraceptifs et le travail rémunéré à domicile, et mettent en relief la très grande pauvreté dans laquelle ces familles vivaient avant même que la Crise ne survienne. Pour plusieurs d'entre elles, la période des années trente n'a donc représenté qu'un épisode de plus dans leur lutte pour la survie.
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Cet article entend examiner les relations entre les praticiens privés et les infirmières visiteuses oeuvrant pour la compagnie d’assurance-vie La Métropolitaine (MET) dans le cadre do son programme des soins à domicile, mis en place en 1909. Il entend montrer que les soins maternels et infantiles, dispensés à la clientèle féminine de la compagnie désirait principalement offrir des soins à ses assurés souffrant de maladies aiguës, les praticiens privé ont en effet offert une forte résistance à l’intervention des infirmières de la MET auprès de leurs patients. En revanche, parce que les infirmières bénéficiaient de l’appui des médecins hygiénistes, elles ont pu prendre soin des mères et des nouveaunés sans la permission expresse du médecin traitant, ce qui explique pourquoi ce type de soins est rapidement devenu une des principales composantes de leur travail. Dans l’esprit des spécialistes en santé publique, les attributs de la féminité rendaient les infirmières particulièrement aptes à intervenir auprès des mères et de leurs bébés, et elles se sont donc vues accorder un de plus large autonomie d’action dans ce domaine. Les péripéties entourant l’ouverture d’une clinique de puériculture par la compagnie à Thetford Mines au début des années vingt démontrent toutefois que cette reconnaissance professionnelle fut parfois gagnée de haute lutte.
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An article from À bâbord !, on Érudit.
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« Pour les Montréalais, et même pour l’ensemble de la population québécoise, Sainte-Justine évoque spontanément l’image d’une institution hospitalière qui traite les enfants malades et où se pratiquent des accouchements. Si ce nom est si familier, c’est que l’hôpital a su faire sa marque. En effet, Sainte-Justine est exceptionnel à de nombreux points de vue. Premier établissement pédiatrique francophone du Québec, Sainte-Justine a été l’un des rares hôpitaux fondés ici par des femmes laïques, et le seul à avoir été dirigé pendant près de soixante ans par un conseil bénévole entièrement féminin. Sainte-Justine a cherché, dès le début de son existence, à emprunter la voie de la médecine moderne et du progrès scientifique. Cent ans plus tard, le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine est reconnu comme une institution de pointe dans le domaine des soins infantiles et maternels et jouit d’une réputation enviable à l’échelle internationale. » -- Résumé de l'éditeur.
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Dans ce texte, Denyse Baillargeon retrace son parcours d'historienne depuis son enfance et son adolescence à Saint-Henri et à Verdun dans les années 1950 et 1960, jusqu'à son départ de l'Université de Montréal où elle a enseigné entre 1992 et 2018. Elle raconte comment elle en est arrivée à privilégier l'histoire, alors qu'elle envisageait de faire son droit, et elle insiste sur l'influence que le marxisme et les théories féministes ont exercée sur sa pensée. Tout en reconnaissant la contribution de plusieurs personnes à sa formation et à son cheminement, elle veut aussi donner des clés pour comprendre ses travaux et sa conception de l'histoire des femmes au Québec.
