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Thèses et mémoires

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  • En 1960, Fernand Cadieux et Pierre Juneau créent le premier Festival international du film de Montréal. Chaque année le Festival a lieu au mois d’août jusqu’à l’Expo 67, événement qui marque à la fois le point culminant et final de cette aventure culturelle. L’histoire de cette institution touche à la culture, au personnalisme, au nationalisme, à la cinéphilie ainsi qu’à l’institutionnalisation et à l’industrialisation du cinéma au Canada et au Québec pendant les années cinquante et soixante. Conçu sous le régime politique de Duplessis par d’anciens membres de la Jeunesse étudiante catholique qui deviendraient presque tous fédéralistes, le Festival constitue un objet idéal d’histoire culturelle propice à étendre la compréhension des origines catholiques de la Révolution tranquille. Au plan culturel, il permet aussi de comprendre plus finement la resynchronisation du Québec dans la trajectoire de la modernité, ainsi que les répercussions du choc entre nationalistes et gauchistes québécois contre libéraux fédéralistes. Ce mémoire permet aussi de découvrir le FIFM comme institution cinématographique québécoise, le réseau d’acteurs et d’établissements qui le soutiennent et l’objet de leur passion : les films. La présente analyse explore la manifestation dans ses dimensions à la fois cinématographique et politique, artistique et historique.

  • This thesis focuses on the process of identity formation of second generation Italo-Quebeckers during the second wave of migration. More precisely, it looks at the creative works of Marco Micone, Mary Melfi and Paul Tana in order to reveal certain aspects of identity that are contained in works of fiction. It is through their vision that it is possible to identify several narrative frames that underscore different migratory and settlement trajectories in Quebec. These visions also expose the challenge of the (re)definition of self in a modern and bilingual society. Instead of defining a “global” identity, this thesis is more interested in the elements that shape, affect, and above all, put pressure on the (re)identification of this generation. Drawing upon the sources employed in this thesis, three main themes emerge as modelling elements of identity for the second generation of Italo-Québécois: the relationship to language(s), gender relations, and intergenerational dynamics. All these themes are explored by each of the creators, although in different ways. This reinforces the idea that it is impossible to talk about a common Italian-Québécois identity and that it is preferable to talk about Italian-Quebecois subjectivities. Ultimately, it is a matter of disclosing how literary and creative works encourage us to rethink the establishment of Italians in Quebec, as well as their vision of Quebec society.

  • Au cours de la deuxième moitié des années 1880, la vie politique française est marquée par l’émergence du boulangisme. Ce mouvement contestataire éphémère, qui se forme autour du général Boulanger, rassemble aussi bien des membres de la gauche que de la droite grâce à un programme qui se résume principalement au slogan «Dissolution, constituante, révision». En s’opposant au régime parlementaire des républicains modérés, le boulangisme menace la Troisième République et suscite également des craintes à l’échelle européenne, alors qu’on appréhende qu’une victoire du «général Revanche» n’entraîne, volontairement ou non, une nouvelle guerre européenne. Ce mémoire vise à approfondir les connaissances sur la perception du boulangisme hors France en analysant le contenu de quatre journaux britanniques (le Birmingham Daily Post, le Manchester Guardian, le Scotsman et le Times) qui ont été choisis afin d’assurer une représentation géographique et politique. Les deux premiers chapitres abordent la perception de l’impact du boulangisme sur la scène européenne et sur la scène politique française, alors que le dernier chapitre s’attarde à l’image que se fait la presse britannique du général Boulanger comme individu. Ce qui se dégage de cette analyse est une perception principalement négative du boulangisme.

  • Dès les batailles de Lexington et Concord le 19 avril 1775, la guerre d’Indépendance américaine retient l’attention en France, et ce, à la fois des diplomates français, mais également de l’opinion publique française. Parmi les deux groupes, on retrouve des éléments qui tentent de favoriser et de préparer une intervention officielle de la France dans cette guerre. L’objectif de ce mémoire est donc d’étudier l’interaction qui eut alors lieu entre l’opinion publique et la diplomatie. Le premier chapitre étudie comment l’opinion publique crée les conditions opportunes à l’intervention de Beaumarchais auprès du gouvernement français, puis l’impact de cette intervention. Le second chapitre s’intéresse quant à lui aux arguments mis de l’avant par le ministère des Affaires étrangères – par l’entremise de sa propre gazette, les Affaires de l’Angleterre et de l’Amérique – pour convaincre et préparer l’opinion publique à l’intervention de la France dans la guerre d’Indépendance américaine.

