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Thèses et mémoires

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  • Cette thèse a pour but de traiter l’idéologie du règne d’Antonin le Pieux et sa transmission dans la province d’Égypte grâce aux monnaies frappées à Rome et à Alexandrie. À cette fin, deux volumes sont proposés. Le premier est un commentaire historique, s’appuyant sur les monnaies frappées dans les deux cités, afin de dégager les principaux thèmes représentés. Le deuxième volume se consacre à la numismatique, avec un catalogue des monnaies frappées à Rome issues de la Collection du Cabinet des Médailles de Paris, et d’une introduction proposant des datations des émissions et des explications pour plusieurs types représentés. La comparaison entre les monnaies émises dans les différents ateliers a permis de constater que les principaux thèmes diffusent les idées de paix, de prospérité, d’abondance, de l’éternité de Rome et du système impérial, grâce à la famille de l’empereur, qui permet d’assurer la succession. Ces thèmes sont présents, tout au long du règne, à Rome, et adaptés à Alexandrie grâce à un répertoire iconographique local. Bien qu’utilisant les cultes locaux pour diffuser des messages, l’atelier provincial est donc soumis au contrôle du pouvoir central, qui diffuse l’idéologie du règne d’Antonin.

  • Cette thèse prend au sérieux le problème de la naturalisation de la « violence », à partir de l'analyse visuelle des photographies du livre classique La Violence en Colombie. Au lieu des acteurs sociaux et des coupables, le seul élément qui se distingue dans beaucoup des photos qui accompagnent le livre est l'idée de la violence comme une catastrophe naturelle. Au moment de la violence des années cinquante, on ne parlait pas des victimes comme c'est le cas aujourd'hui en Colombie. Au lieu de la figure contemporaine de la victime, qui a gagné du poids moral au début du processus de justice transitionnelle, la catégorie habituellement utilisée était celle du survivant, qui était liée aux catastrophes naturelles. Cette thèse vise à historiciser la relation entre l'État et le soin des victimes de la violence. Pour ce faire, j´analyse les archives de la Commission de Réhabilitation de 1959 et le Plan National de Réhabilitation qui commença en 1982. A partir de la lecture des archives je constate que l´idée su survivant reste encore l'agent social utilisé pour canaliser les aides aux « victimes ». Ainsi, au lieu d'espaces de mémoire, on a ouvert des opportunités pour le développement. L'analyse des archives du Plan National de Réhabilitation dans ses dossiers relatifs à la reconstruction des zones touchées par l'éruption du volcan d’Armero (1985) m'a amené à conclure que le processus de construction de l'État ne fait pas de différence entre différents types de tragédies, qu'elles soient supposées « naturelles » ou plus « politiques ». Au contraire, la préparation aux catastrophes devient un point de départ pour faire face aux conséquences de la violence. Ainsi, les savoirs nationales et transnationales accumulés pour que l'État puisse prendre soins des urgences faces aux désastres dites naturelles, ont été utilisés dans l’attention aux personnes violemment déplacées. Au lieu d'un État abstrait et totalisant, ce qui est clair dans la thèse, en ce qui concerne la question de sa relation avec la victime, est que ce que nous connaissons comme «État» correspond effectivement à un ensemble de pratiques. Beaucoup de ces pratiques, bien que présentées dans la vie quotidienne comme impartiales, désintéressées et techniques, impliquent un exercice de dépolitisation continue des histoires de violence. Tel sera d'abord le cas des personnes déplacées des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, dont le soin a été confié au Bureau de l'Assistance en Cas de Catastrophe créé à la suite de ce qui s'est passé en Armero. L'année 1985 a été choisie comme le début officiel de la reconnaissance des victimes par les institutions et la Lois des Victimes, mais c'est aussi l'année où les survivants seront intégrés aux rationalités de l'État dans son processus de construction inachevé. Au même moment où les victimes gagnent leur droit à avoir une histoire et une mémoire, leur dépolitisation est rendue officielle. C'est peut-être pour cette raison, je soutiens, que de nombreuses «victimes de la violence», en particulier celles du déplacement, apparaissent devant le pays sans texture régionale, morale ou historique.

