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En 1703, le panis François fait un testament en bonne et due forme en faveur de son maître. Il lui lègue tous ses biens « afin quil se souvienne de luy et par reconnoissance des peines quil a prise à l’ellever et instruire en la Religion catolique ». À partir de ce document, extrêmement rare dans la mémoire de l’esclavage, et d’une foule d’autres manuscrits, on peut « pister la vie minuscule » de cet oublié de l’histoire dans les archives et ainsi, à partir de ces traces dispersées, reconstituer le destin d’un homme autochtone asservi, émancipé et sans doute réesclavisé à Montréal pendant le régime français, cela afin « de le re-créer, de lui offrir une seconde chance — assez solide dans l’immédiat — d’entrer dans la mémoire de son siècle », comme l’écrit l’historien Alain Corbin à propos de Louis-François Pinagot, cet inconnu à qui il a donné vie.
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The arrival of handwriting recognition technologies offers new possibilities for research in heritage studies. However, it is now necessary to reflect on the experiences and the practices developed by research teams. Our use of the Transkribus platform since 2018 has led us to search for the most significant ways to improve the performance of our handwritten text recognition (HTR) models which are made to transcribe French handwriting dating from the 17th century. This article therefore reports on the impacts of creating transcribing protocols, using the language model at full scale and determining the best way to use base models in order to help increase the performance of HTR models. Combining all of these elements can indeed increase the performance of a single model by more than 20% (reaching a Character Error Rate below 5%). This article also discusses some challenges regarding the collaborative nature of HTR platforms such as Transkribus and the way researchers can share their data generated in the process of creating or training handwritten text recognition models.
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An article from Cap-aux-Diamants, on Érudit.
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Une révolution a lieu en ce moment dans les archives et dans la manière de reconstituer le passé. Plusieurs partenariats, dont Donner le goût de l’archive à l’ère numérique, démontrent qu’il y a moyen de mettre l’Intelligence artificielle au service de la recherche historique. Il s’agit d’abord de préserver les archives paroissiales, judiciaires, notariales, architecturales et archéologiques en les rendant accessibles au plus grand nombre, par la numérisation, la transcription automatique des écritures avec l’outil Transkribus, le traitement massif des documents ainsi transcrits et la recherche plein texte dans des centaines de milliers de pages — tout en partageant et en faisant fructifier les expertises grâce à l’Atelier permanent d’analyse documentaire et à l’arrimage en un guichet unique des bases de données issues de ces archives. À terme, cela permettra d’entrer le nom d’un individu dans un moteur de recherche pour avoir accès à toutes les archives le concernant.
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Les archives judiciaires, notariales et paroissiales révèlent l’ampleur et la pérennité de l’esclavage infantile en Nouvelle-France. En témoignent les traces de vies d’enfants esclaves, en majorité autochtones, qui apparaissent constamment au fil des documents du xvie au xviiie siècle. Comment expliquer cet attrait quasi pédophile pour des esclaves âgés de moins de 12 ans ? À quoi les maîtres peuvent-ils bien employer des esclaves si jeunes ? Qui les « gère » au quotidien ? Quelles sont la place et les fonctions de ces jeunes asservis dans les familles esclavagistes ? Et enfin, comment cette violence répétée de l’asservissement des enfants a-t-elle été justifiée ? Par toutes ces questions qu’il soulève, ce véritable angle mort de la recherche qu’est l’esclavage infantile, éclaire d’une lumière crue, d’une part, les rapports de pouvoir à l’oeuvre dans la société coloniale et patriarcale, dont les fondements hiérarchiques sont irradiés par un faisceau de servitudes et, d’autre part, l’histoire socio-économique de la Nouvelle- France, sachant que, sous le Régime français, la majorité des foyers, qui aujourd’hui posséderait sa voiture, possédait au moins un ou une esclave.
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Sans les femmes autochtones et allochtones, libres et esclaves, il n’y a pas de Nouvelle-France. Cette étude s’intéresse aux rôles et pouvoirs des femmes des Premières Nations, puis à ceux des Françaises, dans la survenue et l’installation réussies des colons français et dans le développement colonial. Les réseaux familiaux des femmes, les tâches qui leur sont dévolues, leur autonomie de facto en l’absence masculine témoignent de l’exercice des pouvoirs féminins, reconnus par la société qui s’accommode très pragmatiquement des prescriptions hiérarchiques et patriarcales imposées par les autorités civiles et religieuses. Dans la colonie, la majorité des Françaises et Euro-descendantes sont constamment en rapport avec les femmes et filles des Premières Nations. S’instaurent ainsi au fil du temps, à travers les rapports de pouvoir inter et intra-sexes et les hiérarchies socio-économiques, des relations féminines interethniques, à proprement parler internationales, qui montrent combien tissés serrés sont les mondes coloniaux féminins, autochtone et allochtone.
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Un article de la revue Cap-aux-Diamants, diffusée par la plateforme Érudit.
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Afin d’étudier les représentations françaises de la Huronie et des Hurons dans les textes anciens, je souligne d’abord l’envers de la construction discursive jésuite, grâce à l’analyse de « la vision de l’intérieur » offerte par l’abondante correspondance de Marie de l’Incarnation, la fondatrice des Ursulines de Québec. Puis, afin d’éviter les pièges de l’hétérohistoire, je change de perspective et, en confrontant la parole d’en bas à celle d’en haut, je tente de reconsidérer les lieux communs du complexe discursif et imaginaire qui perpétuent les divisions.
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Catégories transhistoriques, barbarie et sauvagerie s’inscrivent dans l’histoire des nombreux visages d’une altérité lointaine ou toute proche, mais aussi dans une histoire propre au 18e siècle au sein de laquelle les découpes traditionnelles entre « nous » et « les autres » s’émoussent. Dans des territoires où des Européens qu’on dit « ensauvagés » côtoient les populations autochtones, et en un siècle où barbarie et sauvagerie servent de caution légitimante des aspirations de l’aristocratie anti-absolutiste, elles peuvent aussi être porteuses d’une énergie régénératrice des arts et des lettres. Le tournant révolutionnaire rebat les cartes, y compris celles de la barbarie et de la sauvagerie, termes entre lesquels pourtant jusque là on faisait des différences. Et l’opinion devenant la reine du monde, qui saura s’emparer des deux catégories, d’abord ambiguës, ensuite stigmatisantes ? En enchevêtrant finalement barbarie et sauvagerie, le siècle se termine dans une confusion lourde de conséquences pour le 19e siècle.
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Cet article en deux parties révèle certains biais de notre roman national concernant le rôle des relations franco-autochtones dans l’implantation et l’ascension sociale des colons français. Il s’agit ici d’interroger ce dont témoigne historiquement la présence autochtone dans et autour de mon arbre généalogique, c’est-à-dire mon roman familial. Ainsi quand je remonte les lignées féminines, les relations d’intimité avec les Autochtones apparaissent clairement dans les mariages, les cousinages, les amitiés et … l’exploitation impérialiste et esclavagiste. Dans cette première partie, le cas des aïeules autochtones permet de revisiter ce que l’on sait du dessein impérial français de « ne faire qu’un seul peuple », en mettant en lumière, d’une part, le projet de francisation des Autochtones et, d’autre part, l’ensauvagement des Français, tant décrié par les autorités civiles et religieuses françaises du xviie et xviiie siècles.
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