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À propos de l'ouvrage d'A. Busine noté 76-13738
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La consultation de Trophonios à Lébadée, documentée notamment par Pausanias (9, 39, 1-12), témoigne des modalités de rationalisation de la mantique grecque
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Pour Pierre Bonnechere, l'histoire est le compte rendu raisonné d'une enquête scientifique dans un passé humain à jamais refermé sur lui-même, sous le regard amusé de trois fées retorses, nommées Vérité, Chance et Objectivité. Sensible aux questions de méthode, l'auteur prend ses exemples en des périodes et en des lieux divers, de l'Antiquité au XXIe siècle, de la Grèce et de Rome au Québec. Il réfléchit autant aux problèmes concrets rencontrés par les historiens qu'à leur statut dans l'histoire. Le paradoxe n'est qu'apparent : l'histoire est elle-même un objet d'histoire.
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Si la divination est l’une des données les plus fondamentales de la cité antique, l’apparente contradiction entre la divination et le rationalisme, dont les Grecs furent les « inventeurs », a en général conduit les modernes à estomper les signes, les oracles et les prophéties, et ce tant dans les histoires de la religion que dans celles des institutions politiques et sociales. Ce projet d’enseignement est la continuation de plus d’une décennie de recherche sur la divination, et plus particulièrement sur un des oracles les mieux documentés, celui de Trophonios en Béotie. Ce dernier servira de base à l’approfondissement de certains points fondamentaux, tous liés à l’approche méthodologique de la mantique grecque autant qu’au fond du problème.
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La plupart des chercheurs s'accordent aujourd'hui pour affirmer le rôle de la dissimulation de la violence au sein des pratiques sacrificielles grecques, même s'ils sont divisés sur les causes de ce phénomène. Parmi les composantes de ce masquage, la dissimulation du couteau sacrificiel dans la corbeille, que porte ostensiblement une canéphore en tête de la procession, apparaît comme un fait indiscutable. Les sources anciennes alléguées pour prouver ce fait s'avèrent insuffisantes, tandis que d'autres témoignages semblent indiquer que la μάχαιρα était déposée dans le κάνουν après la procession, devant l'autel. Sans remettre en cause l'idée du masquage de la violence dans le contexte sacrificiel grec, attestée par d'autres biais, cet article voudrait mettre un frein à la systématisation trop rapide de concepts opérationnels par ailleurs féconds.
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Bien des formules de circonstance rendraient compte, sans aucune superficialité, de ce que notre discipline a pu perdre avec la disparition de Walter Burkert. Un géant a disparu, un géant qui, durant cinquante ans, eut la bonne fortune de servir de guide à deux, sinon trois générations de chercheurs. Pour un scientifique, il n’est de plus bel éloge que de voir sa vie jugée à l’aune de l’influence qu’il a exercée sur tout un pan du savoir et de l’éducation, comme un arbre de Jessé intellectuel...
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Si la Grèce ancienne semble ne jamais s’être adonnée à la pratique d'immolations humaines, elle nous a légué une quantité paradoxalement élevée de mythes de sacrifice humain, rattachés à un nombre d'institutions socio-religieuses, qui vont des boucs émissaires aux usages de la guerre et aux cultes de presque toutes les divinités, locaux ou panhelléniques. Ce paradoxe peut être résolu en dépassant l’idée d’un progrès moral conduisant à l’abolition progressive de la barbarie des temps premiers, pour considérer le rôle tenu par le concept de sacrifice humain dans la société grecque : symbole de mort dans les rituels initiatiques et de renversement dans les cérémonies d’inversion, ce concept est d'abord une exagération mythique qui en fait la contre-valeur par excellence du système normatif hellénique. En ce sens, il joue dans la vie quotidienne des Grecs un rôle aussi important que peu soupçonné. À la fin du Ve siècle, il deviendra, dans la mentalité grecque gagnée aux valeurs patriotiques, l’illustration de l’abnégation idéale en faveur de la polis.