  • Formée en 1965, l’Association des Indiens du Québec (AIQ) fut la première organisation panindienne qui souhaitait rassembler au sein d’un même regroupement toutes les communautés autochtones au Québec. Largement négligée dans l’historiographie, elle participa pourtant activement aux débats politiques qui entouraient les enjeux autochtones dans les années 1960 et 1970. Ce mémoire se propose d’explorer en deux temps l’histoire de l’Association. D’abord, en étudiant chronologiquement son histoire politique, notre objectif est d’éclairer le rôle qu’elle jouait dans le jeu politique canadien et québécois. En s’y taillant graduellement un espace discursif, l’Association des Indiens du Québec devint l’acteur prédominant qui parlait au nom des populations « indiennes » au Québec et qui soulevait des sujets peu discutés auparavant dans la sphère politique québécoise. Ensuite, ce mémoire aborde, thématiquement, l’histoire sociale de l’Association en explorant la question identitaire et ses impacts administratifs et sociaux. Tout au long de son existence, l’AIQ se définissait comme la représentante « des Indiens du Québec », identité qui, bien qu’ancrée dans une définition légale inscrite dans la Loi sur les Indiens, était une manifestation d’une volonté politique d’unir des communautés disparates qui partageaient, selon elle, une histoire et des problèmes communs. Ce mémoire, en continuité avec les développements récents en histoire autochtone et en histoire du Québec, se propose de sonder une organisation et une période qui n’ont pas été étudiées, mais qui demeurent formatrices dans l’histoire du militantisme autochtone contemporain.

  • Thanks to state-sponsored dredging operations, Montreal had become a true seaport by the second half of the 19e century. Transatlantic ships regularly visited the harbour during the seven-month shipping season. Hence, from May to November, a large number of seamen set foot in the city. The purpose of this paper will be to study these merchant seamen ashore. The sailors, forming a group distinct from the colonial population, though physically close to the heart of the old city, were marginalised, drawing attention to themselves mostly when they transgressed some social norm. Their doings on land will be described using mainly three different spaces belonging to the harbour front as starting points for our investigation. We will look at the harbour basins, witness to both drownings and salvage operations; the docks, where the stealing of cargo was more or less standard fare; and the nearby watering hole, where sailors quenched their thirst and looked for companionship. Their inclination to fight and to drink significant quantities of alcohol, their proximity to the indigenous laboring poor marked them as suspect. To keep an eye on them and impose order on the docks, a special force, The Montreal Water Police, was set up during the boating season. Sailors were considered potential treats to maritime trade, since conflicts between the lower and upper-decks sometimes ended in desertion, thus disrupting the flow of commerce. For much of the period, the federal authorities tried to repress crimping, since crimps, acting as illegal recruiters basically controlled the sailor’s labour market. Amidst the violence and instability which characterised the labour market, sailors were both victims and benefactors of the standoff between crimps and government officials. To conclude, we will argue the presence of sailors in the second half of the 19th century had an influence on the development of the Montreal harbour front; making this neighbourhood something akin to a “sailortown”, a place both physical and spiritual where the maritime culture found its expression ashore.

  • Ce mémoire explore la place de l’évolutionnisme culturel dans les premières années d’existence de la Société royale du Canada. Il représente une contribution à l’histoire culturelle et sociale du monde intellectuel canadien. La recherche est basée sur une analyse des communications traitant de la question autochtone présentées dans les Mémoires entre 1882 et 1894. La période couverte recoupe une partie des années durant lesquelles le gouvernement canadien développe et applique une politique de colonisation dans l’ouest du pays. Cette histoire de la production de la Société royale du Canada offre une perspective originale sur l’histoire scientifique du pays et illustre le rôle de l’institution dans l’élaboration de certains discours racisés. Les publications révèlent en particulier l’importance de l’anthropologie linguistique dans la diffusion du paradigme évolutionniste. Cette étude présente les indices du développement de ce paradigme à travers certaines interactions entre les membres de la Société royale du Canada. L’adhésion à la rhétorique évolutionniste est manifeste dans les textes consacrés aux Autochtones parus dans les Mémoires, particulièrement à travers la manipulation de théories linguistiques qui produit des classifications hiérarchiques.

