Votre recherche
Résultats 53 ressources
-
Cette thèse lève en partie le voile sur l’histoire des sports féminins au Québec de 1919 à 1961, soit de l’âge d’or des sports féminins au Canada jusqu’à l’adoption de la Loi sur la condition physique et le sport amateur par le gouvernement fédéral. Elle montre comment les rapports de genre ont été re/produits dans les sports féminins en étudiant les discours et les pratiques, tout en portant une attention particulière à l’influence qu’exercent l’appartenance de classe, l’ethnicité et la religion sur les sports féminins. L’analyse se penche d’abord sur les discours des médecins, des professeurs d’éducation physique et des clercs de l’Église catholique pour étudier les prescriptions qu’ils ont formulées à l’égard de la participation sportive des femmes. Les idées de deux Montréalaises, Myrtle Cook et Cécile Grenier, sont ensuite examinées pour montrer comment elles contestent les discours dominants. Enfin, les pratiques sportives des femmes dans deux centres sportifs montréalais, soit la Palestre nationale et le Young Women’s Christian Association, ont été étudiées de manière détaillée afin de mettre en lumière les différences, mais aussi certaines similitudes, entre l’organisation des sports féminins dans les communautés francophones et anglophones de la ville. Cette thèse met en évidence les tensions qui découlent des rapports de genre, de classe, d’ethnicité et de l’appartenance religieuse, et qui sont présentes à la fois dans les discours et les pratiques. Comme ailleurs en Amérique du Nord et même ailleurs en Occident, les discours dominants au Québec ne sont pas univoques, alors que des vues divergentes les contestent et que les pratiques sont plurielles. Tout en s’inscrivant dans le mouvement plus large d’accès des femmes aux sports en Occident, les discours et les pratiques observables à Montréal s’en distinguent, notamment par la forte influence de l’Église catholique et par les tensions ethniques. Le Québec est donc un cas d’espèce tout indiqué pour mettre en lumière la complexité de la re/production des rapports de genre à travers l’analyse des sports féminins, l’étude de ce champ constituant en même temps une avenue de recherche fort stimulante pour mieux saisir l’entrée de la province dans la modernité.
-
Cette étude s’intéresse au village de squatters de Roc-d’Or, surnommé Putainville, qui apparaît en 1936 avant d’être détruit par le gouvernement provincial au milieu des années 1940. Notre but est de comprendre pourquoi cette agglomération, qui est érigée illégalement sur les terrains gouvernementaux et qui est réputée pour être un important foyer de déviance, est relativement tolérée pendant une décennie avant que les résidences soient détruites ou déménagées à Malartic. D’abord, nous expliquons pourquoi cette agglomération, sans reconnaissance légale et dans laquelle les résidents ne sont pas propriétaires des terrains sur lesquels leurs bâtiments sont érigés, apparaît en Abitibi-Témiscamingue au début des années 1930. Ensuite, nous nous intéressons à l’aspect physique et à la population de Roc-d’Or. Le taux de masculinité, la mobilité, la diversité d’emploi et l’origine ethnique des résidents sont analysés. De plus, nous nous penchons sur la mauvaise réputation de Putainville : autant le contrôle judiciaire que la présence du monde interlope sont étudiés. Finalement, comme les mœurs légères des résidents et l’influence du curé de Malartic sont souvent considérées comme étant à l’origine de la décision d’éliminer ce village, nous évaluons la pertinence de cette croyance et nous déterminons si d’autres motifs, notamment monétaire ou politique, sont aussi entrés en ligne de compte.
-
Cette étude porte sur la culture de travail des femmes qui ont été à l’emploi du grand magasin Dupuis Frères de Montréal entre 1920 et 1960. Nous nous intéressons aux particularités du travail salarié féminin dans le domaine de la vente au détail au Québec, mais aussi à la nature et à l’évolution de cette culture de travail de même qu’à ses liens avec les changements qui surviennent à l’époque dans la construction des nouvelles normes de la féminité respectable. D’une part, notre but est de montrer que pour les travailleuses de Dupuis, leur emploi leur permet de gagner leur vie certes, mais aussi de l’agrémenter, de se divertir au moyen de loisirs organisés par l’entreprise et de créer des liens entre elles. À travers la culture de travail qu’elles y développent, ces femmes se créent une identité particulière. Nous soulignons aussi que Dupuis Frères, dans un esprit paternaliste, encadre de près ses employées et exploite leur culture de travail afin de s’assurer de leur loyauté et de maintenir sa bonne réputation auprès de l’opinion publique. D’autre part, nous cherchons à prouver que même si la culture des femmes à l’emploi de Dupuis au cours de cette période est largement influencée par la domesticité et l’idéologie des sphères séparées, caractéristiques de la féminité « traditionnelle » dominante, elle intègre néanmoins de plus en plus, surtout à partir de la Deuxième Guerre mondiale, de nouvelles dimensions plus « modernes » de la féminité qui ne remplacent pas l’idéal de la mère-ménagère, mais qui viennent plutôt s’y greffer et qui rendent, du coup, leur identité féminine plus complexe.
