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Fortement liées à l’international, les industries françaises du textile ont connu une évolution erratique entre 1871 et 1914. L’adoption de tarifs hautement protectionnistes en 1892 favorise les industriels du coton au détriment de ceux travaillant la laine et la soie. Ces derniers exportent leurs marchandises luxueuses sur des marchés ouverts à la concurrence. Ils profitent peu des marchés coloniaux, moins intéressés par leurs produits. Des politiques hardies d’importation directe de la matière première permettent, notamment à Roubaix, de pallier à certains désavantages. Si plusieurs industriels incitent le gouvernement à réformer ses services commerciaux à l’étranger et à y adjoindre des spécialistes, ils retiennent peu les recommandations des experts concernant l’adoption des moyens propres à favoriser les exportations. Plusieurs carences du commerce français ont été soulignées précocement mais il a été difficile de rapidement appliquer des solutions. Dans un contexte marqué par une concurrence accrue sur les marchés extérieurs, la France s’en tire mieux qu’on a pu le penser. La flexibilité de l’appareil productif français permet d’obtenir de nombreuses commandes dans les créneaux du luxe et du demi-luxe. Son niveau d’intégration, moins élevé que dans d’autres pays, se révèle ainsi parfois être un avantage. Toutefois, l’industrie textile est handicapée par la grande difficulté des patrons à s’associer de manière stable à l’extérieur du clan familial. L’entente se réalise cependant plus aisément et avantageusement pour ceux qui ont une production spécialisée, rare ou brevetée. Les performances et l’organisation des entreprises textiles françaises à l’étranger montrent que le marché national stimulait peu les producteurs à adopter les meilleures conditions de production possibles. Ces sociétés et celles obtenant des succès à l’exportation sont souvent les plus dynamiques et les plus rentables.
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In 1917, the Bolshevik party seized power in Russia, repudiated state debt, nationalized private enterprises and imposed early forms of Soviet management to the economy. France, whose economic ties with Russia had largely grown during the three previous decades, saw her huge investments in the country compromised. The French private sector, by far the most affected of all Allied powers, reacted strongly to this regime change. This memoir focuses on the subsequent actions of the private sector, and seeks to understand how they reacted to the Bolshevik’s coming to power. Did they play a role in the process of decision-making towards military intervention? Did they have any impact on the ground in Russia? How did they react to the ultimate failure of the intervention and the loss of their assets? We demonstrate that the economic factor was central in the adoption of an interventionist policy. We also examine how the French government discreetly tried to support the private sector, but mostly used it to advance its own interests in Russia. Finally, we demonstrate that the failure of the private sector to defend its interests has many common causes with the failure of the military intervention itself.
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Peu de personnes se rappellent de la présence de la France en Inde. Quelques parties de l’Inde sont restées françaises jusqu’en 1954. À cette date, l’Inde française, consistant de quatre petits établissements (Pondichéry, Yanaon, Karikal et Mahé), était en pleine décadence et éclipsée par d’autres colonies françaises, plus grandes, plus lucratives et plus importantes pour la Métropole. L’Indochine et l’Algérie ne sont que deux exemples. Toutefois, les Français n’étaient pas disposés à abandonner leurs possessions en Inde sans résistance. Le présent mémoire cherche à expliquer la valeur des possessions françaises en Inde et les raisons de la fin de la tutelle française. Le titre du mémoire indique qu’un certain changement a eu lieu dans la politique française vis-à-vis de ses possessions en Inde. L’étude commence par un résumé de la situation politique et économique de l’Inde française depuis la fin de la dernière occupation anglaise en 1814 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. L’année 1920 est choisie comme point de départ de la période visée par le mémoire. Portant sur les années 1920, le premier chapitre examine l’hégémonie du parti Gaebelé qui a eu toutes les caractéristiques d’une dictature. Indifférentes à la vie politique de l’Inde française, les autorités métropolitaines étaient surtout attirées par le commerce que la colonie offrait dans la production de tissus et l’exportation d’arachides. Après la chute du parti Gaebelé, l’Inde française a été plongée dans une longue période d’agitation, un thème clé du deuxième chapitre sur les années 1930. Inconscientes de la réalité politique, les autorités métropolitaines ont toujours accordé la priorité au commerce. Durant les années 1940, l’Inde française n’a jamais arrêté de se rapprocher de l’Inde britannique. Ce rapprochement a aussi persisté lorsque l’Inde britannique est devenue l’Union