  • Lors d’Expo 67, l'événement phare des célébrations du centenaire de la Confédération canadienne, trois différents sites exposant plusieurs aspects des héritages du colonialisme ont été inaugurés. Premier site à l'étude, le Pavillon des Indiens du Canada débordait des messages autochtones anticoloniaux, du vol des territoires aux critiques des pensionnats. Pourtant, le Pavillon du Canada, le deuxième site de l’étude, présentait un discours colonial qui incluait des représentations canadiennes et autochtones au sein d’un discours d’humanisme mondial. Au Pavillon Canadien, les représentations des peuples autochtones ont été utilisées en juxtaposition avec celles d’une société de colons présentée comme supérieure et mieux développée. Le troisième site à l’étude, l'auditorium Du Pont du Canada, a accueilli, lors des conférences Noranda et des Conférences internationales Maclean-Hunter, une cohorte internationale de délégués provenant d’une intelligentsia active à l’échelle mondiale. Les deux séries de conférences présentaient des discours néocoloniaux sur la meilleure façon de réorganiser les sociétés, les peuples et les cultures locales, nationales et internationales. Sur ces sites, les arguments coloniaux et néocoloniaux sur le « développement » s’opposaient à la rhétorique anticoloniale du pavillon des Indiens du Canada et des conférenciers tels que Karl Myrdal et Gabriel-Marie D'Arboussier. L’analyse de ces trois sites à travers le prisme dichotomique colonial/anticolonial démontre qu’Expo 67 était un lieu de discours localisé de l'humanisme colonial et du développementalisme. Les pavillons et les intervenants ont intégré leur propre perception du colonialisme et du développement à un éventail plus large de discours interconnectés sur la valeur des êtres humains.

  • La question métisse en Indochine française est un sujet complexe sur lequel plusieurs auteurs ce sont attardés, mais qui constitue encore un riche terrain de recherches et d’analyses pour les historiens de la colonisation. Ce mémoire tente d’explorer les multiples dialogues et interactions entre la sphère publique indochinoise urbaine s’exprimant en langue française et les pouvoirs coloniaux métropolitains en ce qui a trait au traitement des enfants métis franco-vietnamiens considérés comme « abandonnés » lors de l’entre-deux-guerre. Il tend ainsi à démontrer l’utilisation politique faite de la question métisse par les pouvoirs français dans l’optique d’une légitimation coloniale visant à pérenniser leur système de domination. Dans ce processus, plusieurs réflexions journalistiques, témoignages et objets de propagande ont été confrontés au discours gouvernemental officiel afin de dresser un tableau holistique et synthétique des multiples ambiguïtés inhérentes au déploiement de la stratégie coloniale française en Asie du sud-est : la « mission civilisatrice ».