  • Les termes du traité de paix entre Charles VI et Henri V qui est ratifié par les deux souverains à Troyes en mai 1420 sont plutôt clairs et paraissent aisément applicables : l’unique héritier de Charles VI, le dauphin Charles, est déshérité; Henri V, par le mariage qui l’unit à la fille du roi de France, Catherine, devient le nouveau successeur légitime de Charles VI et, lorsque celui-ci mourra, règnera sur le France et l’Angleterre sans toutefois unir les deux royaumes; le traité scelle aussi l’alliance entre la Bourgogne, l’Angleterre et la moitié nord de la France dans la guerre contre le parti armagnac que dirigie le dauphin Charles et qui contrôle la moitie sud, le royaume de Bourges. Toutefois, lorsque la cérémonie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes se termine, la théorie du document se heurte à une réalité bien différente. Alors que le traité prévoit une adhésion totale de la moitié nord de la France à la paix et la disparition politique du parti armagnac du dauphin Charles, c’est tout le contraire qui se produit : des mouvements d’opposition ou de résistance au traité et à l’autorité qu’il confère à Henri V comme héritier et régent de France surgissent de toute part et le parti du dauphin, bien loin de disparaître, tient tête à la « coalition » anglo-franco-bourguignonne. À tout cela vient s’ajouter le décès prématuré, en août 1422, d’Henri V qui, lorsque Charles VI le suit dans la tombe en octobre de la même année, laisse les royaumes de France et d’Angleterre entre les mains d’un roi qui n’a pas encore un an. Tous ces faits semblent bien signifier l’échec de la paix et les responsables chargés de l’appliquer en sont tout à fait conscients. Il n’en demeure pas moins que la décennie qui suit la ratification du traité, malgré tout ce qui s’y oppose, est le théâtre d’une véritable tentative d’application de la paix de Troyes ou, du moins, des articles et des éléments de celui-ci que l’ont peut réellement mettre en pratique.

  • Au Canada, la première forme de système politique comportant une assemblée de représentants élus a vu le jour à la fin du XVIIIe siècle. Dans l’ancienne colonie de la Nouvelle-France, une population qui n’avait jamais connu de démocratie auparavant s’est familiarisée avec la vie civique en moins de 50 ans. Ce mémoire porte sur une expérience de mobilisation populaire à la veille des Rébellions de 1837-1838. Il cherche plus précisément à comprendre les modalités mises en place dans le monde rural afin de canaliser l’appui populaire envers le Parti patriote dans le district de Montréal. Cet angle permet de faire ressortir la participation accrue des Canadiens lors de la période tendue qui suivit le dépôt des Quatre-Vingt-Douze Résolutions en 1834. Cette thèse se propose donc de montrer le lien entre la mobilisation politique et les pratiques émanant de la masse populaire. Ce mémoire démontre donc l’influence de la population paysanne du Bas-Canada dans la culture politique des patriotes et de ce fait, souligne les procédés que les individus ont mis en place au cours de leur apprentissage démocratique.

  • La présente thèse de recherche concerne l’évolution du système éducatif iranien à l’époque des Qâdjârs, et étudie notamment le rôle qu’y ont eu la France et les acteurs français. Il s’agit de mettre en, exergue l’influence du système éducatif français sur celui de l’Iran, sans pour autant être une comparaison de ces deux systèmes. Ce travail est une recherche historique, qui prend pour but d’étudier le processus de formation d’une structure scolaire moderne en Iran de 1851 à 1925. En prenant contact avec l’Occident, l’Iran du début du XIXème siècle cherche à combler son retard par rapport aux pays européens industrialisés, en leur empruntant savoirs, technologies et méthodes. La mise en place d’un système éducatif radicalement différent de la structure préexistante des écoles coraniques, dites maktab, participe de ce mouvement et est vue par les élites progressistes comme une condition sine qua non à la modernisation du pays. Le modèle éducatif français leur apparait comme étant le meilleur à suivre, et avec lui se diffusent dans le pays la langue et la culture française. Dans cette thèse de doctorat, nous entendons d’abord analyser l’arrière-plan sociopolitique à la mise en place d’un nouveau système scolaire, via la fondation d’écoles modernes, en Iran. Nous tâchons ensuite d’étudier les modalités de mise en œuvre de ce système par les acteurs aussi bien étatiques que privés, tant français qu’iraniens.

