Votre recherche
Résultats 66 ressources
-
Ce mémoire porte sur l’étude de deux réseaux d’eau distincts, soit celui de la ville d’Arthabaska et celui de la ville de Victoriaville. Nous souhaitons éclairer le rôle joué par les facteurs environnementaux, naturels et urbains, au cours du processus ayant mené à l’implantation de réseaux d’eau potable et d’eaux usées dans les deux villes à l’étude. Divers travaux ont traité de la mise en place des réseaux d’aqueduc et d’égout à la grandeur du Canada. Toutefois, ce sont essentiellement les grandes villes comme Montréal ou Toronto qui ont retenu l’attention de l’histoire urbaine, politique et environnementale canadienne. L’objectif de cette démarche consiste à montrer que le milieu physique rural doit être incorporé à l’analyse comme élément vivant qui se transforme, qui influence et qui est influencé à son tour par l’être humain, puisqu’un et l’autre sont en constante interaction. Nous soutenons que la mise en place et le développement de réseaux d’eau sont influencés par le territoire dans lequel ils sont implantés et qu’ils ne peuvent pas être correctement analysés sans celui-ci. Afin de mettre l’espace au cœur de l’étude, nous avons mené une analyse des villes d’Arthabaska et de Victoriaville en considérant la géographie de la région à l’aide des cartes et des plans d’assurance-incendie, en plus de consulter des documents officiels et des articles tirés des journaux locaux.
-
Ce mémoire explore l’influence de l’évolution des représentations historiques des rébellions des patriotes, telles que formulées par les historiens réputés, sur les manuels scolaires québécois publiés entre 1982 et 2006. Il démontre qu’entre ces deux années, qui correspondent à deux réformes scolaires successives, les conceptions des rébellions de 1837 ont beaucoup évolué dans l’historiographie universitaire. Ce mémoire montre pourtant que les manuels scolaires issus de la réforme de 2006 demeurent attachés à un récit historique caractéristique d’une historiographie plus ancienne.
-
Ce mémoire propose un regard transdisciplinaire : historique, sociologique et musical sur Harmonium, un groupe culte de folk-rock progressif québécois des années 1970. Y sont étudiées la révolution musicale engendrée par l’arrivée du folk et du rock progressif au Québec ainsi que la mise en récit de l’œuvre et de l’histoire d’Harmonium. Les œuvres du groupe, les sources écrites d’époque (articles de journaux et de revues), l’histoire documentaire et l’histoire et la mémoire publiques y sont confrontées pour analyser les processus narratifs. D’abord, l’essor du groupe est situé dans les transformations de la scène musicale québécoise au cours des années 1960-1970. L’histoire d’Harmonium, entre 1972 et 1978, est ensuite reconstituée au travers des sources d’époque, articles scientifiques et biographies. Par la suite, les caractéristiques musicales des œuvres ainsi que les thèmes, valeurs et messages véhiculés par le groupe sont examinés. L’essor et le succès d’Harmonium sont ainsi réinterprétés au travers du développement de la scène musicale progressive internationale et de la popularisation de la contre-culture. Finalement, en regard de l’ambiguïté politique d’Harmonium dans les sources historiques, la prédominance des réinterprétations néonationalistes de son œuvre et de son histoire sont analysées selon un processus de mise en récit de l’histoire nationale. Il en ressort que la narration prédominante au sein de l’histoire et de la mémoire publiques semble assimiler le destin des artistes québécois à celui du peuple et de la nation. Dans le cas d’Harmonium, ce récit qui s’appuie principalement sur le nationalisme de Serge Fiori, la figure de proue du groupe, contribue à l’occultation du projet artistique spirituel, progressif, contre-culturel et « authentique » du groupe.
-
Ma recherche vise à mieux comprendre comment les relations entre les humains et les chevaux ont été négociées à Montréal, à l’époque où la ville est en voie d’industrialisation. Je montre comment l’idée du « Progrès » s’incarne à Montréal et entraîne des changements importants dans la façon dont les gens voient, littéralement et allégoriquement, la ville en relation avec la place accordée aux animaux, et plus spécifiquement aux chevaux, entre 1860-1916. En m’appuyant sur une analyse de données recueillies dans les archives de la Ville de Montréal, du Musée McCord, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et de l’Université McGill, tels que les Fonds de la Commission de Police de Montréal et les règlements municipaux, ainsi que des images, photos, plans d’époque et des articles de journaux, je montre comment ces relations changeantes s’inscrivent de façon tangible dans la ville qui s’industrialise. Cette recherche examine la question en utilisant trois méthodes exploratoires, et parfois expérimentales. En premier lieu, une recherche dans les règlements municipaux et leur analyse révèlent la façon dont les autorités abordent l’agentivité des chevaux. Ensuite, au moyen d’articles de journaux d’opinion tirés des archives de la Parks and Playgrounds Association, nous nous penchons sur l’espace partagé par les chevaux dans le parc du Mont-Royal. Pour terminer, nous examinons, grâce à une modélisation 3D, le partage de l’espace dans un cadre plus urbanisé, à l’angle des rues Sherbrooke et Guy. Nous retraçons le déplacement des chevaux des cochers pour visualiser les changements apportés dans le cadastre urbain et son impact sur les relations humains/chevaux.