  • En France, le XVIIe siècle est marqué par deux phénomènes qui concourent à modifier les rapports entre l’État et le territoire. Le premier est l’expansion des frontières du royaume, motivée par des considérations politiques et stratégiques en métropole, doublées d’un intérêt économique outre-mer. Le second est la participation grandissante de l’État dans les projets d’aménagement hydrauliques, tels que la création de nouvelles voies navigables et l’assèchement des marais. Ce mouvement de mise en valeur du réseau hydrographique visant à répondre aux impératifs de la monarchie française à l’échelle du royaume, c’est-à-dire garantir sa puissance en développant son économie et en protégeant son territoire, permet donc de situer la question suivante au cœur de cette recherche : quelle part prend la gestion de l’environnement dans l’expansion de la souveraineté française sur des espaces nouvellement agrégés en Europe et outre-Atlantique ? En quoi l’administration des cours d’eau, les atouts qu’ils représentent et les contraintes qu’ils imposent, participe-t-elle de l’intégration de ces territoires ? En s’appuyant sur les apports récents de l’histoire environnementale, la thèse propose une comparaison entre l’Alsace et la Nouvelle-France qui analyse les modalités d’appropriation des territoires nouvellement agrégés à la couronne de France, à la lumière des interactions entre les pouvoirs publics, les populations et le milieu. En tenant compte à la fois de la dimension matérielle du rapport à l’eau, mais aussi de ses dimensions culturelle, politique et sociale, l’analyse des sources produites par et pour le pouvoir royal montre que, tant lors de la conquête que pour l’administration du territoire, le réseau hydrographique est pris en compte pour répondre aux objectifs politiques, militaires et économiques de la France. La thèse met ainsi en lumière la part prise par la gestion de l’environnement dans les mécanismes d’appropriation du territoire, une part capitale dans le cas d’espaces récemment rattachés au royaume. De fait, dans sa stratégie d’expansion de sa souveraineté, l’État s’affirme comme acteur de la gestion des cours d’eau à travers une action protéiforme. Ce sont surtout les représentants du pouvoir royal dans la province et dans la colonie qui contribuent à légitimer l’action de la monarchie et à asseoir l’autorité du roi par l’encadrement des pratiques et des aménagements des cours d’eau. La capacité d’action des populations dont il faut pragmatiquement tenir compte, et les contraintes imposées par l’environnement hydrique se révèlent dans les discours et dans les mesures adoptées par le pouvoir central comme par ses relais. C’est ainsi que la perspective de l’hydro-histoire comparée, adoptée dans cette thèse pour analyser deux territoires très différents, permet de révéler le décalage entre ce qui pourrait être qualifié d’environnement perçu, sur lesquels se fondent les politiques générales et les grands projets d’aménagement, et l’environnement réel de chaque espace, dont les caractéristiques propres et les intérêts parfois contradictoires contrarient les desseins de la monarchie, poussée au compromis et à l’adaptation.

  • Cette thèse examine le processus de la médicalisation de la maternité dans la province méridionale chinoise du Guangdong entre 1879 et 1938. En explorant ce phénomène à travers l’œuvre médicale missionnaire menée dans la région, cette analyse tente de voir comment la prise en charge médicale des parturientes, puis des futures et nouvelles mères chinoises a pu se traduire sur le terrain, en parallèle ou en dehors des politiques gouvernementales pour le moins limitées. Elle met particulièrement en lumière les manifestations locales de ce processus et l’appréhende selon la perspective des principales concernées : les femmes. Espérant convertir les populations féminines, les missionnaires chrétiens présents dans le Guangdong, particulièrement ceux appartenant à la mission presbytérienne américaine, ont développé une offre de soins qui répondait à la norme sociale chinoise de la ségrégation sexuelle. Au sein des établissements de santé spécialisés ou adaptés à l’accueil des femmes, ils ont également organisé des maternités, ainsi que des services de santé maternelle et infantile, chargés d’étendre la prise en charge des parturientes en amont et en aval de l’accouchement. Si leurs efforts ont pu être en partie freinés par la double position de subordination qu’occupaient les femmes dans l’organisation sociale confucéenne, il n’en reste pas moins que les missionnaires ont rencontré plus d’une sociétés chinoises dans le sud de la Chine et que certaines de ces particularités locales ont facilité, dans une certaine mesure, leurs efforts de médicalisation. Étant moins soumises à la ségrégation des sexes et plus impliquées dans l’économie familiale, y compris en dehors du foyer, qu’ailleurs en Chine, les femmes du Guangdong ont été relativement nombreuses à compléter des formations médicales et infirmières dans les programmes missionnaires. Par conséquent, la profession médicale a connu une véritable féminisation/sinisation, et cette région du monde s’est révélée être un terrain beaucoup plus propice à l’innovation sociale et à l’émancipation des femmes que bien des pays occidentaux. Principales forces motrices de la médicalisation de la maternité, les femmes, professionnelles comme profanes, soignantes comme patientes, n’ont pas que reçu passivement les normes, les savoirs et les pratiques de la médecine occidentale. Elles ont négocié ce modèle sur la base de leurs repères socioculturels et ont contribué à en redessiner les contours, faisant passer la médicalisation par un réel processus de naturalisation.