  • During his lifetime from 1767 to 1842, Henri de Ste-Gême, an émigré of the French Revolution migrated to the French colony of Saint-Domingue where he fought for both the British and the Republican armies. Afterwards he migrated to Cuba and to New Orleans where he fought under the command of General Andrew Jackson during the Battle of New Orleans and was praised for his service. Henri de Ste-Gême returned to France in 1818 and imparted the Louisiana business to his friends. Notably, it was Jean Boze who would later write chronicles about what was going on in New Orleans. This correspondence serves as a witness to the evolution of New Orleans during the 1830s at a moment where the Francophones went from being a majority to a minority. Further, this Americanization and diversification of the population is described by Boze, a Saint-Domingue refugee, who devotes special attention to this part of the population and to their relationship with other francophones during that time period. Furthermore, Boze’s correspondence reveals France’s importance in American Louisiana particularly in the 1830s, when New Orleans formed an enclave in the French Atlantic world and when the French-speaking population developed a hybrid identity.

  • La présente étude sert à rassembler tous les vases attiques à figure rouge présentant des scènes sexuellement explicites connues à ce jour. Un examen attentif de ces sources permit de les décrire ainsi que de les comparer afin d'en faire ressortir les similitudes et les différences. Ces vases, étrangement, proviennent majoritairement d'Étrurie, ce qui surprend lorsqu'on sait qu'ils ont été fabriqués en Grèce. Grâce à l'étude du commerce à cette époque, on constate que ces vases n'occupaient pas une grande place dans les relations commerciales entre Grecs et Étrusques. De plus, ces derniers les utilisaient dans un contexte funéraire, ce qui diffère grandement des Grecs. En effet, ces derniers semblent avoir utilisé ces vases dans un contexte où le vin était central, le symposion. Bien que ce genre de banquet était une activité généralement domestique, on se rend compte, à la lumière de découvertes archéologiques, que les vases sexuellement explicites auraient pu être utilisés dans un contexte lié à la prostitution, les bordels. Ceci nous amène donc à nous questionner quant au statut des femmes qui y sont représentées. Finalement, l'étude des sources littéraires, de peu contemporaines aux vases à l'étude, nous renseigne, en partie, sur les opinions quant aux différentes pratiques sexuelles de l'époque. Au final, bien que des pistes théoriques intéressantes se dégagent de l'étude de ces vases, il reste que des conclusions sûres et hors de tout doute sont impossibles étant donné le manque de source. Ces vases présentent donc un portrait à mi-chemin entre la réalité et le symbolisme de la sexualité en Grèce antique.

  • La perception du Second Empire français a longtemps été sujette à controverse dans l’historiographie française. Alors que le régime a été synonyme de honte nationale pendant plusieurs décennies, l’historiographie en a tracé un portrait peu flatteur qui a tardé à évoluer. Cette interprétation négative dure jusqu’aux années 1930-1940, à partir desquelles les historiens remettent en question les idées reçues sur le régime et le perçoivent positivement. En effectuant une critique externe et interne d’ouvrages publiés par des auteurs français sur le Second Empire depuis 1870, le présent mémoire vise à identifier les facteurs qui expliquent la lente transformation de la perception du régime et de l’Empereur. La critique externe démontre que les auteurs, le contexte historique et la discipline historique ont joué un rôle dans cette perception. L’analyse interne de la politique socio-économique, intérieure et extérieure du régime, ainsi que de la personnalité de l’Empereur, démontre que d’autres facteurs, comme l’utilisation de sources et la façon d’aborder le sujet, ont eu un impact sur l’évaluation de Napoléon III et du Second Empire.