-
Acknowledging the fact that there is sometimes a dichotomy between food’s prescriptions and food’s practices, this thesis aims to illustrate the role played by popular tastes in the making of food choices. The study takes place in the spatiotemporal framework of Quebec between the years 1920 and 1949. This period stands out by the important amount of industrial and urban transformations in the Quebec society that are fit to create new food’s habits within the population. The aim of this thesis is to identify the way in which popular taste is constructed during this peculiar period, by the relation within several factors such as taste, economics, dietary or material considerations. To do so, this research explores the culinary content product in four major magazines of the time, which are La Revue moderne, La Revue populaire, La Terre de chez nous and the publications made by the Cercles de Fermières. Furthermore, we deconstruct the content of the culinary recipes to bring out certain food preferences and to extricate multiple sensorial components related to the perception of taste. Thereafter, we study discourses found in the culinary chronicles in order to locate the tastes and the preferences in the cultural context that generate them. Ultimately, we aspire to uncover a primordial aspect of the food act but often discarded from historical study, namely the taste.
-
This doctoral thesis aims to study the construction, both physically and symbolically, of newly established and relocated capital cities in Brazil, Canada, and Kazakhstan from the mid-nineteenth century up until the late twentieth century. The research adopts a comparative approach that is informed by perspectives from cultural and political history, the history of architecture, and urban planning. The investigation is grounded in what this thesis claims to be the three sine qua non phases of construction in contemporary capital cities: (a) legislative and executive activities geared toward choosing new sites of government; (b) the adoption of architectural and planning designs for governmental buildings or districts which seek to represent the State in these new sites of government; and (c) inauguration ceremonies for the newly-appointed capital cities in the form of large state-sponsored events, designed to promote the new loci of political power. The exploration of these three historical aspects not only enables one to efficiently grasp the difference between capital cities and other types of cities but also provides an advantageous angle from which to explore the link between statehood and cityhood, as these interact and co-construct each other within the space of contemporary capital cities. Through an analysis of the three phases in three capital cities I propose to rethink the intellectual and political projects of elites and individuals who were involved in the process of each capital’s elaboration, in order to understand how their aspirations and political projects were translated into the material reality of the cities that would be defined as ‘capitals.’ Previous studies essentially regarded capital cities as a by-product of the development of nation-states or empires, taken as separate and unrelated cases, or explored the symbolic meaning of capital cities through a study of their geographical, architectural, and planning arrangements. This thesis strives to demonstrate that the emergence of at least three contemporary capital cities was due to complex and entangled relationships between former empires and current nation-states, for these were also based on the ongoing exclusion of those groups of people who did not fit easily within the official representations of national identity which the ruling elites were attempting to forge.
-
En l’espace d’une décennie, Montréal s’est durablement transformée. Du milieu des années 1950, où elle représente une ville développée certes, mais dépourvue d'autoroutes, à 1967, année de l’Exposition universelle, la métropole du Québec confirme son choix du tout-à-l’automobile. Le développement autoroutier qu’elle réalise à cette époque doit alors être en mesure de répondre aux besoins de la société à court comme à long terme. Ce réseau perdure toujours de nos jours. Nous souhaitons décomposer la trame de cette période mouvementée afin de comprendre comment Montréal a pu adopter cette orientation aussi rapidement. Il est question d’aborder les éléments ayant permis de centraliser le thème de la circulation à Montréal. La réponse des autorités et la volonté de planifier la ville à long terme nous conduisent ensuite à une réalisation accélérée d’un réseau autoroutier métropolitain d’envergure dont l’échangeur Turcot représente l’aboutissement en 1967. Cette étude permet de mieux examiner l’histoire de ce projet autoroutier majeur qui a constitué un des symboles forts de la modernisation de Montréal et du Québec. L’échangeur Turcot construit dans les années 1960 est le fruit d’une conjoncture particulière, correspondant à des besoins et des attentes tout autre que ceux qui prévalent actuellement. Nous concluons ainsi en nous questionnant sur la construction actuelle du nouvel échangeur Turcot, et en affirmant qu’elle ne correspond peut-être pas aux besoins d’une métropole du XXIe siècle.
