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Les réseaux et les rapports de parenté représentent des vecteurs importants des recherches sur la société rurale du Québec. Cependant, nous n’avons encore aucune étude qui évalue de manière systématique l’importance des liens de parenté dans une paroisse rurale à un moment spécifique de l’histoire. Nous ne connaissons pas, de manière précise, la densité des liens familiaux entre les divers ménages d’une même paroisse, ni surtout le degré de variabilité de ces liens de parenté selon les familles, selon le genre et selon les groupes sociaux.Cette recherche vise à présenter une première mesure concernant l’étendue et les types des liens de parenté entre tous les chefs de ménage d’une vieille paroisse rurale de la vallée du Saint-Laurent en 1861: Saint-Antoine–de-Lavaltrie. L’un des principaux objectifs de cet article est de vérifier l’étendue, la sélectivité sociale et la différenciation selon le genre des réseaux de parenté dans un territoire donné où se vivent, au quotidien, les relations sociales. Cet article aide à mieux circonscrire le poids différencié des rapports de parenté dans les divers groupes au sein des communautés rurales. Cette recherche permet aussi de corroborer ou de nuancer, dans un contexte historique précis, certains constats de la sociologie, de l’anthropologie et de l’histoire sociale concernant l’importance et la structure des réseaux de parenté.
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Cette étude sur la crise politique de 1827-1828, sous le gouverneur Dalhousie, s’inscrit dans un projet de recherche sur la milice au Bas-Canada. L’une des principales particularités de cette crise réside dans l’utilisation, par le pouvoir colonial, de la milice comme un instrument de pression sur les électeurs miliciens, voire comme une arme de répression contre les officiers partisans du Parti patriote. La place majeure occupée par la milice dans cette crise révèle l’importance de cette institution comme un lieu de représentation des élites. L’étude de ces événements permet aussi d’éclairer le discours de légitimation des partisans du Parti patriote qui, comme officiers de milice, constituaient des intermédiaires du pouvoir colonial et qui, comme citoyens, revendiquaient le droit de contester ce même pouvoir. Nous pouvons alors mieux saisir les contraintes limitant l’action de ces contestataires de l’ordre colonial qui se montrent fortement attachés à cette institution paramilitaire et au statut social conféré par les grades d’officiers.
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Crise ou modernisation? L’évolution de la société rurale bas-canadienne durant le premier tiers du XIXe siècle suscite beaucoup de controverses. Les objectifs du présent article sont de vérifier, à l’échelle micro-régionale, la croissance ou le recul de l’économie rurale et de caractériser les structures économiques et sociales au cours de cette période. L’évolution des campagnes maskoutaines s’insère dans une dynamique de transition au capitalisme. La pénétration croissante du marché entraîne l’amélioration globale des niveaux de vie et des niveaux de fortune. Elle favorise aussi la différenciation sociale de la paysannerie. L’émergence du prolétariat rural et de l’artisanat résultent à la fois de la croissance économique et de la poussée démographique. Les transformations de la société rurale ne sont toutefois ni rapides ni radicales. La société rurale est au rendez-vous de la croissance économique durant le premier tiers du XIXe siècle. Mais ce type de développement qui renforce les inégalités au sein de la société rurale ne modifie pas substantiellement les anciennes structures économiques et sociales.