  • Au XIXe siècle émerge une criminologie naturalisante qui définit l’empoisonnement comme un crime féminin. L’étude proposée explore le lien qui s’établit entre le sexe de la personne criminelle, son genre et le moyen de perpétration de son acte meurtrier par l’analyse des procès pour empoisonnement répertoriés au Québec pour la période allant de 1867 à 1900. Comparant les procès d’empoisonneurs aux procès d’empoisonneuses, confrontant les acteurs historiques à leurs situations vécues, la recherche parcourt les manifestations du genre dans les méthodes criminelles employées par les accusé-e-s ainsi que dans les discours produits à leur endroit tout au long du processus judiciaire. Les résultats sont révélateurs des normes sexuelles en vigueur dans la société québécoise à la fin de l’époque victorienne et s’insèrent dans la lignée des études sur la régulation sociale au Québec.

  • Publiés en 1838 mais datant pour l’essentiel de la fin du régime français au Canada, Les Mémoires du S... de C..., contenant l’histoire du Canada durant la guerre, et sous le gouvernement anglais sont attribués depuis 1940 à Louis-Léonard Aumasson de Courville (c. 1722-1781), un notaire et écrivain d’origine champenoise ayant vécu en Acadie française et dans la vallée du Saint-Laurent.. Le manuscrit (conservé aux archives du musée McCord de Montréal) à la base de cette publication daterait donc de la fin des années 1750. Peu après la prise de la colonie par les Britanniques, Courville s’est mis à réviser ce texte à l’intention de la nouvelle administration, rédigeant un deuxième manuscrit correspondant, à se fier à l’exemplaire conservé (également aux archives McCord), à une partie seulement du premier. Les deux versions se distinguent de nombre d’autres témoignages de cette période par leur ton incisif et leur touche anticléricale. Le premier chapitre du mémoire s’attache à suivre l’histoire des textes courvilliens : les circonstances de leur rédaction et leur utilisation dans l’historiographie, mais aussi leur étude par Aegidius Fauteux, celui qui percera le mystère entourant la personne qui s’est cachée pendant presque deux siècles derrière le pseudonyme du « S... de C... ». Le deuxième chapitre s’interroge sur les motifs de l’auteur de ces mémoires, s’attachant pour ce faire à suivre son parcours personnel difficile. Enfin, le troisième chapitre est consacré à l’analyse du propos de Courville dans les deux versions de ses Mémoires, véritable réquisitoire contre la corruption du régime français finissant.

  • Ranging from contemporaries to observers of the XX and XIX centuries, the First World War is a part of human history difficult to portray that many have described as a “total war”. This concept, which is often employed as a synonym for a war of extreme intensity, is generally perceived from a material angle. In other words, it involves an all-out mobilisation of human, financial, and material resources. As part of this research, I focus on the intention to completely destroy the enemy at the risk of destroying oneself in the process. After all, why would actors think it logical to risk self-destruction in the war? Above all, this struggle needs to be perceived as logical, which would make it necessary for their own survival; it could even be perceived as desirable because it presages a better future. For this reason, the study of the Canadian case is quite instructive because this British dominion, without objectively being threatened with destruction, has participated in a war effort in a way comparable to Western European states. Hence, understanding the concept of Canadian “total war” of 1914-1918 can enable us to better understand total war efforts of other countries and other conflicts. In this dissertation, I propose a twofold discursive analysis based on images of war—drawings, caricatures, and posters. In the first part, a new “vocabulary” of total war common to the Allies and comprised of myths, images and key words geared to the articulation of a common war language is created in the in the international arena. In the second part, Canada adopts this language, albeit in a differentiated form, for political, ethno-linguistic cultural, and many other reasons. The dynamic of identity creation is borrowed from abroad (“Us”, the Allies against “Them”, the enemies of civilisation) and is transposed to the national level, culminating during the elections of December 1917. By observing how Canada reacted to the resulting stress of the total war effort of the Allies, it is possible to develop an alternative observation of political and social struggles of the Dominion at war that runs counter to traditional historiographies. I propose a portrait of Canadian society where identity, ideas, gender, and a sense of belonging to the Canadian community do not depend on one’s ethnicity, but rather on whether or not one supports the objectives of the total war put forth by the Allies. In brief, the sense of belonging to an international community of ideas at war—the Allies—, according to this analysis, is the guiding principle for nationalist Canadian actors.

