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Thèses et mémoires
  • Cette thèse a comme objectif de démontrer combien Alaric et ses Goths étaient Romains dans pratiquement toutes les catégories connues sur leur compte. Pour ce faire, l’auteur a puisé dans les sciences sociales et a emprunté le champ conceptuel de l’éminent sociologue Pierre Bourdieu. À l’aide du concept d’habitus, entre autres choses, l’auteur a tenté de faire valoir à quel point les actions d’Alaric s’apparentaient à celles des généraux romains de son époque. Naturellement, il a fallu étaler le raisonnement au long de plusieurs chapitres et sur de nombreux niveaux. C’est-à-dire qu’il a fallu d’abord définir les concepts populaires en ce moment pour « faire » l’histoire des barbares durant l’Antiquité tardive. Pensons ici à des termes tels que l’ethnicité et l’ethnogenèse. L’auteur s’est distancé de ces concepts qu’il croyait mal adaptés à la réalité des Goths et d’Alaric. C’est qu’il fallait comprendre ces hommes dans une structure romaine, au lieu de leur octroyer une histoire et des traditions barbares. Il a ensuite fallu montrer que la thèse explorait des avenues restées peu empruntées jusqu’à aujourd’hui. Il a été question de remonter jusqu’à Gibbon pour ensuite promouvoir le fait que quelques érudits avaient autrefois effleuré la question d’Alaric comme étant un homme beaucoup moins barbare que ce que la tradition véhiculait à son sujet, tel que Fustel de Coulanges, Amédée Thierry ou encore Marcel Brion. Il s’agissait donc de valider l’angle de recherche en prenant appui d’abord sur ces anciens luminaires de la discipline. Vint ensuite l’apport majeur de cette thèse, c’est-à-dire essentiellement les sections B, C et D. La section B a analysé la logistique durant la carrière d’Alaric. Cette section a permis avant tout de démontrer clairement qu’on n’a pas affaire à une troupe de brigands révoltés; le voyage de 401-402 en Italie prouve à lui seul ce fait. L’analyse approfondie de l’itinéraire d’Alaric durant ses nombreux voyages a démontré que cette armée n’aurait pas pu effectuer tous ces déplacements sans l’appui de la cour orientale. En l’occurrence, Alaric et son armée étaient véritablement des soldats romains à ce moment précis, et non pas simplement les fédérés barbares de la tradition. La section C s’est concentrée sur les Goths d’Alaric, où on peut trouver deux chapitres qui analysent deux sujets distincts : origine/migration et comparaison. C’est dans cette section que l’auteur tente de valider l’hypothèse que les Goths d’Alaric n’étaient pas vraiment Goths, d’abord, et qu’ils étaient plutôt Romains, ensuite. Le chapitre sur la migration n’a comme but que de faire tomber les nombreuses présomptions sur la tradition gothe que des érudits comme Wolfram et Heather s’efforcent de défendre encore aujourd’hui. L’auteur argumente pour voir les Goths d’Alaric comme un groupe formé à partir d’éléments romains; qu’ils eurent été d’une origine barbare quelconque dans les faits n’a aucun impact sur le résultat final : ces hommes avaient vécu dans l’Empire durant toute leur vie (Alaric inclus) et leurs habitus ne pouvaient pas être autre chose que romain. Le dernier chapitre de la section C a aussi démontré que le groupe d’Alaric était d’abord profondément différent des Goths de 376-382, puis d’autres groupes que l’on dit barbares au tournant du 5e siècle, comme l’étaient les Vandales et les Alamans par exemple. Ensemble, ces trois chapitres couvrent la totalité de ce que l’on connait du groupe d’Alaric et en offre une nouvelle interprétation à la lumière des dernières tendances sociologiques. La section D analyse quant à elle en profondeur Alaric et sa place dans l’Empire romain. L’auteur a avant tout lancé l’idée, en s’appuyant sur les sources, qu’Alaric n’était pas un Goth ni un roi. Il a ensuite analysé le rôle d’Alaric dans la structure du pouvoir de l’Empire et en est venu à la conclusion qu’il était l’un des plus importants personnages de l’Empire d’Orient entre 397 et 408, tout en étant soumis irrémédiablement à cette structure. Sa carrière militaire était des plus normale et s’inscrivait dans l’habitus militaire romain de l’époque. Il a d’ailleurs montré que, par ses actions, Alaric était tout aussi Romain qu’un Stilicon. À dire le vrai, mis à part Claudien, rien ne pourrait nous indiquer qu’Alaric était un barbare et qu’il essayait d’anéantir l’Empire. La mauvaise image d’Alaric n’est en effet redevable qu’à Claudien : aucun auteur contemporain n’en a dressé un portrait aussi sombre. En découle que les auteurs subséquents qui firent d’Alaric le roi des Goths et le ravageur de la Grèce avaient sans doute été fortement influencés eux aussi par les textes de Claudien.

