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  • Ce mémoire examine les relations complexes et mutuellement influentes entre l'Empire achéménide et les civilisations occidentales, en particulier la Grèce et l'Anatolie, dans les domaines de la politique, de l'économie, de la culture, de la religion, de l'art et de l'architecture. À travers une analyse détaillée des sources publiées et des preuves archéologiques, la recherche remet en question les interprétations biaisées occidentales, en soulignant le rôle significatif des échanges culturels dans la formation des dynamiques entre ces civilisations. En mettant l'accent sur les sources iraniennes et en offrant une nouvelle perspective, cette étude réévalue l'influence achéménide sur l'art et l'architecture occidentaux, démontrant que l'empire n'était pas seulement une puissance militaire mais aussi un moteur d'interactions culturelles dynamiques. Il examine également comment l'art et l'architecture des Achéménides ont été influencés par d'autres civilisations et dans quels domaines ces influences se sont manifestées. Cette étude souligne la nécessité d'une approche plus équilibrée, intégrant les perspectives perses pour parvenir à une compréhension plus approfondie et nuancée de ces interactions historiques et de leur impact durable.

  • Le Nord du Québec est un des grands oubliés de l’historiographie québécoise. Ce territoire intègre le récit national après 1960, alors que l’État québécois en pleine Révolution tranquille investit le territoire. Lorsqu’il est étudié avant cette date, c’est habituellement pour mettre l’accent sur l’exploitation des ressources naturelles, notamment le fer. Dans ce mémoire, nous réévaluons cette tendance historiographique en observant que l’État québécois s’intéresse au territoire bien avant. Dans les années 1940 et 1950 commence une expansion coloniale, menée par un groupe de savants qui, en quête de connaissances et en quête d’actualisation de la Nation, visitent et étudient le Nord. Les années 1940 sont marquées par le botaniste et ethnologue Jacques Rousseau, qui tresse par ses recherches les premiers nœuds d’une dynamique de savoir-pouvoir avec le gouvernement du Québec. Dans les années 1950, le géographe Louis-Edmond Hamelin lui emboîte le pas, créant une institution de recherche scientifique nordique au bénéfice de la province par la fondation du Centre d’études nordiques de l’Université Laval, inauguré en 1961. L’étude des trajectoires de ces hommes et de la communauté scientifique au sein de laquelle ils œuvrent montre le prélude à la domination du territoire par le Québec et l’établissement d’un rapport colonial dans le territoire alors connu sous le nom de l’Ungava.

  • Bien que plusieurs études aient été consacrées aux Libri memoriales, à l’exemplaire de Brescia et au monastère San Salvatore/Santa Giulia, aucune monographie n’a replacé le Liber memorialis au cœur de l’histoire de la communauté monastique qui l’a créé. Cette thèse propose d’utiliser ce manuscrit, conçu en 856 et composé de listes de noms et de textes liturgiques, pour analyser les réseaux et la liturgie entre 750 (décennie de la fondation du monastère) et 1000 (l’emprise des Ottoniens sur l’Italie). Les listes de noms témoignent des relations des moniales au sein de leur propre communauté et avec les institutions de la cité épiscopale de Brescia : l’évêque et le clergé de la cathédrale. Ces listes illustrent également le réseau des moniales à l’extérieur de la ville — au niveau local, transalpin et impérial — et avec divers groupes : les parents des moniales, les nobles, les clercs, les évêques, les moines et les moniales et enfin, les pèlerins. L’objectif est aussi de s’interroger sur le rôle de la liturgie comme créatrice de liens entre ces divers groupes et sur l’agentivité des moniales dans la mise en place et la pérennisation de ces réseaux de même que dans la pratique de la liturgie. Outre le Liber memorialis, une grande variété de sources liées ou produites par les moniales de San Salvatore/Santa Giulia a été mobilisée dans cette recherche : des sources diplomatiques (diplômes, chartes et privilèges), des sources hagiographiques et des hymnes, des sources liturgiques de la seconde moitié du Moyen Âge (Psautier-Collectaire et Ordinaire) ainsi que des sources matérielles. L’ensemble de ces ouvrages permet d’appréhender comment les moniales concevaient leur communauté. Ma recherche souhaite également développer une réflexion sur le rôle du Liber memorialis au sein de la communauté de moniales et pour les gens qui y faisaient inscrire leur nom de même que sur le caractère distinct de l’exemplaire de Brescia par rapport aux autres Libri memoriales. Mon hypothèse est que le manuscrit de Brescia représentait une communauté imaginée dont le socle était les moniales de San Salvatore/Santa Giulia, caractère accentué dans le Liber memorialis de Brescia par le regroupement de listes de noms et de textes liturgiques dans un même codex.

