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Malgré l'interdit fait aux femmes de participer activement au combat dans la société d'Ancien Régime, il était parfois acceptable qu'elles interviennent activement par les armes, lorsqu'une situation militaire devenait critique. Le processus par lequel une femme se faisait soldat était très bien codé et peut être comparé aux rituels d'inversion des rôles décrits par les anthropologues. L'article examine le cas de trois femmes guerrières: Jeanne d'Arc, qui combattit les Anglais pour le compte de Charles VII, Jeanne Hachette, qui participa à la défense de Beauvais (France) lors du siège dirigé par le duc de Bourgogne en 1472, et Madeleine de Verchères, qui se battit pour défendre le fort de son père contre une attaque des Iroquois en 1692. L'analyse met en lumière un processus en trois étapes au cours duquel la femme devient guerrière. Premièrement, on distingue une courte période de rupture durant laquelle elle cesse de se comporter en femme et fait accepter sa nouvelle conduite comme soldat par le groupe social. Dans un deuxième temps, qui dure aussi longtemps que pèse la menace, elle participe activement au combat contre les ennemis. Une dernière étape du processus a pour fonction de la ramener à son état féminin antérieur. L'article est complété par une nouvelle édition des deux lettres de Madeleine de Verchères.
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Le bailli d’Amiens, sous Philippe VI (1328-1350), intervenait fréquemment dans les principautés du Nord de la France que sont les comtés d’Artois, de Ponthieu et de Flandre. L’étendue de son ressort, ainsi que son emplacement stratégique, en firent une sentinelle du gouvernement central et un ardent défenseur des droits du roi. Agissant parfois avec trop de zèle, entrant ce faisant en conflit avec les juridictions urbaines, d’Église et seigneuriales, cet officier royal constituait un lien important entre les justiciables de sa circonscription et l’autorité royale des actes et lettres de laquelle il devait veiller à la transmission et l’exécution. De son côté, la cour du roi sembla approuver le travail du bailli, n’intervenant que rarement en réaction aux excès commis par ce dernier et confirmant l’essentiel des sentences du bailli jugées en appel.
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À la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, Édouard Ier (1239-1307), conquérant du Pays de Galles et de l'Écosse, semblait être en conflit perpétuel, que ce soit avec l’Écosse, la France ou le Pays de Galles. Il avait donc grandement besoin de financement. Or dès son règne, on sent que le Parlement avait acquis une importance particulière en Angleterre, de sorte qu’Édouard Ier devait le convaincre de lui accorder les taxes qu’il demandait. Des tensions socio-culturelles héritées de la conquête de 1066 compliquaient de beaucoup la tâche au roi qui se devait de trouver une solution pour unir toute la société anglaise contre ses ennemis. Le roi était également en conflit avec certains de ces sujets. C’était notamment le cas d’Antoine Bek, évêque palatin de Durham qui était menacé de perdre tous ses privilèges et libertés. Dans le but de se racheter auprès du roi, Bek demanda donc à Pierre de Langtoft, un moine du Nord de l’Angleterre, d’écrire une chronique dans laquelle il prêcherait l’union de toute la société anglaise contre les ennemis d’Édouard Ier. C’est celle-ci dont il est question dans ce mémoire, qui étudie la façon dont Pierre de Langtoft calomnie les ennemis du roi, surtout les Écossais et comment il utilise l’histoire pour plaider l’union de toutes les composantes de la société anglaise.