  • La métaphore de la famille a été utilisée, aussi bien à l’époque coloniale qu’à l’époque républicaine, pour illustrer le système politique idéal, la domination d’un groupe privilégié, les parents, sur une population obéissante, les enfants. Cette thèse survole les multiples facettes de la minorité en Équateur à l’époque coloniale et au début de l’époque républicaine (1760-1845), en se penchant sur les stratégies mises en place par l’État pour reléguer à un rang subalterne des individus n’appartenant pas à la catégorie raciale blanche métisse, c’est-à-dire les Indiens, les Noirs, les sang-mêlés, à travers un discours infantilisant. Elle s’intéresse aussi à la résistance d’individus refusant de se percevoir comme des mineurs et qui n’acceptaient pas l’ordre établi, les lois ou les décisions gouvernementales. En se présentant comme des parents compétents et en réclamant la patria potestad, l’autorité légale sur leurs enfants, des adultes considérés comme des enfants métaphoriques dans la grande famille patriarcale, par exemple des femmes, des pères indiens ou même des esclaves d’origine africaine, ont revendiqué plus d’autonomie pour eux, pour leurs familles, ou pour leurs communautés. Les guerres d’indépendance ont donné naissance à une république, la Grande-Colombie, et plus tard à un pays, l’Équateur. La figure symbolique du « parent » n’était plus incarnée par le roi d’Espagne et son appareil bureaucratique. Le système politique avait maintenant plusieurs « pères », membres d’un groupe restreint de Créoles qui, hier encore, se plaignaient d’être infantilisés par les Espagnols tyranniques. Les gens du peuple, en grande partie composé d’Indiens, étaient toujours considérés comme des « enfants » dans la nouvelle république. Comment expliquer que, dans une Nation désormais libre, des pans entiers de la population demeurent sous la tutelle d’hommes blancs? Une justification sera utilisée à répétition pour expliquer ce phénomène : l’ignorance du peuple et le besoin d’encadrement temporaire de celui-ci. Ainsi, s’est construit sur plus d’un siècle un véritable « mythe », celui d’une Nation en émergence où tous les citoyens seraient enfin placés sur un pied d’égalité, d’une Nation propre qu’on aurait nettoyée à l’aide d’écoles et de campagnes d’éducation populaire d’une tache tenace : celle de la Barbarie.

  • Paganism was a European reality for most of the medieval period. Missionaries and monarchs worked to reduce it through proselytism, conquest and assimilation of the various pagan populations. Many texts bear witness to these contacts between Christians and idolaters, while the chroniclers, recounting great events of their time, had no choice but to speak of the conflicts that broke out between them. Possessing writing unlike their pagans’ counterparts, Latin Christians thus left their vision of these strange adversaries. Tinged with numerous filters, the latter in no way represented historical reality, but rather the perception maintained by the elite with regard to heathenism. Thus, in this study, we propose to study this vision of otherness, while we examine the accounts of these contacts between Christianity and their pagan neighbours. Focusing on the period between 772 and 1283, we propose a case study, composed of four sets. In the first chapter, Charlemagne’s war against the Saxons between 772 and 804 will be discussed. Then, we will approach the Slavs who were fought by the Ottonians and the Salians between the Xth century and the great revolt of 1066. Third, we will focus on the Wendes against whom crusades were carried out between 1147 and 1185. Finally, we will conclude this analysis with a study of the Prussians during the crusades against them in the 13th century. By a qualitative analysis of the vocabulary used to characterize the heathens, we can highlight certain characteristics attributed to them, allowing, in conclusion, a comparative analysis thereby allowing a portrait of the evolution of the representation of pagans.