  • Dans cette étude des représentations genrées et racialisées de Catherine de Médicis, il s’agit d’analyser la manière dont la misogynie, l’anti-italianisme et la haine du parvenu de la France du XVIe siècle ont servi à façonner la légende noire de cette reine. De tels discours sont contenus dans les libelles des Monarchomaques et des Malcontents, publiés dans les années 1573-1576, qui véhiculent une critique du gouvernement de la reine mère fortement misogyne, xénophobes et anti-parvenu à un moment où ses représentations basculent drastiquement dans le mépris, et qui élaborent une véritable théorie du pouvoir monarchique. Ces libelles s’inscrivant dans les débats entourant la nature de la monarchie française au temps des guerres de Religion, l’analyse des représentations de Catherine de Médicis, par le prisme de l’intersectionnalité, nous renseigne plus largement sur les dynamiques de transformations profondes de la monarchie française à l’Époque moderne et nous dévoile une représentation de la noblesse et un idéal monarchique genrés et racialisés promus par ces libellistes.

  • Cette recherche analyse les concepts de confiance et de réputation par l’entremise de procès intentés pour libelle diffamatoire entre les années l791 et 1815 dans le district de Montréal. L’étude montre que la réputation, protégée juridiquement, est un régulateur de l’espace public. Elle contrôle les discours, les correspondances et tout autre écrit qu’un individu pourrait juger diffamants. En plus d’encadrer la liberté d’expression, la réputation structure le marché économique montréalais. Elle se présente comme l’un des moyens mis à la disposition des créditeurs comme des débiteurs pour créer la confiance. Inversement, sa flétrissure compromet l’échange. La réputation sera donc analysée dans ce mémoire comme l’une des formes de régulation sociale des rapports interindividuels au tournant du 19e siècle.

  • En analysant l’évolution des prises de position du philosophe Michel de Montaigne sur la religion et le fait religieux, cette recherche vise à démontrer que l’expérience du voyage en Suisse, en Allemagne et en Italie (1580-81), a influencé à la fois la vie de Montaigne et l’écriture des versions ultérieures de ses célèbres Essais. Pour ce faire, il s’agit, dans ce mémoire, de comparer les représentations que fait Montaigne de l’architecture chrétienne et païenne, des agents de la religion et des cérémonies religieuses dans l’égo-document que constitue le Journal de voyage et celles qu’il expose dans les éditions subséquentes des Essais. En relevant ainsi ce que Montaigne choisit ou non d’altérer dans ses descriptions des différentes confessions chrétiennes et des religions antiques nous pourrons mesurer l’impact de son expérience voyageuse à la fois dans l’espace et le temps. Ainsi nos résultats révèlent un Montaigne plutôt conservateur du point de vue religieux, qui se fait à la fois le chantre de la religion privée et de l’ouverture à l’autre.

  • Ma recherche vise à mieux comprendre comment les relations entre les humains et les chevaux ont été négociées à Montréal, à l’époque où la ville est en voie d’industrialisation. Je montre comment l’idée du « Progrès » s’incarne à Montréal et entraîne des changements importants dans la façon dont les gens voient, littéralement et allégoriquement, la ville en relation avec la place accordée aux animaux, et plus spécifiquement aux chevaux, entre 1860-1916. En m’appuyant sur une analyse de données recueillies dans les archives de la Ville de Montréal, du Musée McCord, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et de l’Université McGill, tels que les Fonds de la Commission de Police de Montréal et les règlements municipaux, ainsi que des images, photos, plans d’époque et des articles de journaux, je montre comment ces relations changeantes s’inscrivent de façon tangible dans la ville qui s’industrialise. Cette recherche examine la question en utilisant trois méthodes exploratoires, et parfois expérimentales. En premier lieu, une recherche dans les règlements municipaux et leur analyse révèlent la façon dont les autorités abordent l’agentivité des chevaux. Ensuite, au moyen d’articles de journaux d’opinion tirés des archives de la Parks and Playgrounds Association, nous nous penchons sur l’espace partagé par les chevaux dans le parc du Mont-Royal. Pour terminer, nous examinons, grâce à une modélisation 3D, le partage de l’espace dans un cadre plus urbanisé, à l’angle des rues Sherbrooke et Guy. Nous retraçons le déplacement des chevaux des cochers pour visualiser les changements apportés dans le cadastre urbain et son impact sur les relations humains/chevaux.