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L'historiographie a beaucoup insisté sur l'accès plutôt libre à la terre de la paysannerie québécoise du 17e jusqu'au début du 19e siècle. Le statut apparemment uniforme de propriétaire de la plupart des paysans suggère la présence d'un groupe social homogène. Au début du 19e siècle, la différenciation de la paysannerie québécoise devient alors, pour les uns, la conséquence d'un renforcement de l'exploitation féodale et d'une crise rurale néo-malthusienne et, pour d'autres, le résultat d'une pénétration du marché dans l'économie paysanne. Sans rejeter totalement la pertinence de l'un ou l'autre de ces modèles pour expliquer l'accentuation des inégalités économiques dans la société paysanne au début du 19e siècle, la hiérarchie paysanne constitue l'une des structures immanentes de l'ancienne économie rurale de la vallée du Saint-Laurent. En plus de considérer les questions primordiales des rapports au marché et à la propriété des paysans, cet article s'attarde aux techniques et aux moyens de la production agricole dans l'ancienne économie rurale. Ce sont dans les fondements matériels de l'existence paysanne, dans le procès de travail et dans les rapports à la production, que se révèlent d'abord le degré et la nature de la hiérarchie paysanne. L'étude des niveaux de fortune et du cycle de la vie conjugale confirme ces divisions sociales et économiques au sein de la paysannerie qui ne reposent pas, comme certains historiens l'ont affirmé, sur une simple différenciation d'ordre démographique.
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Cet article propose d’examiner dans la seigneurie de Saint-Hyacinthe du début du 19e siècle, une région de peuplement récent, certains aspects démographiques, économiques et sociaux du prolétariat rural en s’intéressant aux chefs de famille identifiés comme journaliers dans les registres de l’état civil de 1800 à 1831 et dans le recensement de 1831. Leur itinéraire révèle des liens étroits avec le monde des cultivateurs. Leurs avoirs fonciers et mobiliers sont comparables à ceux de la frange plus pauvre de la paysannerie maskoutaine à laquelle on peut aussi les identifier, à différentes reprises, au cours de leur cycle de vie.
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L’avènement de la démocratie scolaire au Québec remonte à 1829 lors de la mise en place des écoles de syndics. Ce nouveau système scolaire prévoit pour la première fois la mise en place d’une instance politique locale composée de représentants élus. Malgré son existence éphémère, cette institution mérite l’attention des chercheurs compte tenu de son importance dans les campagnes à la veille des Rébellions de 1837-1838 et de sa portée historique sur le développement de la démocratie scolaire. Cet article propose une sociographie des syndics élus dans la région de Montréal sous ce système scolaire entre 1829 et 1836.
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Cet article propose de revisiter un événement historique déjà étudié, l’émeute de Lachine de 1812, en mettant l’accent sur le rôle, sur le profil social et sur les réseaux de relations des principaux acteurs de cette contestation populaire contre la conscription de miliciens dans l’ouest de l’île de Montréal au début de la guerre de 1812. Les études consacrées à cette émeute ont, malgré leurs divergences sur le bien-fondé de l’action des émeutiers, présenté un monde rural coupé de la ville pourtant proche, de ses idées et de ses réseaux d’information. De plus, ces études ont négligé de manière générale la question du mode d’organisation politique et de la direction de ce type de révoltes populaires. L’opposition des paysans à la conscription était assimilée à une réaction spontanée d’habitants plus ou moins conscients de la portée réelle de leur action. Nous proposons de renverser cette perspective en mettant à l’avant-scène l’étude du groupe d’individus, dont certains sont des membres de l’élite locale, qui assurent la coordination de cette émeute. En somme, nous voulons montrer la dimension organisée et surtout hiérarchisée de cette contestation, de même que son insertion dans des horizons plus larges que celui de la communauté locale.