  • Cette thèse s’intéresse à l’évolution du rapport à l’histoire et de la conscience historique dans la société canadienne de la première moitié du XIXe siècle et propose une analyse métahistorique de deux principaux corpus de sources : le matériel pédagogique employé dans les collèges classiques, ainsi que les ouvrages historiographiques et politiques marquants pour l’élite canadienne, des réflexions du politicien Denis-Benjamin Viger au Rapport Durham et aux écrits de William Smith, Michel Bibaud et de François-Xavier Garneau. En analysant ces sources à la lumière d’un outillage théorique issu de l’historiographie de la représentation du temps, je propose une relecture de la constitution d’une conscience historique nationale au Canada français. Je démontre que la « nationalisation » de l’histoire est un phénomène graduel qui s’est échelonné sur l’ensemble des trois premiers quarts du XIXe siècle. Si l’histoire nationale a mis du temps à s’imposer, c’est parce que la conscience historique du monde intellectuel canadien au tournant du XIXe siècle était modelée sur les principes philosophiques universalistes de l’humanisme et du christianisme. Loin d’être spécifique aux Canadiens, cette mutation de la représentation de l’histoire s’insère dans un large mouvement occidental qui a été abondamment observé et commenté par l’historiographie. Enchevêtrées dans une histoire commune avec la « disciplinarisation » de l’histoire, la catégorisation des peuples et leur projection dans le temps n’est ni une évidence ni une nécessité, mais plutôt le produit d’une évolution culturelle partagée à travers le monde atlantique.

  • L’historien n’écrit pas de nulle part. Ancré dans son présent et participant à la société, il en épouse – ou critique – les projets, les utopies et les grands récits. Nous proposons dans ce travail d’approfondir cet ancrage à travers une histoire croisée et comparée des expériences du temps de deux historiens français (Michel de Certeau, François Furet) et d’un historien-sociologue québécois (Fernand Dumont). Notre objectif est double : il s’agit d’établir, dans un premier temps, les correspondances entre leurs expériences lors de deux tournants, celui des années 1960 et celui des années 1970. Tout en prenant en compte les contextes des auteurs à l’étude, nous élargirons l’échelle d’analyse afin de cerner la contemporanéité d’expériences du temps qui ne se réduisent pas aux seuls cadres nationaux. Nous pourrons ainsi établir les coordonnées des régimes d’historicité à chaque tournant en contribuant à préciser les différentes combinaisons des modes futuristes et présentistes en jeu. Dans un deuxième temps, nous explorerons les liens entre historiographie et régime d’historicité afin de mettre en évidence les jonctions entre les considérations épistémologiques et l’horizon d’attente des historiens à l’étude. En abordant plus spécifiquement la question du rôle de l’historien dans sa société, nous jaugeons les transformations parallèles de son expérience du temps et de ses pratiques historiographiques. Le passage de l’expérience d’une Histoire en marche au tournant de 1960 à celle d’une histoire bloquée au tournant de 1970 affecte considérablement la place et le statut de l’historien. D’éminent passeur du temps à l’écoute du sens du progrès, l’historien voit son statut contesté et marginalisé, ce qui ne veut pas dire que son rôle est moins important. Qu’il débusque des alternatives passées ou court-circuite des téléologies, il est chargé de maintenir coûte que coûte ouverts les horizons du temps. Nous verrons spécifiquement le sens que prenait cette tâche à un moment où la possibilité d’une « société nouvelle », après Mai 68, pointait à l’horizon des contemporains.