  • Ce mémoire porte sur l’immigration au Québec en comparant le point de vue des principales organisations représentant le monde patronal et le monde syndical de l965 à 1995. Les instances étudiées sont, du côté patronal : le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Chambre de commerce du district de Montréal (CCDM). Du côté syndical, nous analysons le discours des principales centrales, soit la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ). Avec l'augmentation constante du nombre d'immigrants et la diversification de leurs origines, la période étudiée se caractérise par la volonté du gouvernement québécois de prendre en charge les politiques d’immigration et d’intégration des immigrants à la société québécoise. Désireux d'intervenir conjointement avec le gouvernement fédéral, il crée, en 1968, un ministère de l'Immigration. Tout au long de la période étudiée, des négociations entre les deux paliers de gouvernement se traduisent par des ententes qui définissent la marge de manoeuvre de l'État québécois et guident ses actions en matière d'immigration et d'intégration. Au cours des années 1980, l'État québécois se dote d'une politique d'intégration et d'encadrement des immigrants qu’il qualifie d’interculturalisme, destinée à promouvoir la reconnaissance de la pluralité ethnoculturelle et l'adhésion de tous les citoyens à la langue française. En participant aux consultations publiques du gouvernement et en présentant des réclamations, les organisations patronales et syndicales tentent d'influencer les politiques d'immigration. Chaque instance développe une manière particulière d’analyser les questions liées à l’immigration. Dans une large mesure, leurs discours se rejoignent sur l’idée que le gouvernement du Québec prenne en charge le domaine de l’immigration et sur l’apport bénéfique des immigrants pour la société québécoise. Bien souvent cependant, elles s’opposent sur les normes de sélection et sur la manière de mettre en application les politiques d’immigration.

  • Cette thèse s’intéresse à l’évolution du rapport à l’histoire et de la conscience historique dans la société canadienne de la première moitié du XIXe siècle et propose une analyse métahistorique de deux principaux corpus de sources : le matériel pédagogique employé dans les collèges classiques, ainsi que les ouvrages historiographiques et politiques marquants pour l’élite canadienne, des réflexions du politicien Denis-Benjamin Viger au Rapport Durham et aux écrits de William Smith, Michel Bibaud et de François-Xavier Garneau. En analysant ces sources à la lumière d’un outillage théorique issu de l’historiographie de la représentation du temps, je propose une relecture de la constitution d’une conscience historique nationale au Canada français. Je démontre que la « nationalisation » de l’histoire est un phénomène graduel qui s’est échelonné sur l’ensemble des trois premiers quarts du XIXe siècle. Si l’histoire nationale a mis du temps à s’imposer, c’est parce que la conscience historique du monde intellectuel canadien au tournant du XIXe siècle était modelée sur les principes philosophiques universalistes de l’humanisme et du christianisme. Loin d’être spécifique aux Canadiens, cette mutation de la représentation de l’histoire s’insère dans un large mouvement occidental qui a été abondamment observé et commenté par l’historiographie. Enchevêtrées dans une histoire commune avec la « disciplinarisation » de l’histoire, la catégorisation des peuples et leur projection dans le temps n’est ni une évidence ni une nécessité, mais plutôt le produit d’une évolution culturelle partagée à travers le monde atlantique.

  • In this master’s thesis, it was mainly a question of the study of colors in a Book of Hours crafted in the late Middle Ages by the master of Jean d'Albret. This type of document was a book of prayer for the laity. Since, this is still a topic that isn’t really studied, it was decided to analyze illuminations found in this Book of Hours. The themes of these are: the Virgin and the Child, the Adoration of the Magi, Bathsheba in her Bath and Saint Michael against Satan. The main objectives of this study were to identify and demonstrate the origins and cultural buildings of the symbolic of colors in these four images. From this research, it came out that the most important and most used colors in the manuscripts are blue, red, gold, green, white and black. First of all, the symbolic of the color blue is love and it comes from the Virgin Mary. Red is the color of the blood of Christ and it most certainly means strength and courage. However, it can symbolize sin as in the case of King David and Satan. For gold, it represents light, therefore, God himself. In the case of the Magi, it is clear that green symbolizes youth through its association with vegetation and spring revival. White represents the purity of Bathsheba and black on the armor of Saint Michael means humility, because of its link with the clothing of monks.