-
This thesis is interested in the Murine eye drops and Listerine antiseptic advertising campaigns published in Québec magazines between 1925 and 1950, a period that corresponds to the beginning of mass publicity. The advertisements for these body products insist on two selling points: beauty and health. How were these ideas presented by the ad creators motivated by increasing their sales, here is the main question that guides our research. Our analysis is more particularly about the selling strategies concerning the ideas of beauty and health and shows that they are many and varied for each product. Our study also aims at emphasizing the evolution of selling strategies through the context, the norms and the values current between 1925 and 1950. We support the assumption that advertisers could change the image and even the function of these products without modifying their components, by insisting more or less on one particular selling point, adjusting their message to socio-economic and cultural events.
-
Cette thèse examine les discours sur la société de consommation à Montréal entre 1945 et 1975, soit pendant la période d’abondance relative surnommée les Trente Glorieuses. En s’appuyant sur des discours dont la provenance reflète la diversité des points de vue qui entrent dans les foyers et circulent dans l’espace public québécois — périodiques grand public; magazines « féminins »; publications des institutions financières, des syndicats, de groupes gravitant plus ou moins loin de l’Église catholique, d’associations de parents, du milieu communautaire; mémoires en service social; rapports des commissions d’enquête gouvernementales — elle lève le voile sur la façon dont l’entrée dans la consommation de masse et ses répercussions sur les modes de vie sont perçues par une vaste gamme de commentateurs et, dans une moindre mesure, vécues. En s’appuyant sur une analyse quantitative, elle soutient que Montréal et le Québec n’entrent dans la société de consommation qu’à partir des années 1960, même si plusieurs indicateurs économiques et la consommation domestique des ménages font état d’une prospérité caractérisant l’ensemble de la période. Elle procède ensuite à une analyse qualitative des discours sur l’état de l’économie qui met en lumière la persistance d’inquiétudes — notamment au sujet de l’inflation, pourtant bridée — tout au long des Trente Glorieuses, l’abondance semblant manifestement fragile aux yeux de plusieurs experts. Elle se tourne par après vers les réactions positives, ambivalentes, mais surtout négatives que suscite l’entrée dans la consommation de masse elle-même et la transformation des valeurs qui en découle. Puis, elle propose une analyse des discours portant sur les répercussions de l’entrée dans la société de consommation sur les pratiques financières (l’épargne et le crédit), sur les rapports familiaux et la construction des identités au foyer ainsi que sur la pauvreté. Elle pose l’hypothèse d’une réticence plus grande des experts franco-québécois à la consommation de masse par rapport à leurs collègues anglophones. Elle soutient également que l’entrée dans la société de consommation renforce le patriarcat au Québec, du moins dans les discours. Ceux-ci se déclinent par ailleurs en deux temps, le conservatisme de la période 1945-1965 cédant le pas à des prises de position imprégnées par le contexte de contestation sociale du tournant des années 1970. À partir de la fin des années 1960, des phénomènes comme l’endettement ou la pauvreté commencent à être appréhendés en lien avec le consumérisme dans le cadre d’une rhétorique socialisante, souvent assez militante, qui conçoit de plus en plus la consommation comme un problème structurel et collectif en soi.
-
A Brief History of Women in Quebec examines the historical experience of women of different social classes and origins (geographic, ethnic, and racial) from the period of contact between Europeans and Aboriginals to the twenty-first century to give a nuanced and complex account of the main transformations in their lives. Themes explored include demography, such as marriage, fecundity, and immigration; women's work outside and inside the home, including motherhood; education, from elementary school to post-secondary and access to the professions; the impact of religion and government policies; and social and political activism, including feminism and struggles to attain equality with men. Early chapters deal with New France and the first part of the nineteenth century, and the remaining are devoted to the period since 1880, an era in which women's lives changed rapidly and dramatically. The book concludes that transformation in the means of production, women's social and political activism (including feminism), and Quebec nationalism are three main keys to understanding the history of Quebec women. Together, the three show that women's history, far from being an adjunct to "general history," is essential to a full understanding of the past. Originally published in French with the title Brève histoire des femmes au Québec.-- Provided by publisher
-
Le nationalisme est souvent présenté comme étant civique ou ethnique. En réalité, toute nation se définit avant tout par sa culture. Les États, le plus souvent composés de deux ou plusieurs nations, sont le théâtre permanent d'une guerre culturelle. Inspiré par le cadre théorique défini par le post-structuralisme et le post-colonialisme, l’objectif de la recherche est de montrer que le sport en tant qu’agent culturel actif a historiquement été instrumentalisé pour alimenter la guerre culturelle au sein des États. L'analyse critique des différents écrits académiques touchant au Canadien de Montréal montre comment la guerre culturelle s’est déployée sur le territoire du Québec à travers les pratiques discursives qui ont sculpté les représentations symboliques de cette équipe de hockey.
