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La perception du Second Empire français a longtemps été sujette à controverse dans l’historiographie française. Alors que le régime a été synonyme de honte nationale pendant plusieurs décennies, l’historiographie en a tracé un portrait peu flatteur qui a tardé à évoluer. Cette interprétation négative dure jusqu’aux années 1930-1940, à partir desquelles les historiens remettent en question les idées reçues sur le régime et le perçoivent positivement. En effectuant une critique externe et interne d’ouvrages publiés par des auteurs français sur le Second Empire depuis 1870, le présent mémoire vise à identifier les facteurs qui expliquent la lente transformation de la perception du régime et de l’Empereur. La critique externe démontre que les auteurs, le contexte historique et la discipline historique ont joué un rôle dans cette perception. L’analyse interne de la politique socio-économique, intérieure et extérieure du régime, ainsi que de la personnalité de l’Empereur, démontre que d’autres facteurs, comme l’utilisation de sources et la façon d’aborder le sujet, ont eu un impact sur l’évaluation de Napoléon III et du Second Empire.
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In 1969, in a well-established European Economic Community (EEC) under the neo-Gaullist presidency of Georges Pompidou, Germany stood as a model for France, looking for an effective industrial policy and a recovery of its rank on the international scene. Since the mid 1960s the international monetary system had been weakened by the growing US debt. France wanted to be the leader of the economic and monetary union (EMU). This political decision was a means to improve its economy confronted with the instability of the international monetary system. As pointed out by Jacques Rueff, « L’Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas. » During this period, from the relaunch of the EMU (December 1969) to the Maastricht Treaty (February 1992), French economic action was based on a strong political will defined to reinforce the relationships with the Federal German Republic, and then the reunified Germany. The Franco-German monetary relationships aimed to promote a strong and independent Europe and to restore an exchange rate stability. The “golden standard” stability myth was viewed and understood differently in France and Germany. If recent historical studies have been partially devoted to the consequences of European monetary policies (essentially in France) on economic and monetary integration in the EEC, they focused on the 1974-1981 or 1981-1986 periods. The creation of the EMU was a dynamic process running from December 1969 to February 1992. Franco-German monetary relationships included two levels of decision-making. First, on the political level, there was the presidency, the chancellery, the European Commission and the ministers. Second, its counterpart, economic power. The latter requires analysis of the role played by central banks in the definition and application of monetary policies. This dichotomy illustrates the progressive transition between the political level and the economic level during the 1980s. The decline of politics and the primacy of economics were analyzed differently in France and Germany. Political and economic objectives and expectations were contrasted and divergent. This study demonstrates that the EMU dynamic was an economic process where politics gave way to economics. Monetary relations were asymmetric. The real interlocutor of French political authorities was German economic power, represented by the Bundesbank. The Franco-German tandem was a political myth broken by world economy liberalization. For Germany, the EMU was a device to define a European Germany in a federal Europe. In France, it represented an illusory means to restore French primacy for conservative and liberal governments and a way of compensating a failing ideology for socialist governments. The EMU provided monetary stability, but the dream of a powerful and independent Europe vanished with the Maastricht treaty. Even as it rejected the idea of European political union defended by the German diplomacy, France paradoxically laid the foundations of a German Europe.
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Le mémoire historiographique qui suit a comme sujet principal l’étude de l’évolution des perceptions françaises sur l’implication américaine au Vietnam. Nous nous sommes basés sur l’historiographie de deux périodes distinctes, soit celles des années 1960-1970 et 1990-2000. L’objectif était de voir s’il y a eu une transformation du regard que portent les auteurs sur l’implication américaine et, si oui, quelles en sont les causes. Le travail est construit de façon thématique et se divise en trois chapitres. Le premier aborde le choix et l’ampleur des armes utilisées, le second se penche sur la notion du communisme et de la démocratie, et le dernier traite de la conception de l’impérialisme et du colonialisme. Pour tous les thèmes examinés, nous résumons la perception qui ressort de chacun des auteurs afin de comparer les tendances idéologiques propres aux deux périodes étudiées. Nous conclurons qu’il s’est effectivement produit une importante transformation des perceptions. Cette transformation se traduit par une approche de moins en moins critique envers l’implication américaine au Vietnam. Dans chaque chapitre, nous avons pu soulever des causes de changement propres au sujet abordé. Toutefois, une tendance générale et sous-jacente se dégage et s’avère des plus révélatrices, soit le glissement en France des valeurs politiques et morales de la gauche vers la droite, doublé d’un rapprochement idéologique avec les États-Unis.