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Thanks to a case study, this paper aims at revisiting the old problem of the political influence of Greek oracles on big politics. In the tense international context of the 3rd sacred war, Athens decides to demarcate a sacred land at Eleusis, which was then cultivated by the Megarians (IG II2, 204), and consequently to consult the pythia. The procedure of consultation, which seems excessively controlled by the ecclesia, has always been considered as a clear mark of political defiance. A close analysis of the text proves this assertion to be debatable and leads to a re-evaluation of the boundary marking and its immediate context. The second part of this paper will deal properly with the «political implications» of the oracle.,L’étude se propose de revenir sur la vieille question de l’influence des oracles sur la grande politique, grâce à un cas d’école. Dans le contexte international tendu de la 3e guerre sacrée, Athènes décide de borner un terrain sacré à Éleusis, que les Mégariens avaient mis en culture (IG, II2, 204), et prévoit de consulter la pythie. La procédure de consultation, qui semble contrôlée à l’extrême par l’ecclésia, y a toujours été interprétée de façon politique. Une analyse attentive du document permet de mettre en doute cette assertion, et rend nécessaire la reprise complète du dossier de bornage et de son contexte immédiat. La seconde partie analysera les « implications politiques » de l’oracle à proprement parler.
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In his lost book On the descent to Trophonios (F 81 Mihrady), Dicaearchus alludes to the tomb of Harpalus’ courtesan, Pythionike. The contextualisation of the fragment cited by Athenaeus allows us to explain why the sophist made this allusion, considered trivial up to now : Harpalus, as it was believed, had evoked the soul of Pythionike in the East, thanks to the intervention of the Magoi. The oracle of Trophonius at Lebadeia implied a revelation quite close to nekyomancy, and Trophonius himself was associated with Magoi and their religious personality by Strabo and Lucian. Besides, this paper also comments on Python’s drama, Agên satyrikos (tgf 91 F 1 Snell), on the Greek mindset on the localities called ‘aornon’, and the difficulty of distinguishing facts of representation from real facts.
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Caractérisation des victimes du sacrifice humain dans l’imaginaire grec (notamment chez Euripide) : la victime humaine, imaginée à partir du statut de la victime animale, incarne la perfection morale et physique.
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À défaut de sources archéologiques, l'histoire de Trophonios peut être reconstituée grâce à l'épigraphie et à la littérature, notamment Pausanias ix, 39, 1-40. Le manteion de Lébadée mêlait les divinations par incubation et par révélation prophétique. Dieu cavernicole auquel on offrait des sacrifices chthoniens, Trophonios état aussi rattaché au thème de la fertilité. Dans son culte et son oracle, il remonte à la plus haute Antiquité ; après avoir fonctionné pendant au moins un millénaire, il se serait éteint vers la fin du iiiᵉ s.
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Examine la place de ce type de sacrifice dans l'imaginaire grec. L'illégalité et le caractère hors norme des sacrifices humains dans la tradition grecque ne font aucun doute. Imposés aux Grecs par leurs dieux, ils n'adviennent que dans des situations inversées, où ils font bien office d'anti-normes. Ceci n'exclut ni les remaniements, comme dans les sacrifices patriotiques, ni les réélaborations sémantiques du monde tragique, comme le montre l'exemple d'Euripide (« Hécube », « Érechthée » et les deux « Iphigénie »)
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In the cosmogonic and eschatological narratives of the origin and end of the world, both in some early myths and in the Presocratics’ systems, the vortex and other spinning motifs act as necessary agents of both order and disorder. Their rapidity induces a separation of opposites, and they jointly cause the resulting masses to move towards their “appropriate” place in the universe and thus produce a constant pendulum between multiplicity and unity. Furthermore, vortices appear to be the cosmic agents of the divine will, and they constantly regulate divine law and justice. Every time the cosmic order they have established is threatened, the Olympians punish the hubristic wrongdoers and protect the equilibrium of the world, using their attributes – e. g., the trident, the kerykeion, or the thyrsus – which often feature whirling shapes, movements, and patterns. The best example is Zeus’ thunderbolt, which is described as a whirling weapon from Hesiod to Nonnos, evoking the tempestuous force and cosmic energy of its origins. Far from being incidental, the vortex was clearly at the centre of the Greek conception of the entire cosmos, from the rotation of the planets to the whirling winds and the tumultuous or serpentine rivers, to the symposium and everyday life, even to turmoil and other spinning inner emotional states.
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- Bonnechere, Pierre (73)