  • A direct access to the foundational texts of the Christian faith in vernacular languages was part of the basic demands of the Protestant Reformation in the 16th century. The French linguistic domaine was no exception in this regard. Henri Estienne, in his Apologie pour Hérodote, alludes to a specific anonymous literature dedicated to this question in response to biblical censorship in the 1540’s. Our investigations in these primary sources lead our attention on two pamphlets which have remained almost unknown to most bibliographers: 1) TRAICTE AUQUEL / est deduict s’il est loisible de / lire la saincte Escriture en / langue Vulgaire, & / du fruict qui en peult sortir. (s.l.n.d. , 80, italique, 94 p., signé a-f8, marginales, titres courants, 2 initiales ornées (a 2r0; 3v0). 2) TRAITE, / QU’IL EST NECESSAIRE / QUE TOUTES GENS DE QUEL- / que qualité, sexe, ou aage, qu’ils / soient, lisent les Saintes Escri- / tures : Et du moyen qu’on / y peut tenir. (s.l., s.n., 1561, avec une marque aux palmes du martyr couronnées), 80, italique, 36 ff., signé A-D8, E4, marginales, titres courants, 1 initiale (Aii ro). These two treatises clearly disclose a protestant and reformed content. Moreover, the numerous biblical, literary and patristic quotations they contain, more specificaly the 1561 edition, show that they where penned by master’s and not by disciples. Many candidates to their authorship have been considered and among these it is the religious work of Pierre Viret that offers the most ressemblances with the two pamphlets. The observations summed up to this day have convinced us that the first booklet, published in 1544 and mentioned for the first time in 1549 in the Parisian catalogue of prohibited books (Index de Paris, with the notice 1543) forms the editio princeps of an unprecedented work of the Swiss Reformer. It is part of our thesis that this booklet was later completely rewritten by Pierre Viret and published in Paris in 1561 under a new title. The Viretian paternity of these two tracts will be proven in the present research with the help of quotations, textual connections and other arguments based on the internal and external criticism of primary sources. Here follows a brief summary of our demonstration. The analysis of the first booklet (henceforth: T1) reveals a tight relationship with the style and ideas of Pierre Viret as can be seen in his works printed between 1542 and 1555. Among the reminiscent passages, one must point out many borrowings from De la difference qui est entre les superstitions et idolatries des anciens gentilz et payens… (Geneva, 1542), an important work which Viret has often reused in his subsequent writings. We also found a brief extract of T1 in the Dialogues du desordre qui est a present au monde (Geneva, 1545) and in the Métamorphose chrestienne (1561), which prove a later reuse of this source by Viret. A carefull reading of T1 also reveals an import from Marie Dentière’s Epistre tresutile (1539) and Calvin’s Epistre monstrant comment Christ est la fin de la loi (1543). Our findings have also allowed us to put forward plausible and instructive suggestions, which still need to be validated, regarding the immediate editorial context of T1. On this matter, one will note that T1 was released when editions of the Bible, the Psalter and the New Testament were regularly and largely printed both in Geneva and Lyon. These geographical area were two biblical publishing centers following very similar patterns of eristic and religious discourses. Several issues were parts of confessional polarization on both sides. Our research on T1 was extended with the discovery of the 1561 treatise mentioned earlier (henceforth: T2). A carefull comparison of the two treatises suggests that latter is a profoundly reviewed reedition of the former. We are the first to have made this connexion. Viret’s well known literary habits, specially since the mid 1550’s, confirm this hypothesis. However a meticulous comparative study between T2 and Viret’s contemporary writings had to be undertaken before drawing any conclusion. The results of the inquiry are eloquent: T2 overlaps with most of his books published between 1559 and 1565 (strict textual kinship of ideas and style, verbatim recoveries, paraphrases). T2 even picks up a short extract from an important work De la difference qui est entre les supersitions (1542), a book we have underscored, with other historians, the value in Viret's bibliographical and literary repertoire. In short, our findings can be summarized as follows: T1 borrows from Viret, Viret borrows from T1 and T2, and the latter draws from T1 and Viret. Viret probably composed T2 shortly after he left Geneva for France (at the end of September 1561). Nîmes is the most likely location where he wrote this tract. Internal indications, to which external testimonies can be added, lead us to think that Viret wrote this short pamphlet with the intention of rallying the King of Navarre, his court and the nobility to the Reformed faith that is at a key moment when the Huguenots where largely increasing in numbers accross the kingdom, especially in the Southern cities where highly ranked families and many intellectuals enthousiastically clinged to the protestant theses. Hence, in the beginning of the 1560’s, Hugenots where forming a genuine political strength capable to inflect the Kingdom’s destiny in its most sensitive center: the monarchy. T2's context falls in line with the colloque de Poissy, an important event that took place in Paris between September 9 and October 14, 1561. There are reasons to believe that Viret's second treatise was largely disseminated in the French capital city since the printed typographical characters match those used by Nicolas Edoard and Charles Pesnot, namely two protestant printers active at the time of the Poissy colloquium. Differing on this particular point from T1, T2 was thus produced at a time when the process of "confession-building" of religious discourses was making it all the more evident that two conflictual and irreconcilable ecclesiologies were at stake within the same kingdom. In short, the religious debates where now deploying under a political spin. Hence, T2 appeared at a very critical moment when religious debates revolved around the political implications of the decline of the Catholic Valois and the rise of the Protestant Bourbons. Less than a year after the publishing of T2, on 2 April 1562, Condé and his Protestant followers seized the city of Orléans. Their example was soon followed by Protestant groups across the realm. The same year saw the outbreak of the first of the eight religious wars that would plague the kingdom during the rest of the century. By his immense literary input, to which our thesis now adds two new primary sources (which the reader will find herein with scientific annotations), and by his intensive fieldwork as a reformer – both in the Genevan-Swiss milieu and in France since the early 1560’s up until his death in 1571 (one year before the St. Bartholomew's Day massacre) – Pierre Viret will have not only been an important witness but a leading protagonist of the debate over the democratization of the Bible in the vernacular and the theological evolution surrounding this major controversy of the Reformation and post-Reformation era.