-
Si l’impact des Montréalaises dans la sphère publique sur les plans social et politique est bien connu, leurs actions sur le plan urbain le sont moins. Au tournant du XXe siècle, ces femmes, travaillant au sein de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB) et du Montreal Local Council of Women (MLCW), usent de leur agentivité afin de justifier leurs interventions sur la matière urbaine. Suivant la théorie des sphères séparées, elles justifient leur place et leur utilité dans la sphère publique en s’appuyant sur leurs qualités maternelles « naturelles », en tant que gardiennes et ménagères du foyer. Les femmes de Montréal utilisent également les idéologies réformiste et nationaliste qu’elles jumèlent au maternalisme. C’est dans ce contexte qu’il se produit un glissement de la maison à la ville, où elles envisagent l’urbain, par sa matière, comme une maison pour les habitant.es de Montréal. Les projets qu’elles mettent en place ou auxquels elles participent en témoignent. Elles ouvrent des hôpitaux et des écoles et veillent à rendre disponible du logement pour la population vulnérable, à travers des foyers, des orphelinats et autres institutions. Elles veulent aussi rendre leur ville belle et propre, notamment en créant un réseau de parcs et de terrains de jeux, en gardant à l’œil les loisirs « immoraux » et en agissant sur la propreté et l’hygiène. Ces projets, qui sont autant de façons d’intervenir dans et sur l’urbain, témoignent de leurs préoccupations idéologiques, mais aussi du type de ville qu’elles veulent faire naître. Bien qu’inévitablement leur identité collective en tant que femmes blanches de l’élite les mène à poser un regard situé sur les autres Montréalaises et ainsi à mettre en place des projets qui peuvent nuire à ces dernières, la ville qu’elles envisagent est plus à l’écoute des besoins de la population. Elles parviennent ainsi à se doter d’un pouvoir sur la matière urbaine, pouvoir à la fois reconnu par la population qui bénéficie de leurs services, par les autres organisations réformistes et masculines, et même par les autorités municipales. En somme, leurs interventions sur la matière transforment non seulement le visage de la ville, mais aussi la manière dont la ville est pensée.
-
Ce mémoire a pour objectif de comprendre les répercussions engendrées par la désindustrialisation pour les sociétés nordiques, en s’intéressant au cas de précis de Schefferville. Tout au long des années 1970 et 1980, les différentes crises économiques menacent la survie de plusieurs établissements urbains du Nord québécois s’étant développés après la seconde guerre mondiale pour l’exploitation des ressources naturelles. S’inscrivant dans cette vague de désindustrialisation, la fermeture de la compagnie minière Iron Ore du Canada (IOC) à Schefferville en 1982 laisse place à une période d’incertitude concernant l’avenir de la Ville, qui se maintiendra pendant près d’une décennie. Cette étude se concentre sur l’analyse des transformations du territoire urbain qui surviennent à la suite du départ de la minière. Puisque le territoire relie les communautés de Schefferville entre elles, son étude permet de montrer comment sa transformation, entrainée par la désindustrialisation, façonne également des liens importants entre les communautés. L’étude de cet aspect précis permet de saisir l’adaptation des communautés autochtones et allochtones de Schefferville à la nouvelle réalité de leur localité, en plus d’exposer la différence qu’occupe la minière dans la construction du rapport au territoire de chacune des communautés. On cherche à comprendre comment le territoire naturel et bâti est administré et réaménagé par ces communautés avec le départ de l’IOC, qui depuis près de 30 ans dirigeait l’organisation du territoire. Il ressort de cette étude que la communauté innue de Matimekush, qui fut laissée en marge par les acteurs municipaux et industriels lors de la période précédente, gagne une importance démographique, économique et sociale dans la ville à partir de 1983. De ce fait, l’existence de la Ville devient de plus en plus liée aux revendications des communautés autochtones et l’on voit une nouvelle forme de relations s’établir entre les conseils de bande et l’hôtel de ville.
-
At the beginning of the 1920s, the city of Montreal found itself in a rather unique situation. At the time, the United States and every Canadian province with the exception of Quebec had adopted prohibition of alcohol. Yet even in Quebec, about half of the population of the province was under local prohibitions (voted at the municipal level) since the beginning of the 20th century, prohibitions which persisted for the most part throughout the period under study. During this era of prohibition of alcohol in North America, Montreal was the largest city, and one of the only on the continent, not under prohibition. It was also the city living under the most liberal alcohol laws on both sides of 49th parallel thanks to the creation of the Quebec Liquor Commission (QLC), the first system of government control of alcohol in North America. Thus, Montreal became a rare oasis in a continent left parched by prohibition and the largest guinea pig of the government control model. This thesis examines the impacts of this conjuncture on the development of the city, specifically of its tourism industry, its nightlife, and its reputation. The thesis begins with a contextualization of prohibition in the United States, in Canada and in Quebec in order to reveal the uniqueness of Montréal during this period. Next, the rapid expansion of « liquor tourism » as well as the city’s nightlife, both legal and illicit, are explored. Lastly, this thesis explores the impact that this conjuncture had on the construction of the city’s reputation throughout the writings of anti- and pro-prohibitionists, who propagated both idealised and demonised views of the city, as well as the documents associated with the tourism boom, such as songs, tourist guides and travel writing, which presented a more romanticized vision of the city as a festive refuge from prohibition. Despite their differences, these three visions all associated Montreal with liberty, whether it is one that is well managed by the government, dangerous and out of control, or emancipating. Thus, through the era of prohibition and the phenomenon of liquor tourism, Montreal came to be known as an “open” city, in both a positive and a negative sense.