  • Ce mémoire a pour objectif de comprendre les répercussions engendrées par la désindustrialisation pour les sociétés nordiques, en s’intéressant au cas de précis de Schefferville. Tout au long des années 1970 et 1980, les différentes crises économiques menacent la survie de plusieurs établissements urbains du Nord québécois s’étant développés après la seconde guerre mondiale pour l’exploitation des ressources naturelles. S’inscrivant dans cette vague de désindustrialisation, la fermeture de la compagnie minière Iron Ore du Canada (IOC) à Schefferville en 1982 laisse place à une période d’incertitude concernant l’avenir de la Ville, qui se maintiendra pendant près d’une décennie. Cette étude se concentre sur l’analyse des transformations du territoire urbain qui surviennent à la suite du départ de la minière. Puisque le territoire relie les communautés de Schefferville entre elles, son étude permet de montrer comment sa transformation, entrainée par la désindustrialisation, façonne également des liens importants entre les communautés. L’étude de cet aspect précis permet de saisir l’adaptation des communautés autochtones et allochtones de Schefferville à la nouvelle réalité de leur localité, en plus d’exposer la différence qu’occupe la minière dans la construction du rapport au territoire de chacune des communautés. On cherche à comprendre comment le territoire naturel et bâti est administré et réaménagé par ces communautés avec le départ de l’IOC, qui depuis près de 30 ans dirigeait l’organisation du territoire. Il ressort de cette étude que la communauté innue de Matimekush, qui fut laissée en marge par les acteurs municipaux et industriels lors de la période précédente, gagne une importance démographique, économique et sociale dans la ville à partir de 1983. De ce fait, l’existence de la Ville devient de plus en plus liée aux revendications des communautés autochtones et l’on voit une nouvelle forme de relations s’établir entre les conseils de bande et l’hôtel de ville.

  • The archaeological fieldwork conducted in Greece in 2019 and 2020 under the aegis of the Canadian Institute in Greece is reported here, based on the presentation given by the director at the Institute's annual Open Meeting in 2021.

  • Après la défaite des troupes françaises en juin 1940, bouleversée, la France est grandement chamboulée à plusieurs niveaux : territorialement, des parcelles du territoire national sont soit annexées par le Reich ou sont occupées par les vainqueurs allemands et italiens. Politiquement, à Vichy, un régime autocrate émerge mené par le maréchal Philippe Pétain. Sur le plan de la presse, en France occupée, les journaux qui ont refusé le contrôle allemand se sabordent ou s’exilent en zone libre. Sous la forte censure allemande, les journaux restants deviennent des vecteurs de la propagande nationale-socialiste. De 1940 à 1944, les journaux diffusent abondamment des articles, des chroniques politiques et des communiqués officiels de l’Occupant relatant les nouvelles militaires se déroulant sur les différents fronts à travers l’Europe. Dans ce mémoire, l’objectif est de brosser un portrait des représentations du Troisième Reich qui sont mises de l’avant par la presse parisienne qui traite d’affrontements majeurs : la bataille d’Angleterre, l’opération Barbarossa, la bataille de Smolensk, la bataille de Kiev, la bataille de Moscou, la bataille de Stalingrad, la bataille de Monte Cassino, les bombardements alliés sur Paris en avril 1944 et la bataille de Cherbourg. Notre corpus est composé de divers textes publiés dans quatre quotidiens : Le Matin, le Paris-soir, Le Petit Parisien et L’Œuvre. Dans cette étude, d’une part, nous montrons que les journaux exaltent copieusement les victoires et faits d’armes des soldats de l’armée allemande, la Wehrmacht. Ils insistent d’ailleurs sur la nature historique et exceptionnelle des opérations à grande échelle menées par l’Allemagne. Quant aux ennemis anglo-américains et soviétiques, dans les quotidiens, ils sont décrits tels des barbares qui tuent sans vergogne des civils européens. De plus, la presse met l’accent sur une soi- disant inaptitude de ces soldats alliés au front face à la puissante armée du Reich. D’autre part, les chroniqueurs politiques français d’extrême droite se montrent très enthousiastes au nouvel ordre européen dominé par le Troisième Reich. Ces derniers considèrent que la France doit jouer un rôle tant politique que militaire afin de soutenir ses alliés allemands et européens dans la guerre contre l’Union soviétique et les démocraties occidentales.