  • The dissertation represents the first attempt to construct a narrative about the Young Communist League of Canada (founded in 1923) during the inter-war period, so far absent in existing research on Canadian communism or socialism. The thesis focuses on the evolution of the relationship between the Young Communist League (YCL) and the Communist International and Young Communist International where Soviet Communists played a predominant role. It sheds light on numerous minor and major changes of policy shaped by the national and international contexts in which these organisations had to act. The dissertation argues that despite genuine enthusiasm toward the International’s line and the Soviet experience, Young Canadian Communists often found it difficult to implement the International’s directives in Canada. Neither the International nor the communist movement in Canada was monolithic. On the contrary, there appear to have been numerous conflicts on three levels: between the International and the League; between the League and the Communist Party of Canada; and between local or linguistic groups in the League and its national leadership. The state repression of the left during the whole inter-war period, derisory level of funding and membership numbers also impeded the implementation of the International’s policies. At the same time, the International’s weaker levels of control allowed for a certain degree of flexibility and autonomy in the Canadian League’s policies. Following the position of the Young Communist International, the Canadian communist youth placed special emphasis on anti-capitalist and anti-imperialist, and later anti-fascist and anti-Nazi, militancy. However, the League appeared to have acted independently as far as immediate demands of the youth and cultural policies were concerned, especially during the Great Depression era. The League engaged in joint activism with other youth organisations, even when Moscow did not encourage such strategy. The initiatives often came from local grassroots organizers, although Canadian authorities were convinced that Moscow was behind each and every action of the League. In the 1930s in particular the YCL, through a network of social and cultural organisations, gained access to youth of different political orientations – the socialist left, centre-left and even “bourgeois forces.” The YCL’s impact and outreach were further increased by the fact that the organisation’s sympathizers, if not members, belonged to diverse social backgrounds and included not only young workers and farmers but also High School and University students, artists, sportsmen, young white collars, many of them belonging to religious youth groups. For these young people, the YCL was the place that provided Marxist solutions to burning questions of the time such as youth unemployment and absence of welfare, social injustice, growth of fascism and imperialism in Canada and abroad.

  • The French monarchy accumulated a large number of geographic documents describing its colonies. The thesis submits to close examination the role of the state in an intellectual activity consisting of observing, recording and representing graphically the colonial territory. Exploiting various types of documents – topographic, cadastral, hydrographic and general maps –, the study aims not to present an inclusive portrait of cartographic activity, but rather to explore various thematic issues, notably: the bounding of colonial territory, courtiers’ cartography, validation mechanisms, specialization and useful knowledge, the uses of geographical information. With regard to a historiography increasingly preoccupied with the modes of territorial dispossession and of the inscription of knowledge, the thesis analyzes the contexts and mechanisms of the production, collection, archiving and re-use of geographical documents produced by or for the state in New France. In exploring the colonial context of imperial cartographic activity, the study confirms the importance of the state in this field. But it affords a more precise view of that activity in emphasizing the complexity of the genesis of maps that sooner or later gravitated toward the metropolitan centre.

  • Ernest Mercier est l’un des patrons les plus influents de l'entre-deux-guerres en France. Ses différentes activités industrielles l'ont conduit à siéger sur de vastes pans de l’économie française, notamment du secteur énergétique. La thèse retrace la carrière pétrolière d'un homme qui a joué un rôle central pour le développement d'une industrie devenue stratégique, mais qui est embryonnaire lorsqu'il rejoint ce secteur après la Première Guerre mondiale. Mercier assiste et assure la création d'une industrie pétrolière nationale. Les obstacles se font légion contre les ambitions pétrolières de la France. Elle se présente bien tard sur un marché étroitement contrôlé par de puissants trusts. La recherche et l'exploitation pétrolière demandent d'importantes ressources, et aucune société française n'a les moyens d'une politique indépendante. Certaines banques se lancent alors dans les affaires de pétrole en s'alliant aux grands trusts internationaux. C'est le cas de Paribas; la gestion de ses avoirs roumains représente la première expérience de Mercier dans ce secteur. L'État s'intéresse aussi au pétrole, il devient un acteur incontournable. Le gouvernement français n'a pourtant pas les moyens de ses ambitions dans le domaine pétrolier. La politique nationale mise en place durant l'entre-deux-guerres doit faire appel à l'épargne privée française. La création d'une compagnie nationale, la Compagnie française des pétroles, en 1924 regroupe ainsi les différentes banques et sociétés intéressées au pétrole. Mercier est personnellement choisi par le président Raymond Poincaré pour mener à bien cette mission. Cette carrière s'articule donc autour d'un fragile équilibre entre milieux privés et gouvernement. Mercier devient rapidement l'intermédiaire incontournable qui régit ces relations. La thèse s'appuie sur les archives bancaires et industrielles, mais aussi sur celles du gouvernement français et de ses différents ministères. Cette analyse de la carrière d'Ernest Mercier permet de retracer les origines du secteur pétrolier français et l'action déterminante d'un homme. Elle expose les mécanismes d'influence d'une puissante banque d'affaires et les conflits d'intérêts qu'engendre l'exploitation pétrolière.