-
Ce mémoire s’intéresse aux campagnes publicitaires de bière diffusées dans divers journaux et magazines dans les années 1920 et 1950 au Québec, deux périodes d’après-guerre marquées par la prospérité économique et le développement de la consommation de masse. Cette étude comparative vise à faire ressortir l’évolution dans les représentations de la bière et les stratégies utilisées par les publicitaires pour la mettre en valeur afin de la rendre plus légitime dans la société. En plus de dégager les différents discours utilisés par les publicitaires pour mieux vendre ce produit, nous montrons que les thèmes et stratégies retenus sont directement influencés par les valeurs, les idées, les normes et le contexte législatif de la société québécoise pour chaque période étudiée. Nous soutenons d’ailleurs l’hypothèse selon laquelle le genre, mais plus particulièrement le discours dominant sur la masculinité, a fortement influencé la construction des campagnes publicitaires lors des deux périodes étudiées; la culture de l’alcool, mais plus particulièrement celle de la bière, est un bastion masculin qui tend à résister à l’intégration des femmes et de la féminité.
-
Les auteures proposent une analyse du traitement médiatique du travail salarié des femmes mariées par le magazine télévisuel Femme d’aujourd’hui produit et diffusé par la Société Radio-Canada, de 1965 à 1982. Leurs résultats montrent que cette question a été amplement débattue et que les animatrices et les journalistes ont fortement encouragé le « recyclage » des mères pour les habiliter à réintégrer le marché du travail. Si l’émission en arrive à être très critique par rapport aux diverses formes de discrimination dont les femmes sont l’objet sur le marché de l’emploi, son discours demeure néanmoins en phase avec les idées féministes libérales dominantes de l’époque dont l’objectif est une meilleure intégration des femmes aux structures sociales existantes, plutôt qu’avec le courant plus radical qui estime que l’égalité des sexes nécessite un changement des modes d’organisation sociale.
-
This thesis develops our knowledge of the history of children with physical disabilities in Quebec by analyzing the representations and services offered to this clientele between 1920 and 1990. Camped in the current critical studies on disability, it aims to integrate disability at the heart of the demonstration by postulating the social construction of this category of analysis. Addressing a largely unexplored theme in historiography, it enriches the history of childhood in Quebec, as well as that of education, assistance and health. It is based in part on the model developed by Marie-Claire Cagnolo around the “logics” that have governed the treatment of people with disabilities. This study also relies on a variety of sources, from philanthropic association archives to official documents and government reports. Some silences in history have also been partially filled by interviews with witnesses. The main hypothesis underlying this thesis is that the place of children with disabilities in the province is determined by a double tension, on one hand between the antagonistic logic of exclusion and integration, and on the other hand between medical sphere and the socio-educational sphere that determine the organization and prioritization of the services offered to this clientele. The demonstration is structured into six thematic chapters: after a methodological description, chapter two looks at the main actors (philanthropists and governments) with this clientele, chapter three addresses the discourses on young people with disabilities, while the subsequent chapters look at paramedical, educational and finally recreational services for them. The first services intended specifically for children with physical disabilities in Quebec have been implemented at the turn of the 1920s by women of the bourgeoisie who justified this incursion into the public sphere in the name of maternalism. These philanthropists participate in the movement to defend the rights of “crippled” children on the international scene during the inter-war period. The idea of a hegemonic medical hold in the care of young disabled people, often defended by researchers, is relativized by the predominant role of volunteers and their socio-political engagement, at least until the 1940s. Three figures emerge from the discursive analysis: the angelic victim, the rehabilitated child-citizen and the monster. The vulnerable “cripple” is part of a paternalistic approach of assistance, which makes the disabled person an object of compassion to arouse the charity of the public. The figure of the useful citizen calls for a logic of reparation and rehabilitation, which provides compensation for the members of the society that are not growing with the same chances as the others. As for the monster, it symbolizes the reaction of communities driven by fear and rejection responding to a logic of elimination or exclusion. These various logics are also evident in the care of children with disabilities in Quebec, both in terms of the organization of care and in the development of educational or recreational services. The logic of assistance, based on a combination of public and private support and the need to protect children, emerged in the response to polio epidemics from the 1930s to the 1960s, as well as in the operation of special schools or adapted camps. The tragedy of thalidomide marks a turning point in the early 1960s as the federal government’s blatant responsibility leads to the organization and funding of a rehabilitation program, according to a logic of reparation. However, this compensation is addressed to a well-defined category of citizens who have been wronged by state negligence and does not include all children with disabilities. Only a paradigm shift, transforming disability into a collective problem, and no longer individual, will allow the transition from a logic of reparation to that of participation and inclusion. This transition took place between 1970 and 1990, when the government of Quebec guaranteed the services offered, according to a societal logic based on social inclusion and the recognition of young people with disabilities as subjects of rights. These gains remain however fragile, at risk of falling into mechanisms of exclusion. Far from constituting a linear path leading from stigmatization to full recognition of rights in an inexorable progression, the past of children with disabilities is marked by ups and downs, sudden advances followed by regressions. The pejorative representations of children with disabilities, ranging from degenerate to monster, coexist with more positive images such as the future citizen or the subject of rights, just as the different logics of integration and exclusion coexist throughout history, a duality that still continues today.