  • Suite à la sévère et foudroyante défaite aux mains de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, des mouvements de résistance, refusant l’armistice, se sont organisés en France pour s’opposer à l’occupation nazie puis au régime de Vichy. Exilé à Londres, Charles de Gaulle réussit, entre 1940 et 1944, à s’imposer comme le chef de ces organisations résistantes. Le présent mémoire propose d’analyser le processus de ralliement au gaullisme à travers de nouveaux questionnements, en explorant le rapport que la Résistance intérieure française entretient avec le monde ainsi que la manière dont les facteurs internationaux influencent l’adhésion des résistants français au général de Gaulle. Notre étude, basée sur l’analyse du contenu de la propagande clandestine et de la France libre, expose l’importance qu’elles accordent aux sujets internationaux et à leur association favorable au général de Gaulle. Elle révèle en outre la présence de liens étroits entre le rapport de la Résistance intérieure au monde et ce qu’incarne pour elle le général de Gaulle. Notre analyse montre ainsi l’influence significative des facteurs internationaux dans le processus de ralliement de la base résistante au gaullisme. Apportant nuances et précisions à la conception politique traditionnelle des liens entre la Résistance intérieure et le général de Gaulle, notre mémoire permet une compréhension plus complète du phénomène résistant en France.

  • After an eight-year war, Algeria gained full independence. Saharan oil, a major reason for the extension of the war, became the property of the new independent republic. On the other hand, French petroleum companies, which had a quasi-monopoly over the oil industry, kept their former privileges. Nevertheless, the Evian Accords of March 1962, which guaranteed these privileges, were challenged by the new Algerian authorities meeting in Tripoli, Libya, a few months later. This was in line with the will of the Algerian governing party to nationalize the gas and oil industry. Finally the adoption of the socialist path by the new leadership, in addition to the departure of the majority of the European population, compromised the French strategy to keep control of Saharan supplies, the more so that they were payable in French francs. This thesis asks the following question: what strategies did France adopt to safeguard its interests in anticipation of the nationalization of the oil industry it considered inevitable? A chronological approach makes it possible to show the evolution of Franco-Algerian relation in the field of oil between 1962 and 1971. Sources are mainly the archives of the French petroleum company TOTAL and the French Foreign Affairs ministry. For the Algerian side, it makes uses of the personal archives of the Algerian minister of industry and energy at the time, Abdesselam Belaïd. The dissertation demonstrates that, starting from the beginning of 1960’s, the main goal of France was to diversify its sources of supply and to diminish its dependency towards Algerian oil. Saharan resources were part of the strategy. In addition, this research shows that, starting in the middle of the 1960’s, French petroleum companies diminished their level of engagement in Algeria to the minimum. Finally, the thesis highlights the limits of the French strategy of diversification of its oil supply.

  • Dans le New York underground des années 1940, la Beat Generation gagne son nom, de même que son étoffe contreculturelle, grâce à l’union entre la quête littéraire d’avant-garde et l’art de vivre anticonformiste que concrétisent spontanément ses inspirateurs. La sensibilité revendiquée par les beats de la première heure, soit leur volonté de libération spirituelle, se forge au milieu de l’American Century, entre le péril nucléaire de la guerre froide et l’effervescence hipster exaltée par le jazz. Pourtant, une décennie après cet épisode marginal aboutissant aux publications de Howl and Other Poems (1956) par Allen Ginsberg et de On the Road (1957) par Jack Kerouac, une nouvelle figure sociale entre dans l’orbite de la Beat Generation : le beatnik. Créé par un journaliste, le néologisme reflète les stéréotypes prêtés au mouvement, sitôt subjugué aux forces de la société de consommation. Le mémoire a pour sujet l’entrée de cette contreculture au sein de la culture de masse, tout en signalant le rôle clé qu’y occupe la presse écrite. Par-delà l’implacabilité proverbiale des critiques que relève l’historiographie, la présente étude soutient que les journaux et les magazines, en ouvrant le champ des représentations associées à la Beat Generation, participent à l’avènement du beatnik, réverbéré dans les autres médias. Au terme de l’analyse, la contreculture se comprend tant par ses idées fondatrices que par la pression qu’exerce la culture de masse sur elle; la réunion de ces deux éléments antagoniques renforce l’importance historique de la Beat Generation comme mouvement social aux États-Unis.