  • Cette étude porte sur l’analyse des céramiques de style à bandes – mieux connues dans la littérature anglo-saxonne sous le nom de waveline pottery – produites dans le nord de l’Égée aux périodes archaïque et classique. Cette catégorie de récipients, dont les formes et l’ornementation s’inspirent principalement des productions issues des ateliers micrasiatiques des VIIe et VIe siècles av. J.-C., jouit d’une vaste distribution en Thrace et en Macédoine orientale. Elle regroupe une importante variété de vaisselles d’usage courant utilisées pour le service et le stockage des denrées. Cette recherche propose de dresser le portrait de la production et de la diffusion de ces céramiques en Égée du Nord par le biais de l’étude de céramiques recueillis sur sept colonies grecques établies entre le Strymon et le golfe de Maronée et six sites de l’arrière-pays thrace. Elle vise à rassembler, au moyen de données archéologiques et archéométriques, des informations sur les milieux de production, les réseaux d’échanges et les habitudes de consommation de la clientèle à l’égard de ces céramiques. Le volet archéologique vise d’abord à définir le répertoire des formes, des décors et des pâtes argileuses, puis à déterminer l’étendue et le cadre chronologique de la production. Le volet archéométrique porte sur des analyses physico-chimiques en laboratoire (spectrométrie de fluorescence par rayons X) visant à caractériser et à déterminer l’origine de 200 des 540 céramiques recensées. Le corpus est principalement constitué d’échantillons mis au jour sur les sites d’Argilos, de Thasos, de Bergè et de Phagrès, en Macédoine orientale. L’inédit de la recherche réside dans l’opportunité qu’elle offre aux archéologues de dater et d’identifier l’origine des céramiques à bandes, entraînant des répercussions directes sur les discussions portant sur les milieux de production, les réseaux de circulation, les relations interrégionales et les habitudes de consommation à l’égard de ces céramiques. dans le nord de l’Égée entre les VIIe et IVe siècles av. J.-C.

  • Fortement liées à l’international, les industries françaises du textile ont connu une évolution erratique entre 1871 et 1914. L’adoption de tarifs hautement protectionnistes en 1892 favorise les industriels du coton au détriment de ceux travaillant la laine et la soie. Ces derniers exportent leurs marchandises luxueuses sur des marchés ouverts à la concurrence. Ils profitent peu des marchés coloniaux, moins intéressés par leurs produits. Des politiques hardies d’importation directe de la matière première permettent, notamment à Roubaix, de pallier à certains désavantages. Si plusieurs industriels incitent le gouvernement à réformer ses services commerciaux à l’étranger et à y adjoindre des spécialistes, ils retiennent peu les recommandations des experts concernant l’adoption des moyens propres à favoriser les exportations. Plusieurs carences du commerce français ont été soulignées précocement mais il a été difficile de rapidement appliquer des solutions. Dans un contexte marqué par une concurrence accrue sur les marchés extérieurs, la France s’en tire mieux qu’on a pu le penser. La flexibilité de l’appareil productif français permet d’obtenir de nombreuses commandes dans les créneaux du luxe et du demi-luxe. Son niveau d’intégration, moins élevé que dans d’autres pays, se révèle ainsi parfois être un avantage. Toutefois, l’industrie textile est handicapée par la grande difficulté des patrons à s’associer de manière stable à l’extérieur du clan familial. L’entente se réalise cependant plus aisément et avantageusement pour ceux qui ont une production spécialisée, rare ou brevetée. Les performances et l’organisation des entreprises textiles françaises à l’étranger montrent que le marché national stimulait peu les producteurs à adopter les meilleures conditions de production possibles. Ces sociétés et celles obtenant des succès à l’exportation sont souvent les plus dynamiques et les plus rentables.