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Les historiens ont eu tendance à effacer les femmes de leurs écrits lorsqu’il était question des élites de la Nouvelle-France ; ce concept a longtemps été associé au monde masculin. Le choix d’exclure la gent féminine n’est pas surprenant lorsque l’on sait que les définitions rattachées à l’élite proviennent principalement de la profession, ainsi que de la place occupée par les gens dans les institutions ou dans les structures de pouvoir. À cette époque, la majorité des femmes n’occupaient aucune fonction décisionnelle ; elles étaient maintenues, ‘’grâce’’ au patriarcat, dans la sphère domestique. Malgré ces constats, ce mémoire s’intéresse tout de même à la pertinence d’une définition de l’élite au féminin. Nous essayons donc de démontrer que les femmes en Nouvelle-France avaient aussi des lieux de rassemblement élitaire. Pour y parvenir, nous étudions le parcours des principales officières de la confrérie des Dames de la Sainte-Famille (Montréal) entre 1724 et 1760. Afin de connaître leur statut socio-économique, ce mémoire s’emploie à relever divers éléments caractéristiques : statut socio-professionnel de leur père et de leurs maris, les montants des douaires et des préciputs dans leurs contrats de mariage, l’âge au premier mariage, le nombre de naissances ainsi que la mortalité infantile. Ces divers indicateurs révèlent que la majorité de ces dames provenaient effectivement d’un milieu élitaire. Pour consolider cette conclusion, ce mémoire analyse ensuite le comportement de ces femmes en lien avec une des caractéristiques propres aux élites soit le réseautage. Il s’intéresse particulièrement à la pratique du marrainage ; qui sont les parrains et marraines des officières, qui sont les marraines de leurs enfants et de qui elles sont les marraines. Cette dernière partie du mémoire vient à son tour confirmer la dimension élitaire des officières de la Sainte-Famille.
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Cet article propose d'effectuer, de manière conjointe, l'analyse organisationnelle de la milice et l'étude sociale du bataillon de Saint-Hyacinthe au début du XIXe siècle. Cette recherche permet entre autres de vérifier la persistance de cette instance traditionnelle de pouvoir dans la société rurale bas-canadienne. La structure de commandement du bataillon de Saint-Hyacinthe respecte la hiérarchie de cette société rurale. Les officiers de milice disposent de manière générale d'un niveau de fortune et d'une richesse foncière supérieurs. De plus, les liens familiaux constituent un facteur important de cohésion à l'intérieur de l'institution. Au cours de la période étudiée, les nouvelles responsabilités civiles et politiques confiées aux officiers de milice, la présence grandissante des marchands et des membres des professions libérales dans la structure de commandement, ainsi que le resserrement des liens familiaux entre les officiers, sont témoins de la vigueur de cette institution.
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Au Canada, la première forme de système politique comportant une assemblée de représentants élus a vu le jour à la fin du XVIIIe siècle. Dans l’ancienne colonie de la Nouvelle-France, une population qui n’avait jamais connu de démocratie auparavant s’est familiarisée avec la vie civique en moins de 50 ans. Ce mémoire porte sur une expérience de mobilisation populaire à la veille des Rébellions de 1837-1838. Il cherche plus précisément à comprendre les modalités mises en place dans le monde rural afin de canaliser l’appui populaire envers le Parti patriote dans le district de Montréal. Cet angle permet de faire ressortir la participation accrue des Canadiens lors de la période tendue qui suivit le dépôt des Quatre-Vingt-Douze Résolutions en 1834. Cette thèse se propose donc de montrer le lien entre la mobilisation politique et les pratiques émanant de la masse populaire. Ce mémoire démontre donc l’influence de la population paysanne du Bas-Canada dans la culture politique des patriotes et de ce fait, souligne les procédés que les individus ont mis en place au cours de leur apprentissage démocratique.
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In 1683, the French monarchy decided to send three companies of infantry of the Marine to quell the Iroquois, who were waging war against the colony that was then under Marine jurisdiction. Unable to put an end to the threat, the king sent more companies whose officers had Marine or infantry experience. The war, now extended to the British colonies forced the Marine to station troops permanently in Canada. They called by the administrators : troupes de la Marine. Another sign that this colonial army had become permanent is the opening of the officer corps to the local nobility. A few decades later, the officier corps nearly entirely consisted of Canadian noblemen. Some of the officers, most of them born in Canada, have been the subject of biographies. Some historians have studied the military noblesse as a social group. The military career of the officers of the troupes de la Marine has not, however, been studied has a whole. The captains, that is, the men who reached the top of the hierarchy of the troupes de la Marine before 1739, are the subject of this analysis. The study examines the main stages of their colonial military experience, while taking into account the officers birthplace, so as to highlight certain trends of Ancien-Regime society.