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L’histoire des relations franco-japonaises est source de bien des surprises pour les historiens, ces deux pays n’ayant, à première vue, que peu de raisons de se rapprocher. La France du Second Empire est l’une des premières puissances à se rendre au Japon et elle démontre rapidement un vif intérêt pour le développement du Japon. Dès la signature des premiers traités en 1859, la présence française se développe pour atteindre son sommet quelques années plus tard. Malgré les changements de régime au Japon et en France, cette présence restera forte jusqu’au début des années 1880, avant de décliner. Qu’est-ce qui explique cet intérêt? Et, surtout, qu’est-ce qui explique le désintérêt de la France après les années 1880? Il n’y a que quelques auteurs qui ont tenté d’y trouver des réponses, et celles-ci sont, à notre point de vue, peu concluantes: soit la France agit pour faire grandir son prestige, soit elle agit en fonction de ses représentants. Nous tenterons dans le présent travail de cerner et, si possible, de trouver en utilisant une variété de sources françaises une autre cause plus convaincante comme explication de la position française au Japon. Serait-ce le commerce qui a motivé la France au Japon, notamment à cause de la crise du ver à soie? Serait-ce la religion, avec toute la question des persécutions des chrétiens? Ou encore, est-ce une raison plus globale liée à la colonisation de l’Indochine? Afin d’y répondre, nous avons étudié avec minutie les archives du gouvernement français ainsi que les données économiques de l’époque, afin de cerner l’importance qu’ont eue certaines raisons, telles la crise de la soie, les persécutions religieuses et la présence française en Indochine, dans les décisions du gouvernement français.
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This thesis studies the European Defence Community (EDC), a plan for a European supranational army proposed by French politicians in October 1950 and rejected by the French National Assembly in August 1954. It is more precisely concerned with the position of the French army, a group directly concerned by the project. The subject has been relatively neglected by historians. The army was being asked to pursue two contradictory tasks: fight alongside its allies the threat the Soviet Union was supposed to represent without sacrificing its independence. This thesis will focus, among other things, on the arguments presented for and against the EDC, the differences of opinion within the army, the factors that might account for these differences, the relative importance of the supporters and detractors of the project, and the variables taken into consideration by the members of the army on both sides (the communist threat, national power, colonial power, supranationalism, independence, etc.) It is based on the archives of the Service historique de la Défense (SHD), located in Vincennes, near Paris. This thesis shows that, although a majority clearly opposed the EDC, there was also a significant pro-EDC current, whose importance has often been underestimated by historians, and that both sides primarily used political arguments.
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La loi mémorielle du 23 février 2005 a créé une grande controverse en France. Les historiens furent le fer de lance de cette opposition, tant cette loi heurtait les fondements même de leur profession. En effet, la loi de 2005 préconisait l’obligation pour ceux-ci d’enseigner le rôle positif de la colonisation française, ce qui contrevient à la liberté de pensée indispensable à la fonction de l’historien. Le présent mémoire analyse la réaction des historiens afin de cerner leurs positions et leur compréhension de la crise. Il porte un nouveau regard sur la crise mémorielle de 2005 et évalue les écrits et actions des historiens. Il s’avère que la crise fut plus complexe que l’interprétation que lui ont donnée les historiens. À cet égard, l’étude souligne l’importance de l’espace public dans la relation entre les communautés mémorielles et les historiens. A ce titre, l’école symbolise ce lieu de rencontre entre histoire et mémoire. Le mémoire examine aussi l’enseignement de l’histoire dans un milieu scolaire affecté par les tensions mémorielles. En réponse à ces débordements de mémoire, l’historien a un devoir de rigueur intellectuelle autant à l’école que dans l’espace public en général.
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En 1939, la France et la Grande-Bretagne réalisent que, pour arrêter les agressions d’Hitler en Europe, il va leur falloir constituer un front commun. Cette recherche d’alliés les mène à courtiser l’Union soviétique. Malgré plus de quatre mois de négociations anglo-franco-soviétiques, aucune entente n’intervient entre les parties. Cet échec est d’autant plus douloureux que le 23 août un pacte de non-agression est signé entre Berlin et Moscou et, qu’une semaine plus tard, l’Allemagne envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale est commencée. Depuis les années 1990, plusieurs historiens ont affirmé que l’historiographie occidentale concernant l’échec des négociations tripartites de 1939 a été influencée par la propagande de la Guerre froide et qu’elle avait propagé l’idée que les Soviétiques n’avaient jamais eu l’intention de s’allier avec l’Entente. Toutefois, après l’analyse des études publiées entre 1961 et 2011 par les historiens français et britanniques, ce mémoire démontre que, depuis 1961, en Grande-Bretagne et en France, l’interprétation du rôle de l’Union soviétique dans cet échec est beaucoup plus libre d’aprioris idéologiques qu’on pourrait le croire. La publication de l’ouvrage d’A.J.P. Taylor, The Origins of the Second World War, et la controverse qu’il va causer ont radicalement modifié la nature du débat et permis l’ascendant de thèses en tous points semblables à celles qui ont cours en Occident depuis le démantèlement de l’Union soviétique. Celles-ci soutiennent que les dirigeants soviétiques ont priorisé une alliance avec l’Entente au moins jusqu’à la fin du mois de juillet et que ce sont les politiques étrangères de la France et, plus particulièrement, de la Grande-Bretagne, qui ont causé l’échec des négociations tripartites de 1939.