  • Il exista, dans la Province du Canada (1841-1867), une culture collégienne francophone dotée d’un organe de presse et d’un système délibératif autorégulé. C’est ce que démontre une lecture serrée et longitudinale de L’Abeille que produit, entre 1848 et 1862, la Société typographique du Petit Séminaire de Québec. Par un examen matériel et intellectuel de la sociabilité étudiante, ce mémoire contribue au champ historiographique qu’est celui de l’histoire des élèves et investit un terrain où convergent l’histoire de l’Église canadienne-française, l’histoire de la presse, l’histoire de l’éducation et l’épistémologie de l’histoire. La présente étude explore, dans un Canada libéral en construction, la mise en langage spécifique au cœur du mécanisme fondamental de la formation d’une sous-culture cohérente. Les collégiens de l’entreprise de presse de Québec importèrent dans leur maison d’enseignement un savoir-faire réservé aux typographes professionnels et établirent des canaux de communication entre les élèves de différents collèges du Canada français. En donnant une existence écrite à la chanson et à une surprenante série d’épisodes de sociabilité étudiante, L’Abeille dota les collégiens de leur propre définition du politique. L’hebdomadaire coordonna les espaces où les élèves pouvaient s’exprimer les uns devant les autres sur des questions les concernant — des espaces séparés de la sphère où des adultes faisaient l’expérience de leur publicité canadienne-française. L’espace public résultant de cette articulation hébergea l’élaboration de deux épistémologies estudiantines de l’histoire dont la mécanique et la fine chronologie n’avaient pas encore été exposées. En la première se joue en partie l’essor d’une écriture collégienne de l’histoire du Canada. En la seconde se découvre une attitude résolue devant l’impossibilité de réconcilier le collège et le monde.

  • Notre mémoire se concentre sur la pomme et la place que celle-ci occupait dans le paysage urbain de Montréal à la fin du 19e siècle. Si la culture fruitière et sa disparition de Montréal ont déjà été établies, l’histoire des vergers montréalais demeure méconnue. Qui les cultivait et que récoltaient les horticulteurs ? Nous voulons comprendre comment la culture fruitière s’est adaptée à un environnement de plus en plus urbain, et nous avons trouvé la réponse grâce aux fruits cultivés dans les vergers montréalais. L’urbanisation a joué un double rôle : elle a créé un marché urbain toujours plus gourmand pour des produits maraîchers tout en empiètement sur les terres agricoles. Nous avons observé ce processus d’urbanisation dans trois secteurs : dans les vergers du Golden Square Mile qui ont continué de produire dans les arrière-cours des grandes demeures bourgeoises; sur les terres agricoles d’Outremont et de Côte-des-Neiges qui se sont fragmentées, ce qui a permis la culture fruitière côte à côte avec le développement de nouveaux quartiers; enfin dans les vergers à proximité du chemin de fer du C.P.R. dans le secteur du canal de Lachine, qui continuèrent de produire au-delà de 1910. Le fruit en lui-même est une composante centrale de notre analyse. De fait, nous avons cherché à saisir les changements qui se produisent dans les vergers au travers des fruits cultivés. L’adaptation au marché urbain se manifeste sous la forme d’une relation de maraîchage ; la production de fruits profitables afin de répondre à la demande urbaine. Entre 1870 et 1910, la production fruitière s’uniformise, et les producteurs misent sur un nombre réduit de variétés dites profitables. Parallèlement à une réduction généralisée, certains producteurs montréalais ont expérimenté différents types de fruits afin de trouver la variété la plus adaptée au climat montréalais ou la plus résistante aux contraintes de l’exportation. Ces transformations s’inscrivent dans un processus de commercialisation de la pomiculture qui se produit à l’échelle de la province et dont Montréal est l’épicentre, grâce à sa société horticole, la Montreal Horticultural and Agricultural Society. En somme, notre recherche met en lumière une facette méconnue de l’histoire de Montréal en étudiant les fruits cultivés sur son territoire à une époque où la ville remplace résolument la campagne.

  • Depuis la publication du livre « The Grand Strategy of the Roman Empire : from the first century A.D. to the third » d’Edward Luttwak, les recherches sur l’armée et les frontières romaines se sont exponentiellement développées. Le schéma que nous propose Luttwak avance l’idée que les Romains, dans une logique cohérente et rationnel, ont formulé et mis en pratique sur l’ensemble du territoire impérial une Grande Stratégie militaire de défense territoriale face aux ennemis extérieurs. Ces théories suscitèrent de vives réactions, en partie négatives. Les révisions les plus radicales stipulent qu’en raison de leurs connaissances géographiques limitées, de leur mentalité face au territoire et à l’expansion impériale, de l’absence de réelles menaces extérieures ainsi que selon le déploiement et l’organisation des troupes aux périphéries de l’Empire, les Romains n’ont en aucun cas eu le désir rationnel d’établir un dispositif de défense frontalière. Ce mémoire va donc tenter de dresser une synthèse de ces différents points en utilisant la Haute Mésopotamie – territoire et théâtre d’opération significatif au Proche-Orient entre l’Empire romain et l’Empire parthe/sassanide – en tant qu’étude de cas afin de vérifier si les évidences sur le terrain peuvent corroborer ces théories affirmant que les Romains, du IIe au IVe siècle EC, ont bel et bien formulé et appliqué une politique de défense frontalière sur l’ensemble de son territoire.