  • Au début des années 1970, les travailleurs de l'amiante de Thetford Mines et d'Asbestos ont entrepris un combat pour assainir leurs milieux de travail et leurs villes, dans lesquelles les mines étaient imbriquées. À Thetford Mines, ils ont mené une longue grève de sept mois et demi qui a conduit à la mise sur pied du Comité d'étude sur la salubrité dans l'industrie de l'amiante, puis, avec l'élection du jeune Parti québécois, à la Loi sur la santé et la sécurité du travail qui introduisait les principes de l'élimination des dangers à la source et de la participation des travailleurs à son application. La crédibilité de leurs syndicats s'en trouvait renforcée. Mais bientôt la montée d'un mouvement international visant à bannir l'amiante et la crise économique du début des années 1980 allaient porter un dur coup à l'industrie et entrainer un déclin que rien ne pourrait arrêter. Les travailleurs miniers, qui s'étaient unis contre leurs employeurs et parfois contre l'État dans leur combat pour la santé, s'allièrent dès lors à leurs entreprises et aux pouvoirs publics pour promouvoir le minéral et tenter de préserver leurs emplois et la vitalité de leurs régions. Ils n'ont jamais envisagé l'arrêt de la production d'amiante car ils ont toujours considéré qu'il est possible d'en maitriser les risques et ils défendirent bec et ongles leur produit en arguant du caractère sécuritaire de ses utilisations modernes, malgré un consensus international grandissant à l'encontre de cette thèse.

  • Cette thèse examine les discours sur la société de consommation à Montréal entre 1945 et 1975, soit pendant la période d’abondance relative surnommée les Trente Glorieuses. En s’appuyant sur des discours dont la provenance reflète la diversité des points de vue qui entrent dans les foyers et circulent dans l’espace public québécois — périodiques grand public; magazines « féminins »; publications des institutions financières, des syndicats, de groupes gravitant plus ou moins loin de l’Église catholique, d’associations de parents, du milieu communautaire; mémoires en service social; rapports des commissions d’enquête gouvernementales — elle lève le voile sur la façon dont l’entrée dans la consommation de masse et ses répercussions sur les modes de vie sont perçues par une vaste gamme de commentateurs et, dans une moindre mesure, vécues. En s’appuyant sur une analyse quantitative, elle soutient que Montréal et le Québec n’entrent dans la société de consommation qu’à partir des années 1960, même si plusieurs indicateurs économiques et la consommation domestique des ménages font état d’une prospérité caractérisant l’ensemble de la période. Elle procède ensuite à une analyse qualitative des discours sur l’état de l’économie qui met en lumière la persistance d’inquiétudes — notamment au sujet de l’inflation, pourtant bridée — tout au long des Trente Glorieuses, l’abondance semblant manifestement fragile aux yeux de plusieurs experts. Elle se tourne par après vers les réactions positives, ambivalentes, mais surtout négatives que suscite l’entrée dans la consommation de masse elle-même et la transformation des valeurs qui en découle. Puis, elle propose une analyse des discours portant sur les répercussions de l’entrée dans la société de consommation sur les pratiques financières (l’épargne et le crédit), sur les rapports familiaux et la construction des identités au foyer ainsi que sur la pauvreté. Elle pose l’hypothèse d’une réticence plus grande des experts franco-québécois à la consommation de masse par rapport à leurs collègues anglophones. Elle soutient également que l’entrée dans la société de consommation renforce le patriarcat au Québec, du moins dans les discours. Ceux-ci se déclinent par ailleurs en deux temps, le conservatisme de la période 1945-1965 cédant le pas à des prises de position imprégnées par le contexte de contestation sociale du tournant des années 1970. À partir de la fin des années 1960, des phénomènes comme l’endettement ou la pauvreté commencent à être appréhendés en lien avec le consumérisme dans le cadre d’une rhétorique socialisante, souvent assez militante, qui conçoit de plus en plus la consommation comme un problème structurel et collectif en soi.