  • Cette thèse se propose d’étudier les façons dont la pensée et l’imaginaire grec de l’époque archaïque se représentaient quelques pans du réel qui ne se laissaient jamais voir ni atteindre: l’éther, l’air et l’abîme marin. Vu le caractère insondable de ces espaces, l’imagination et l’abstraction se sont ingéniées à les appréhender par un discours spécifique et à les intégrer dans le système de connaissances et de croyances propre à l’époque en leur assignant une place dans le système de l’univers, en les rattachant à une hiérarchie de l’ordre cosmologique, en leur donnant une forme, en classant leurs objets et en les rapportant aux modèles du monde connu, en les aménageant par les moyens les plus divers. Une étude des formes d’expression de la pensée grecque archaïque, autant littéraires qu’iconographiques, permet de cerner les diverses formes de représentation des domaines inaccessibles et les modèles d’organisation spatiale issus de ce type de pensée. Grâce à la dialectique particulière qui ressort du rapport entre espace et mouvement, cette thèse se propose également d’interroger le corpus des sources grecques archaïques sous des angles jusqu’ici peu explorés: comment maîtrise-t-on l’espace par les déplacements physiques en dehors des parcours terrestres? Comment les schémas du mouvement dans l’espace se sont-ils forgés? Comment les dichotomies issues de la logique spatiale archaïque (haut/bas, droite/gauche, est/ouest, en deça/au-delà, etc.) influent-elles sur la structuration spatiale? Quelles espèces d’espace révèlent les déplacements à travers les différents niveaux du monde, que ce soit ceux des dieux, ceux des mortels et d’autres entités, forces physiques et substances privilégiées dans le commerce avec le divin et le monde d’en haut? Ces analyses mettent en valeur les façons dont l’imagination et l’abstraction plutôt que l’expérience vécue ont contribué, à leur façon, à structurer l’espace et à forger l’image du monde comme κόσμος, monde mis en ordre et soumis autant aux lois physiques qu’aux lois divines.

  • The main objective of this dissertation is to offer a social analysis of the classicizing historians of late antiquity. It aims to underline the interactions between history-writing and society. The first part presents the biographies of late antique classicising historians, from Eunapius of Sardis to Theophylact Simocatta. It describes the social profile of those historians, while insisting on the interactions between professional career and literary endeavours. The second part explains why most historians were lawyers and analyzes the place history-writing occupies in their social life. The third part deals with the social foundations of history writing. It focuses on the role of rhetorical education in the formation of future historians and shows how the virtues of the historian mirrored the social virtues of late antique elites.

  • From the 8th century BC onwards, Greek colonists established many colonies between the Thermaic Gulf and the Evros river. Often located on hostile territory where the land is a very important source of wealth, these new cities have ensured their safety and stability by quickly establishing defense systems around their settlements. Throughout the periods, several powers have also taken interest in the northern Aegean territories and marked the military landscape of the region by fortifying their own urban centers. This research project concerns the systematic study of these fortifications. If some researchers, mainly Yves Grandjean, Dimitrios Lazaridis and Alexander Cambitoglou, have shown interest in the fortifications of specific cities (Thasos, Amphipolis and Torone), no synthesis covering our region, yet very rich in military architecture, has been undertaken, hence the interest of this project. More specifically, we pursue the following objectives: 1) to study the geography and demography of the region in order to better understand the distribution of the territory and the way it was defended by the settlers; 2) to contextualize the defensive structures within the politico-military history of the region. Apart from the monumental work of N.G.L. Hammond (but focusing mainly on Macedonia), the one of Benjamin Isaac (whose chronological scope is relatively limited) or that of Angelos Zannis (which focuses only in the country between Strymon and Nestos) there is no real analysis of the military history of northern Greece. Therefore, our objective is to analyze the effects of political and military movements (Persian presence, Macedonian advance, Athenian interference, Thasian expansion, Thracian conflicts, etc.) on the development of the military architecture. 3) The aim is also to catalog, locate, describe, date and illustrate (photographically and topographically) all the defensive works of northern Greece. 4) Finally, we will analyze and argue on the different defense methods, the construction techniques and the stylistic features and forms of the fortifications. The objective here is to have a better appreciation of the cultural heritage and the regional influences in the establishment and construction of defense systems. The analysis of techniques and styles will provide a better understanding of the links between new settlements and mother-cities, it will also allow to address the question of artisanal mobility and the effects of migration on military architecture.

