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En 1703, le panis François fait un testament en bonne et due forme en faveur de son maître. Il lui lègue tous ses biens « afin quil se souvienne de luy et par reconnoissance des peines quil a prise à l’ellever et instruire en la Religion catolique ». À partir de ce document, extrêmement rare dans la mémoire de l’esclavage, et d’une foule d’autres manuscrits, on peut « pister la vie minuscule » de cet oublié de l’histoire dans les archives et ainsi, à partir de ces traces dispersées, reconstituer le destin d’un homme autochtone asservi, émancipé et sans doute réesclavisé à Montréal pendant le régime français, cela afin « de le re-créer, de lui offrir une seconde chance — assez solide dans l’immédiat — d’entrer dans la mémoire de son siècle », comme l’écrit l’historien Alain Corbin à propos de Louis-François Pinagot, cet inconnu à qui il a donné vie.
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L’affaire Constant se prête à merveille à l’analyse intersectionnelle qui invite à penser la pluralité des formes et des logiques de domination (en particulier sexe, race et classe) et la complexité de leurs articulations. En effet, elle révèle les dynamiques de pouvoir qui régissent la maison entièrement féminine dans laquelle est perpétré le crime d’un esclave panis en 1757. Mais surtout, au-delà de la vérité pérenne et tragique – et pourtant si souvent invisibilisée – qu’elle révèle de l’esclavage autochtone à Montréal et en Nouvelle-France, elle permet « d’entendre » les voix des esclaves autochtones et de prendre la mesure de leur agentivité (ou horizon d’action pensé et vécu).
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Un article de la revue Cap-aux-Diamants, diffusée par la plateforme Érudit.
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Les archives judiciaires de la Nouvelle France révèlent une remarquable présence féminine de tous états et conditions, au civil comme au criminel. Ainsi, pour la seule juridiction royale de Montréal, entre 1693 et 1760, 1259 femmes différentes, mariées ou non, religieuses ou laïques, noires libres ou esclaves, amérindiennes libres ou panisses agissent de leur propre chef dans les 4338 dossiers qui impliquent des femmes (sur 6413 archivés). Elles sont autant sinon plus souvent demanderesses que victimes, témoins ou accusées. Particulièrement intéressante est la présence d’Amérindiennes, de captives anglaises et de Négresses esclaves ou libres, au côté des Françaises de toutes classes sociales. Toutes connaissent leurs droits, savent se défendre et font appel : elles connaissent les voies pour faire entendre leur voix devant la justice du roi.
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L’histoire des femmes et l’histoire du genre se sont développées conjointement depuis plus d’une trentaine d’années. Pourtant, elles ne sont pas encore pleinement reconnues par les institutions universitaires, et encore moins par les institutions collégiales, les progrès historiographiques dans ces domaines étant exclus du cursus enseigné. Du moins, c’est ce que nous avons observé au niveau collégial au Québec, à la suite d’une évaluation de la trame narrative des manuels francophones et anglophones utilisés pour le cours Histoire de la civilisation occidentale. En effet, grâce à une analyse des chapitres couvrant la période moderne, soit de 1500 à 1800 environ, des manuels les plus utilisés pour l’enseignement de ce cours, nous avons pu établir que l’histoire des femmes et l’histoire du genre ne sont pas intégrées et qu’une différence existe entre la trame du manuel francophone et celle du manuel anglophone. Nous avons constaté que le seul cours d’histoire obligatoire au niveau collégial, qui tend à former des citoyens et des citoyennes éclairé(e)s ainsi qu’à transmettre une culture générale de base, exclut la moitié de la population de leurs enseignements. Aussi ce mémoire propose-t-il trois façons de remédier à cette situation.
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La présente recherche se propose de retracer la vie et l’œuvre du père jésuite Jean Pierron (1631-1701), qui, venu de Lorraine, a contribué à la réouverture des missions iroquoises en Nouvelle-France. Arrivé dans la colonie en juin 1667, Pierron, se fit introduire auprès des populations autochtones par Jean Talon, après quoi il eut en charge un territoire d'environ une demi-douzaine de villages agniers de la vallée de l'Hudson. Après avoir livré ses premières impressions, le jésuite mit au point son programme apostolique, faisant appel à une méthode « audio-visuelle » fondée sur le dessin didactique. Mais le jésuite fut aussi un formidable voyageur, qui se rendit non seulement en Iroquoisie, mais aussi en Nouvelle-Angleterre. Il semble bien que ce soit grâce à de précieux réseaux de connaissances en dehors de ceux de la Compagnie de Jésus qu'il put entreprendre un tel voyage. La biographie de ce missionnaire-polyglotte, diplomate et peintre, souligne entre autre choses, l’importance du contexte stratégique et politique plus vaste des missions françaises en Amérique au XVIIe siècle.
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Dans cette étude des représentations genrées et racialisées de Catherine de Médicis, il s’agit d’analyser la manière dont la misogynie, l’anti-italianisme et la haine du parvenu de la France du XVIe siècle ont servi à façonner la légende noire de cette reine. De tels discours sont contenus dans les libelles des Monarchomaques et des Malcontents, publiés dans les années 1573-1576, qui véhiculent une critique du gouvernement de la reine mère fortement misogyne, xénophobes et anti-parvenu à un moment où ses représentations basculent drastiquement dans le mépris, et qui élaborent une véritable théorie du pouvoir monarchique. Ces libelles s’inscrivant dans les débats entourant la nature de la monarchie française au temps des guerres de Religion, l’analyse des représentations de Catherine de Médicis, par le prisme de l’intersectionnalité, nous renseigne plus largement sur les dynamiques de transformations profondes de la monarchie française à l’Époque moderne et nous dévoile une représentation de la noblesse et un idéal monarchique genrés et racialisés promus par ces libellistes.
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Grâce aux concepts développés par l’histoire du genre et des femmes, ce mémoire cherche à jeter un regard nouveau sur le parcours de la courtisane libertine du XVIIe siècle Anne de Lenclos, surnommée Ninon. C’est que l’image qui a été véhiculée de Ninon depuis le XVIIIe siècle ne rend pas compte de la complexité du personnage : elle ne met l’accent que sur sa liberté sexuelle, ou au contraire, sur son intelligence et son rôle dans la vie littéraire du Grand Siècle. Une relecture de la correspondance de la courtisane et des documents notariés (actes économiques, testament et inventaire après-décès) la concernant permet cependant de mettre au jour le portrait d’une femme de tête bien différente de celle qui avait jusqu’alors été décrite, réussissant à concilier les transgressions qu’elle n’a cessé de commettre contre l’ordre établi jusqu’à la fin de sa vie à la réputation d’une salonnière admirée et respectée.
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