  • Alors que la Première Guerre mondiale fait encore rage, le banquier et philanthrope Albert Kahn, crée, en 1916, le Comité national d’études sociales et politiques (CNESP). Composé d’intellectuels français, le CNESP se réunit une fois par semaine, et ce, jusqu’en 1931, afin de discuter des plus chauds sujets de l’heure. Résolument tourné vers l’international, ce comité, bien que les membres soient exclusivement Français, reçoit un nombre important de conférenciers étrangers et s’intéresse grandement à ce qui se passe à l’extérieur des frontières de la France. Ce mémoire, qui s’inscrit dans les courants de l’histoire internationale et l’histoire intellectuelle, met l’accent sur cet intérêt pour les sujets internationaux et étudie la conception que se fait le CNESP de l’internationalisme durant la période de l’entre-deux-guerres. L’analyse des procès-verbaux des rencontres révèle que le comité a une vision de l’international qui s’exprime sur deux niveaux. D’abord, il entrevoit l’international comme quelque chose d’objectif : le système international doit être organisé selon les principes de paix par le droit et les problèmes à caractère global doivent être solutionnés selon les méthodes objectives de la science. Ensuite, l’étude des considérations subjectives derrière de telles prétentions d’objectivité dévoile une conception de l’international qui est influencée par une forte croyance en l’universalisme des valeurs françaises. La conception de l’international génère donc une dynamique d’exclusion qui s’exprime plus particulièrement à travers un langage métaphorique lié à la famille.

  • Opposing Bolivia and Peru to Chile, the War of the Pacific (1879-1884) stands in Bolivia’s national memory as a humiliating moment, a fracture in the country’s territorial integrity, a bitter defeat. If this defeat left a pungent taste in Bolivian patriot’s mouth, it also signified the effective transition (that would last for decades) from military to civilian government. In fact, while nineteenth century Bolivia is characterized by a slow political, economic and social development – which can be perceived as lagging behind in comparison to its closest neighbors – the War of the Pacific marks a turning point as the weak State starts to grow significantly stronger. We consider this bellicose context as a critical juncture in the development of the Bolivian State, and it represents the starting point from which our thesis commences. Looking back at the quarter of century that begins with the War of the Pacific and that runs until the juridical aftermaths of the Federalist War (1898-1899), we first suggest that this period witnesses a strengthening of the State structured around a formal reinforcement of republican institutions (political parties, elections, etc.). This consolidation is especially evidenced by the development of a powerful pensée d’État expressed along the lines of a modern liberal capitalist democracy. Hence, the State emerging at the end of nineteenth century presents itself as a very restrictive republican democracy in which meshes an economy of capitalist nature – such harmonization becoming possible with the development of a “spirit of capitalism” among the Creole elite. Secondly, we argue that this capitalist republican State allows the emergence of a Bolivian nationalism – mostly inexistent until then – supported by the Creole elite. This nationalism will serve, in return, as a legitimizing cultural tool for the State for which stabilizing and reinforcing the Creole elite’s power remains its chief function. This history of State and national development is not however a history of the institutional evolution of the nation-State in the material sense of the word. It is rather a study of the development of the ideas that allow these institutions to emerge and to be imposed. It is, in other words, an intellectual history of political ideas inscribed in the social. Focusing on the political discourses (electoral speeches, pamphlets, manifestos, scientific literature, pleas, etc.) mobilized and deployed among the Creole elite during the nineteenth century’s last 25 years, it is not specifically the institutions that are studied but the mentalités that support them: pensée d’État, spirit of capitalism, nationalism. Without denying the real and effective agency of the indigenous groups and communities regarding the political, cultural, economic and social transformations that have marked Bolivia’s history, the central idea that supports our thesis is that it is ultimately the State that dictates the country’s political, social and economic agenda. Our work aims to reposition the State as the main changing force in Bolivia at the turn of the nineteenth and twentieth centuries. Through its institutions, its monopoly of legitimate violence, and the pensée d’État that supports it, the State commands all of Bolivia’s society other forces that gravitates in its web of power to adopt a reactive or reactionary position. Despite resistances that lead it to change, despite oppositions that coerce it to bend, the State remains the first and last force for change at the end of nineteenth century and the beginning of the twentieth. This thesis intends to show how this remarkable and singular power apparatus came to life and evolved.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 17/07/2025 13:00 (EDT)

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