  • Les Nouvelles-Hébrides représentent un chapitre oublié du colonialisme européen. Pourtant, entre 1906 et 1980, ce petit archipel d’environ quatre-vingts îles a été gouverné conjointement par la France et la Grande-Bretagne. C’est déjà en soi une grande contradiction : deux nations historiquement opposées ont régi une colonie conjointement dans un siècle connu pour ses rivalités coloniales. Comme le titre de la thèse le suggère, la France et la Grande-Bretagne ne s’entendaient pas sur tous les aspects liés à la gouvernance du condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides. Même si l’administration conjointe de l’archipel a commencé en 1906, la thèse se concentre sur la période de 1945 à 1980. Cela ne veut pas dire que les événements d’avant 1945 peuvent être ignorés, loin de là. Dans l’introduction et dans le premier chapitre, certains faits remontant à la création du condominium jusqu’à la Seconde Guerre mondiale sont examinés pour mieux comprendre les origines de certains des événements qui jalonnent le chemin vers l’indépendance de l’archipel. Analysant essentiellement les années 1945 à 1970, le premier chapitre souligne l’impact sans précédent que la Seconde Guerre mondiale a eu sur les Nouvelles-Hébrides. Il ne laisse aucun doute qu’aux Nouvelles-Hébrides, les Français et les Britanniques devaient prendre en considération les aspirations et les besoins des peuples mélanésiens. La question foncière et l’aliénation des terres ont été utilisées comme véhicules pour l’affranchissement politique des Mélanésiens. Le lien entre l’éducation et la participation croissante des Mélanésiens dans la vie politique de la colonie est également exploré. Les deuxième et troisième chapitres se concentrent sur une période beaucoup plus restreinte que le premier chapitre (les années 1970 à 1975 pour le deuxième chapitre et les années 1975 à 1977 pour le troisième chapitre). Ces deux chapitres analysent la vie politique aux Nouvelles-Hébrides qui, dans un court laps de temps, a revêtu les caractéristiques d’une démocratie moderne : partis politiques, campagnes électorales et élections. Ils cherchent à éclaircir le rôle et la place de la France et de la Grande-Bretagne sur la scène politique émergente aux Nouvelles-Hébrides. Analysant les années 1978 et 1979, le quatrième chapitre ne laisse plus aucun doute sur le fait que les Nouvelles-Hébrides se dirigeaient vers une indépendance imminente. Il traite en grande partie des dispositions qui furent mises en place pour préparer l’indépendance. Une fois de plus, les positions de la France et de la Grande-Bretagne sont considérées. Finalement, le cinquième chapitre, qui se penche sur l’année 1980, examine les derniers jours du condominium et démontre que l’indépendance n’a pas été obtenue dans la paix, mais plutôt dans le sang. Cette thèse démontre qu’à la veille de l’indépendance des Nouvelles-Hébrides en 1980, les Britanniques avaient l’avantage sur les plans culturel, social et politique par rapport aux Français. Ils exerçaient également une plus grande influence auprès de la population mélanésienne.