indienne en 1947. Soudainement, les Français ont senti le besoin de réaffirmer leur position d’autorité en Inde française. Le commerce est passé au second plan au profit d’une série de réformes politiques. Toutefois, ce brusque changement de politique fut trop tardif. Le quatrième chapitre, centré surtout sur la période de 1950 à 1954 et vu à travers l’exemple d’Édouard Goubert, a souligné la méconnaissance des autorités métropolitaines des réalités qui confrontaient l’Inde française. Lorsque Goubert a cessé de servir comme porte-parole et principal allié du gouvernement français en Inde, les possessions françaises en Inde furent rattachées une par une à l’Union indienne. Rétrospectivement, les faits économiques, vitaux pour le début du mémoire, sont quasiment absents de deux derniers chapitres. Se retrouvant face à la menace de perdre leurs possessions en Inde, les Français ont compris que l’Inde française était précieuse pour des raisons autres que le commerce. Un accent particulier fut mis pour souligner ces avantages culturels et politiques. De petite taille, les possessions françaises étaient importantes pour l’ordre et la stabilité dans les autres colonies de l’Empire. Parallèlement, elles représentaient des points d’appui pour l’expansion de la culture française dans l’immense sous-continent indien.
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Depuis l’ouverture des archives judiciaires de la Seconde Guerre mondiale en décembre 2015, nous assistons à un renouveau dans les recherches sur la collaboration en France. L’état de la recherche sur la Milice française se compose d’études nationales du mouvement ainsi que des études départementales. Les recherches précédentes sont basées sur les grandes figures de la Milice et leurs actions de répression, ce qui délaisse les adhérents. Depuis les dossiers de justice des SOL et miliciens de la région Toulouse-Pyrénées, nous proposons une recherche prosopographique de la Milice française. Avec ces données, nous abordons plusieurs éléments comme l’histoire sociale de la Milice dans la région, les motivations pour l’adhésion, les différentes vagues de démissions et l’exode du mouvement en août 1944. L’aspect novateur de cette recherche réside dans son cadre d’analyse régional, qui comprend neuf départements. Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer que la composition du SOL et celle de la Milice diffèrent beaucoup par leur composition sociale, les motivations idéologiques derrière l’adhésion et l’usage de la répression envers les Français. Nos recherches montrent également qu’il y a des liens entre le SOL et les mouvements locaux de résistance.
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Les heurts internationaux se multiplient et l’affrontement armé entre grandes puissances pointe à l’horizon. Le discours belliqueux entretient une ambiance belligène. Tandis que l’« ordre » américain se délite, les États-Unis se débattent comme une bête blessée pour le rétablir et empêcher l’avènement d’une ère post-étasunienne. C’est le reste du monde qui fait les frais de cette crise hégémonique de l’impérialisme américain. Autant le besoin de comprendre est lancinant, autant l’offre se réduit à un matraquage de « récits » et de « narratifs » déformants, à une pensée unique mensongère et infantilisante. La fiction se substitue au réel. Contre la propagande et la désinformation, ce livre réunit des articles qui vont au fond des choses et fournissent les nécessaires explications, sans concession à la ligne officielle.
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Dans les années 1880, la France s’extirpait de dix années de repentance que sa défaite à l’issu de la guerre franco-prussienne en 1871 lui avait imposée. Déterminée à afficher son retour en force aux puissances européennes, elle se relança dans la course aux colonies avec une ardeur inégalée jusqu’à la Première Guerre mondiale. Si le Second Empire ne se préoccupa que très peu de la méfiance et de l’indifférence du public à l’égard de l’empire, les intentions expansionnistes de la Troisième République dépendaient, quant à elles, de l’appui de l’électorat, rendant son soutien, voire son engouement indispensable. Outre un argumentaire économique, une « culture coloniale » s’imbriqua dans les multiples sphères culturelles consommées par les Françaises et les Français. Ce discours veillait à légitimer, promouvoir et familiariser le public aux colonies. Au travers une variété de leviers mobilisés pour mener à bien ces objectifs, l’archéologie en milieu colonial eut une place de choix dans les argumentaires. Profitant de sa maniabilité, sa polyvalence et son aspect tangible, elle agit autant en soutien aux récits légitimateurs glorifiant les empires romain et khmer déchus que comme moyen de promotion impériale. Son caractère mystérieux qui suscite, à ce jour, la curiosité du public, servit à stimuler l’intérêt, mais également le patriotisme des métropolitains. Bien que la place de l’archéologie dans ces argumentaires pro-coloniaux était connue, ce mémoire met en lumière la variété de ses usages qui servirent bien au-delà de la légitimation de la présence française en Afrique du Nord.