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After the United States, Canada was the country the most severely hit by the economic crisis of the thirties. Yet few studies have tried to evaluate its effects on the family economy and the work performed by women within the private sphere. To fill this gap, the author has interviewed 30 francophone women who married before 1934 and were living in Montréal (Québec) during the Great Depression. This article presents the main conclusions of her study. It reveals the impact of the economic crisis on the different components of women's work within the family, and the role played by women in family survival during that decade. It brings forward a new dimension of the crisis and shows that for many working‐class housewives, hardship was nothing new. [1] This article was drawn from my Doctoral thesis Travail domestique et crise économique. Les ménagères montréalaises et la crise des années trente’ (University of Montréal, 1990), which was subsidised by the Fonds FCAR (Québec). Many thanks to Danièle Dionne who translated a shorter version of the paper and to Hélène Houle who faced the delicate task of translating the excerpts of interviews. Finally, I am especially grateful to Professor Deborah Gorham of Carleton University for her useful comments and careful revision of this paper. [1] This article was drawn from my Doctoral thesis Travail domestique et crise économique. Les ménagères montréalaises et la crise des années trente’ (University of Montréal, 1990), which was subsidised by the Fonds FCAR (Québec). Many thanks to Danièle Dionne who translated a shorter version of the paper and to Hélène Houle who faced the delicate task of translating the excerpts of interviews. Finally, I am especially grateful to Professor Deborah Gorham of Carleton University for her useful comments and careful revision of this paper.
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Cette étude montre que le développement du réseau montréalais francophone de cliniques pour nourrissons, amorcé dans les années 1910, a été à la source de sérieuses confrontations entre ses différents promoteurs, à savoir: un groupe de prêtres et de médecins, les membres de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et radministration municipale. La sauvegarde de l'enfance, projet nationaliste propre à rassembler les élites autour d'une même cause, a plutôt dégénéré en lutte de pouvoir. Conçue dans des termes différents et suivant des ambitions politiques souvent irréconciliables, l'organisation de la lutte contre la mortalité infantile à Montréal s'est avérée un puissant révélateur des dissensions qui séparaient ceux et celles qui se préoccupaient de l'avenir de la nation et aspiraient à en devenir les chefs de file. This study discusses the development of the network of baby clinics in francophone Montreal, beginning in the 1910s, which were to be the source of serious conflicts between various advocates, namely, groups of priests and physicians, members of the Saint-Jean-Baptiste National Federation, and municipal government. Child-saving, a fitting nationalist project to bring together elites in the same cause, instead degenerated into a power struggle. Conceived in different terms and after the various political ambitions of the parties became irreconciliable, the organization for the battle against infant mortality in Montreal proved to be a powerful reflection of the discords which separated those who were concerned about the future of the nation and those with ambitions for their personal advancement.
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Cet article analyse le discours des médecins québécois francophones, pédiatres et hygiénistes faisant partie de l'élite du corps médical, au sujet de la mortalité infantile entre 1910 et 1940 en faisant ressortir son parallélisme avec le discours nationaliste de la période. L'étude vise à montrer que l'idéologie nationaliste leur a fonrni des arguments pour justifier les taux effarants de décès infantiles chez leurs compatriotes, tout en les incitant à glorifier la forte natalité des Canadiens français. Suivant le discours médico-nationaliste, la «Revanche» des berceaux aurait même été, en elle-même, un obstacle à leur «Veillée». La légendaire fécondité des Québécoises francophones, une conception maintenant nuancée par les démographes, pourrait ainsi cxpliquer, du moins en partie, le fait que les mesures de santé publique adoptées au Québec au cours de cette période aient été mains vigoureuses qu’en Ontario, la «province soeur» qui servait pourtant de point de référence aux hygiénistes. This article analyzes the discourse of a Québécois medical elite, comprising primarily public health physicians and pediatricians, concerning infant mortality between 1910 and 1940. It emphasizes its similarities with nationalist discourse, and the fact that nationalist ideology provided doctors with arguments to justify the staggeringly high infant mortality rate experienced by their compatriots and encouraged them to glorify the high birthrate of French Canadians. According to the medico-natioalist discourse, the high birthrate (or «Revanche des berceaux») would even have been an obstacle to their struggle against infant mortality (or their "Veillée"). The legendary fecundity of French-Canadian women, a myth that is historically questionable, could thus explain, at least partially, the fact that public health measures adopted in Quebec during this period were less stringent than in Ontario, the "sister province" that Quebec's hygienists took nonetheless as their point of reference.
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An article from Cahiers d'histoire, on Érudit.
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Un article de la revue Bulletin d'histoire politique, diffusée par la plateforme Érudit.