  • Ce mémoire est consacré à l’analyse de la télésérie américaine Mad Men en tant que reflet de la révolution créative aux États-Unis. À travers la fictive agence de publicité Sterling Cooper & Partners et de son charismatique directeur artistique, Don Draper, la série personnifie la culture corporatiste des cols blancs et les nouveaux défis encourus par l’homme de l’organisation dans les années soixante. Basée sur la méthode de l’historicisme, cette analyse historique met en évidence la manière dont Mad Men incarne cette décennie à partir des sources populaires telles que les romans, les films ou les magazines. Ce type de documents sont pris par les créateurs de la série comme l’expression des certaines valeurs et attitudes des années soixante mais aussi bien comme outil pour la critique des idées consacrées. Mad Men nous permet de comprendre la manière dont la révolution des techniques publicitaires se déroule dans le décor d’une société où les grands enjeux restent encore non résolus. Contrairement à l’image d’une époque caractérisée par les mouvements des droits civiques ou la guerre au Vietnam, cette nouvelle production se distingue par la reprise des aspects oubliés de la décennie tels que le machisme du monde corporatiste, la répression des femmes, les préjugés ethniques, le paradis mensonger de la banlieue. Grâce à sa vision iconoclaste des happy days, la série Mad Men est devenue une véritable œuvre culte à l’échelle mondiale. Diffusée sur la chaine AMC entre 2007 et 2015, elle n’a pas seulement atteint de grandes côtes d’écoute, elle a été aussi encensée par la critique et récompensée avec de nombreux prix.

  • Constantine, with his seize of power in the early fourth century, has allowed the growth of a new form of devotion dedicated to the men and women tormented because of their beliefs in Christ and his Holy Father. Thereby, Lawrence, persecuted in 258 A.D. in Rome, has become the main figure of martyrdom in the Eternal City during the following century. This master's thesis aims at comprehending how the cult of Lawrence's unfolded and why it became the predominant martyr cult in the Roman capital. By studying literary and epigraphic sources, especially Damasus, Ambrose, Augustine and Prudence, as well as the archaeological data on the construction of the churches dedicated to Lawrence, we came to the conclusion that the Roman martyr helped establish a Christian collective memory corresponding to the identity needs of the Urbs in this period characterized by the passage of a "pagan" empire to a Christian empire. This creation of a collective memory is based on the sacralisation of the roman territory by the emperor Constantine and the roman bishop Damasus, on the introduction of new rituals and on the instrumentation of Lawrence and the cult of the saints by the ancient writers in their elaboration of a Christian identity for the city of Rome.

  • La dîme fut un impôt important qui permit à l’Église de se structurer au Moyen Âge. Elle reste pourtant méconnue des historiens, qui ont surtout considéré ses côtés économiques et religieux. Qu’en est-il toutefois des jeux politiques l’entourant? Poussé par un désir de comprendre la société médiévale et de démontrer les multiples facettes de la dîme, l’auteur de cet ouvrage a analysé trente et une chartes normandes datées du XIe au XIIIe siècle et majoritairement produites par les seigneurs de Tancarville, qui étaient alors chambellans de Normandie. Ces chartes sont presque toutes des confirmations de dons de dîmes destinées à l’abbaye Saint-Georges de Boscherville, nécropole des chambellans qui en furent les fondateurs à l’aube du XIIe siècle, et leur analyse, à la lumière de deux chapitres historiographiques traitant de la dîme, des seigneurs de Tancarville et de l’abbaye, a permis à l’auteur de démontrer que les dons de dîmes ont pu être utilisés dans le but d’affirmer l’autorité des chambellans sur les moines de Saint-Georges ou de faire accepter certaines clauses à ces derniers. L’étude de ces chartes a également permis de découvrir l’existence d’un document falsifié. En même temps, cette étude vient s’ajouter à d’autres plus anciennes pour synthétiser les connaissances et y ajouter une meilleure compréhension des richesses dont a pu jouir l’abbaye bénédictine. Elle vient aussi confirmer la valeur économique importante des dîmes. Enfin, ce mémoire publie quelques chartes inédites et propose une brève analyse du cartulaire de Saint-Georges de Boscherville rédigé au XIIIe siècle et encore méconnu de nos jours. En ce sens, il ouvre la voie à de nouvelles opportunités pour les chercheurs intéressés, puisqu’il effleure le contenu et les détails d’un document massif de deux cent vingt-six folios inédit à ce jour. Ainsi, si cette étude laisse bien des portes ouvertes derrière elle, elle a aussi su en éclairer quelques-unes.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 17/07/2025 13:00 (EDT)

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