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Courant dominant il y a à peine une génération, le nationalisme arabe cède la place à l’islamisme. L’idée nationale, voire l’État-nation semblent avoir fait leur temps. Pourtant l’exercice du pouvoir en Tunisie et en Égypte de 2011 à 2013 s’avère funeste à l’islamisme ; l’échec et le rejet sont d’une rapidité remarquable. Restent entiers les problèmes et défis auxquels il était confronté: lutte pour l’indépendance, l’unité, la modernisation et le développement. Dans la mesure où ils demeurent d’actualité, l’expérience historique du nationalisme arabe ne perd pas sa pertinence. D’où l’intérêt de revisiter cette tentative de réaliser des avancées sur les quatre plans fondamentaux. Le nationalisme arabe a été le vecteur d’une quête de progrès, de modernité et d’émancipation. Il est possible qu’il appartienne définitivement au passé, mais la non-réalisation des aspirations qu’il a incarnées rend toujours concevable sa réactivation.
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This thesis is a survey of a rarely studied field of international relations. It is interested in the role of women’s sartorial fashion within the Franco-American postwar relations between 1946 and 1960. The analysis takes on the French perspective through the prism of the public authorities and diplomatic bodies, Parisian couturiers, and textile manufacturers. This orientation highlights the two fields on which these actors wish to see manifest an influence of fashion in the United States, namely commercial and prestige propaganda. In their perspective, these two forms of propaganda can be implemented either through indirect actions (press coverage of their fashion shows) or direct actions (shows organized to promote specific products or French production as a whole). The analysis is then completed by integrating the perspective of American fashion professionals (specialized press, manufacturers and retailers) and that of the American diplomatic bodies in France, and the study of customs statistics in order to evaluate, from the viewpoint of these historical actors, the degree of success of fashion as an instrument of French influence in the United States in regard of the initial French expectations. The research question answered by this thesis is: How important is fashion as an instrument of French influence in the United States after the Second World War? In order to answer it, the analyses procedes in three steps. On the one hand, the intersection of the historical contexts of fashion and Franco-American relations highlights the importance of the advent of the American superpower. This requires the French to adapt in terms of their production methods and their relationship to the American perspective of liberal and democratic modernity. On the other hand, the research was based on a chronological approach distinguishing between the 1946-51 and 1952-60 periods. The first one precedes the state intervention in favor of the Parisian couturiers and the second one is dominated by the state-sponsored Aid to Parisian couture. The thesis shows that the commercial influence of Parisian fashion in the United States did not materialize contrary to the couturiers’ claims and to the textile industrialists’ expectations. However, with respect to its influence through prestige propaganda, the situation is quite different. Long regarded as an ersatz to the commercial purpose of propaganda by the state – with the exception of the French diplomatic bodies that particularly appreciate its prestige purpose –, from 1957, France’s “rayonnement” through the dissemination of fashion ideas becomes key to French leaders. From then on, its role is to take advantage of the craving for Parisian fashion ideas to ensure a French presence – beyond fashion – in the American market: a mass market otherwise difficult to penetrate, being the largest in the world.
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Throughout the nineteenth century, the Ottoman Empire grew weaker and seemed headed for collapse. It became the object of the ambitions and rivalries of the European powers. Under its suzerainty, Syria, including the Mount Lebanon region, was a key area strategically since it dominated the access routes to India and southern and eastern Asia. France and England both tried to impose their influence by way of local communities. France acted through the Christian Maronites, while Britain used the Druzes. In the spring of 1860, trouble broke out between the two communities, resulting in the massacre of thousands of Christians. The European powers, at the behest of the government of Napoleon III, agreed to intervene by sending a commission of inquiry and troops. The expedition’s official mission was to help the Ottoman Empire to restore order and to protect Christians. This thesis shows that imperial France pursued political and economic goals with regard to Syria and Lebanon. The historiography had not previously analyzed in depth the real French mobile in this expedition. The political and economic ambitions were far more important in its decision to set in motion an expedition than the "humanitarian" Christian duty of providing protection or the satisfaction of the public opinion. Far from being deterred by the catastrophe of the massacre that threatened the survival of its protégés and therefore its influence in Syria, Paris, and especially its foreign minister E. Thouvenel, managed to turn the situation to his advantage. Skilfully using the desire of interference of other powers and its role as protector of Christians, France managed to corner England, which opposed the intervention, and justify it on principles far removed from its real objectives. The troubles finally represented for her an opportunity to widen the autonomy of the Mountain vis-à-vis the central authority of the Ottoman Empire and to increase the economic and political power of its clients through the revision of the administrative status of the region. In so doing, it has strengthened its influence in the eastern Mediterranean and moved a step closer to dominating Syria.