  • Cette thèse examine les discours sur la société de consommation à Montréal entre 1945 et 1975, soit pendant la période d’abondance relative surnommée les Trente Glorieuses. En s’appuyant sur des discours dont la provenance reflète la diversité des points de vue qui entrent dans les foyers et circulent dans l’espace public québécois — périodiques grand public; magazines « féminins »; publications des institutions financières, des syndicats, de groupes gravitant plus ou moins loin de l’Église catholique, d’associations de parents, du milieu communautaire; mémoires en service social; rapports des commissions d’enquête gouvernementales — elle lève le voile sur la façon dont l’entrée dans la consommation de masse et ses répercussions sur les modes de vie sont perçues par une vaste gamme de commentateurs et, dans une moindre mesure, vécues. En s’appuyant sur une analyse quantitative, elle soutient que Montréal et le Québec n’entrent dans la société de consommation qu’à partir des années 1960, même si plusieurs indicateurs économiques et la consommation domestique des ménages font état d’une prospérité caractérisant l’ensemble de la période. Elle procède ensuite à une analyse qualitative des discours sur l’état de l’économie qui met en lumière la persistance d’inquiétudes — notamment au sujet de l’inflation, pourtant bridée — tout au long des Trente Glorieuses, l’abondance semblant manifestement fragile aux yeux de plusieurs experts. Elle se tourne par après vers les réactions positives, ambivalentes, mais surtout négatives que suscite l’entrée dans la consommation de masse elle-même et la transformation des valeurs qui en découle. Puis, elle propose une analyse des discours portant sur les répercussions de l’entrée dans la société de consommation sur les pratiques financières (l’épargne et le crédit), sur les rapports familiaux et la construction des identités au foyer ainsi que sur la pauvreté. Elle pose l’hypothèse d’une réticence plus grande des experts franco-québécois à la consommation de masse par rapport à leurs collègues anglophones. Elle soutient également que l’entrée dans la société de consommation renforce le patriarcat au Québec, du moins dans les discours. Ceux-ci se déclinent par ailleurs en deux temps, le conservatisme de la période 1945-1965 cédant le pas à des prises de position imprégnées par le contexte de contestation sociale du tournant des années 1970. À partir de la fin des années 1960, des phénomènes comme l’endettement ou la pauvreté commencent à être appréhendés en lien avec le consumérisme dans le cadre d’une rhétorique socialisante, souvent assez militante, qui conçoit de plus en plus la consommation comme un problème structurel et collectif en soi.

  • Cette thèse consiste en une étude comparative du métier d’intendant au Canada et dans les généralités de Bretagne et de Tours dans la première moitié du 18e siècle (1700-1750). Elle s’appuie sur l’intendant pour s’interroger sur l’existence de spécificités dans l’exercice du pouvoir en contexte colonial par rapport au contexte métropolitain. Considéré par la plupart des historiens de la France d’Ancien Régime comme le personnage clé de l’évolution politique qui aurait fait passer la monarchie de sa phase judiciaire jusqu’à sa phase dite « administrative », l’intendant de justice, police et finance ou commissaire départi est au coeur des débats sur l’absolutisme et son rôle de première ligne dans l’oeuvre de centralisation monarchique en fait le sujet idéal pour observer la portée réelle de ce régime sur le terrain. L’examen du fonctionnement de l’intendance est un préalable obligé pour qui veut comprendre les rapports entre administrateurs et administrés et mieux cerner la capacité de régulation de l’État. Dans le cadre des attributions définies par sa commission, quelles sont les tâches qui l’occupent concrètement ? Cette thèse s’intéresse à l’intendant du point de vue de sa pratique, en s’appuyant sur la description interne des sources produites par l’intendant pour décortiquer ses mécanismes d’intervention. Deux types de documents sont analysés successivement, soit la correspondance, incluant les pièces jointes et les documents de travail, et les actes de portée réglementaire, incluant les ordonnances et les arrêts du Conseil d’État. Chemin faisant, nous avons fait la rencontre des individus et groupes qui sollicitent l’intervention de l’intendant, levant le voile sur les rapports de pouvoir et les interactions qui le lient à ses supérieurs, aux justiciables et aux institutions locales. L’exercice permet de poser en des termes nouveaux l’action de ce personnage dont on connaissait les attributions et principales décisions, mais beaucoup moins leur logique sous-jacente.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 29/12/2025 13:00 (EST)

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