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Suite à la sévère et foudroyante défaite aux mains de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, des mouvements de résistance, refusant l’armistice, se sont organisés en France pour s’opposer à l’occupation nazie puis au régime de Vichy. Exilé à Londres, Charles de Gaulle réussit, entre 1940 et 1944, à s’imposer comme le chef de ces organisations résistantes. Le présent mémoire propose d’analyser le processus de ralliement au gaullisme à travers de nouveaux questionnements, en explorant le rapport que la Résistance intérieure française entretient avec le monde ainsi que la manière dont les facteurs internationaux influencent l’adhésion des résistants français au général de Gaulle. Notre étude, basée sur l’analyse du contenu de la propagande clandestine et de la France libre, expose l’importance qu’elles accordent aux sujets internationaux et à leur association favorable au général de Gaulle. Elle révèle en outre la présence de liens étroits entre le rapport de la Résistance intérieure au monde et ce qu’incarne pour elle le général de Gaulle. Notre analyse montre ainsi l’influence significative des facteurs internationaux dans le processus de ralliement de la base résistante au gaullisme. Apportant nuances et précisions à la conception politique traditionnelle des liens entre la Résistance intérieure et le général de Gaulle, notre mémoire permet une compréhension plus complète du phénomène résistant en France.
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After an eight-year war, Algeria gained full independence. Saharan oil, a major reason for the extension of the war, became the property of the new independent republic. On the other hand, French petroleum companies, which had a quasi-monopoly over the oil industry, kept their former privileges. Nevertheless, the Evian Accords of March 1962, which guaranteed these privileges, were challenged by the new Algerian authorities meeting in Tripoli, Libya, a few months later. This was in line with the will of the Algerian governing party to nationalize the gas and oil industry. Finally the adoption of the socialist path by the new leadership, in addition to the departure of the majority of the European population, compromised the French strategy to keep control of Saharan supplies, the more so that they were payable in French francs. This thesis asks the following question: what strategies did France adopt to safeguard its interests in anticipation of the nationalization of the oil industry it considered inevitable? A chronological approach makes it possible to show the evolution of Franco-Algerian relation in the field of oil between 1962 and 1971. Sources are mainly the archives of the French petroleum company TOTAL and the French Foreign Affairs ministry. For the Algerian side, it makes uses of the personal archives of the Algerian minister of industry and energy at the time, Abdesselam Belaïd. The dissertation demonstrates that, starting from the beginning of 1960’s, the main goal of France was to diversify its sources of supply and to diminish its dependency towards Algerian oil. Saharan resources were part of the strategy. In addition, this research shows that, starting in the middle of the 1960’s, French petroleum companies diminished their level of engagement in Algeria to the minimum. Finally, the thesis highlights the limits of the French strategy of diversification of its oil supply.
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La présente thèse de recherche concerne l’évolution du système éducatif iranien à l’époque des Qâdjârs, et étudie notamment le rôle qu’y ont eu la France et les acteurs français. Il s’agit de mettre en, exergue l’influence du système éducatif français sur celui de l’Iran, sans pour autant être une comparaison de ces deux systèmes. Ce travail est une recherche historique, qui prend pour but d’étudier le processus de formation d’une structure scolaire moderne en Iran de 1851 à 1925. En prenant contact avec l’Occident, l’Iran du début du XIXème siècle cherche à combler son retard par rapport aux pays européens industrialisés, en leur empruntant savoirs, technologies et méthodes. La mise en place d’un système éducatif radicalement différent de la structure préexistante des écoles coraniques, dites maktab, participe de ce mouvement et est vue par les élites progressistes comme une condition sine qua non à la modernisation du pays. Le modèle éducatif français leur apparait comme étant le meilleur à suivre, et avec lui se diffusent dans le pays la langue et la culture française. Dans cette thèse de doctorat, nous entendons d’abord analyser l’arrière-plan sociopolitique à la mise en place d’un nouveau système scolaire, via la fondation d’écoles modernes, en Iran. Nous tâchons ensuite d’étudier les modalités de mise en œuvre de ce système par les acteurs aussi bien étatiques que privés, tant français qu’iraniens.
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Au cours de la deuxième moitié des années 1880, la vie politique française est marquée par l’émergence du boulangisme. Ce mouvement contestataire éphémère, qui se forme autour du général Boulanger, rassemble aussi bien des membres de la gauche que de la droite grâce à un programme qui se résume principalement au slogan «Dissolution, constituante, révision». En s’opposant au régime parlementaire des républicains modérés, le boulangisme menace la Troisième République et suscite également des craintes à l’échelle européenne, alors qu’on appréhende qu’une victoire du «général Revanche» n’entraîne, volontairement ou non, une nouvelle guerre européenne. Ce mémoire vise à approfondir les connaissances sur la perception du boulangisme hors France en analysant le contenu de quatre journaux britanniques (le Birmingham Daily Post, le Manchester Guardian, le Scotsman et le Times) qui ont été choisis afin d’assurer une représentation géographique et politique. Les deux premiers chapitres abordent la perception de l’impact du boulangisme sur la scène européenne et sur la scène politique française, alors que le dernier chapitre s’attarde à l’image que se fait la presse britannique du général Boulanger comme individu. Ce qui se dégage de cette analyse est une perception principalement négative du boulangisme.
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