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À la suite de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est affaiblie et divisée. Les horreurs de la guerre amènent les Européens à repenser leur cohabitation et l’idée d’une Europe, unie par des liens économiques et politiques forts, germe dans l’esprit des Européens. Ils créent alors la CECA en 1951 puis, sept ans plus tard, la Communauté économique européenne. Puisque cette dernière aura du succès, certains pays européens, dont la Grande-Bretagne, demandent à la rejoindre. La France d’alors, sous la présidence de Charles de Gaulle, s’oppose à cette demande d’adhésion à deux reprises, en 1963 et en 1967. Il faut attendre l’arrivée de Georges Pompidou à l’Élysée pour que Londres intègre la CEE. L’élargissement de la Communauté est un évènement important; il a un impact direct sur le rôle de la France en Europe et dans le monde. Il a également une incidence certaine sur le rôle de l’Europe dans le monde bipolaire de l’époque, ainsi que sur ses relations avec l’allié américain. La presse des pays concernés suivra ces évènements avec intérêt, telle la presse quotidienne française, qui commente abondamment les décisions prises par son gouvernement. Le présent mémoire, qui étudie certains journaux d’importance à la lumière des ouvrages d’érudition et des sources primaires, analyse thématiquement la position de journaux français de diverses tendances politiques sur la politique française au cours des trois demandes.
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Cette étude s’intéresse à la dynamique des relations franco-belges durant l’Entre-deux-guerres. L’objectif est de définir si la Belgique a été un satellite de la France pendant la durée de l’accord militaire franco-belge de 1920. Utilisant les archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères belge, l’étude démontre que la Belgique, alors même qu’elle tente de maintenir une harmonie entre les membres de l’Entente (Angleterre, France, Belgique), agit dans son plus pur intérêt national. Ainsi, alors que les évènements majeurs de l’Entre-deux-guerres se déroulent -occupation de la Ruhr, signature du Traité de Locarno, démilitarisation de la Ruhr et l’élection d’Hitler- la Belgique démontre qu’elle est une actrice indépendante et importante dans l’évolution de la diplomatie européenne. La rupture de l’accord militaire franco-belge en 1936 est généralement perçue comme une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays alors qu’elle ne représente que la volonté belge de ne pas être entrainée dans une guerre qui ne la concerne pas. Ainsi, la présente étude cherche à clarifier la relation franco-belge. Elle démontre que les interactions entre la Belgique et sa grande voisine n’ont rien d’une relation de subordination.
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The French Resistance press was born following the defeat of France and the signing of the armistice with Germany in June 1940. It embodied the will of some French citizens to refuse the occupation and to represent an alternative to Vichy France. In addition to countering official propaganda, the underground newspapers published their vision of the France to be rebuilt in the post-war period. Our master’s thesis analyzes the perception of the Allies in the French Resistance press between 1940 and 1944, in order to highlight the extent to which France's place in the world is visible through the vision shown of the three great powers, who are allies, but who could represent threats after the Liberation. The portraits of the Allies allow us to analyze and understand the plans and concerns of the Resistance. Based on a discursive, diachronic and thematic analysis of the clandestine newspapers, we are able to show that the perception of the Allies evolves during the course of the war, moving from a generally positive view between 1940 and 1942 to a more critical perception in the spring of 1944. At the beginning of the war, the Resistance offered a portrait of the Allies based on their military strength. Nevertheless, from 1943 onwards, it had to protect the population and gain legitimacy. This change strengthened the Resistance and allowed it to gradually impose itself as the authority protecting French interests in the face of Allies whose postwar intentions were increasingly criticized.
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