  • En 1425, dans un royaume de France déchiré par la guerre civile, contrôlé par les Anglais et rongé par les épidémies de peste, un certain Olivier de la Haye publia le Le livre des mortalités. Cette oeuvre était une traduction française du Compendium de epidemia, un traité de peste écrit par la Faculté de médecine de l'Université de Paris à la demande du roi Philippe VI de Valois suite à l'apparition, en 1348, de l'épidémie de peste noire sur le territoire français. Bien qu'il existât alors deux autres traductions françaises de ce teste, l'oeuvre d'Olivier de la Haye se démarqua immédiatement de celles-ci en raison de sa forme. En effet, le Livre des mortalités n'est pas seulement une adaptation française de la compilation parisienne, c'en est aussi une versification, qui comporte plusieurs éléments originaux ajoutés au texte latin. Ce mémoire s'intéresse aux modifications présentent dans le Livre des mortalités ainsi qu'aux motivations derrière les choix de l'auteur. En positionnant le poème d'Olivier de la Haye au coeur de cette étude et en adoptant une approche se situant au croisement de l'histoire médicale, littéraire et linguistique, ce mémoire se distingue de la recherche existante qui délaisse cette source au profit des deux autres traductions françaises du Compendium. Grâce à la présentation du contexte de production du Livre des mortalités, cette étude relève l'influence de la situation sociopolitique sur l'écriture et sur les éléments originaux du poème. L'analyse de ses particularités, qu'elles soient liées à la matière médicale du Livre des mortalités ou à sa forme littéraire, indique la volonté d'Olivier de la Haye de produire une oeuvre didactique lui permettant de partager son savoir à un public de praticiens.

  • La collaboration française active au service de l’Allemagne, aussi désignée sous l’expression de collaborationnisme, se déploie sous plusieurs formes entre 1940 et 1944. Ce mémoire se penche sur la branche armée de cette collaboration, soit plus précisément sur la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF). La LVF fut l’organe armé des partis politiques pro-allemands parisiens qui resta en activité entre juillet 1941 et août 1944. Combattant sous l’uniforme de la Wehrmacht, ces hommes volontaires représentaient sur le front de l’Est l’avant-garde d’une France rénovée. Cependant, ce retournement de veste se devait d’être expliqué à une population française fragilisée par la défaite de 1940 et hostile à l’occupant. C’est donc que la LVF aurait justifié son engagement auprès de l’Allemagne et tenté de dynamiser l’enrôlement de volontaires au travers d’une réécriture de l’histoire et d’une exaltation du soldat volontaire. Initialement, en 1941, la participation à l’invasion allemande en Russie centra le discours sur les hommes se portant volontaires, le renouvellement du pays et l’idée d’une revanche napoléonienne. Vers 1942, la volonté d’intégrer la France dans l’Europe d’Hitler engendra l’avènement d’un récit proposant une histoire franco-allemande qui retournait l’étiquette de l’ennemi héréditaire vers l’Angleterre. Les bouleversements de 1943-1944 ont forcé la propagande à présenter la défense du continent comme une continuation historique et que les légionnaires, forts de leurs exploits militaires et de leur foi, représentaient toujours l’âme nouvelle de la patrie. Pourtant, l’adaptation du discours propagandiste aux évènements extérieurs ne porta pas les résultats espérés et la LVF resta une organisation peu populaire souffrant d’un manque d’effectif. Soutenu par des documents de propagande, une abondance de sources politiques et d’articles de presse, ce mémoire vient cerner deux aspects uniques et pourtant centraux du discours public de la LVF. En se penchant sur des notions telles que l’utilisation de l’histoire et la redéfinition du rôle masculin pendant l’occupation, ce mémoire vient décortiquer plus en profondeur un univers propagandiste riche et intriguant qui mérite davantage d’attention.

  • If Italy officially administrates Libya in 1912, it does not succeed in submitting the whole population. The coming to power of B. Mussolini in 1922 has the country enter in a new colonial era. Firmly decided to dominate the Libyan territory, he wages violent campaigns in the north-west region (Tripolitania) and in the south-west (Fezzan). In 1929, he engages the country in a new campaign to submit the last region in resistance: Cyrenaica. Unable to subdue the resistance despite a brutal policy, the Italians decide in 1930 to create concentration camps to confine tens of thousands of the inhabitants of the region (submitted or in resistance) and to succeed in establishing its power. The thesis falls within the post-colonial history movement and resorts to a transimperial approach in order to analyse the French gaze (by which we understand the state’s institutions and public opinion) on those camps. In those years of high tensions in the North African region, but also of European and Franco-French preoccupations, what was the French discourse on the violent colonial policy of the rival Italian power? The French civilizational ideology of the 1930s, and its own concentrational past, are not the only ways to understand the press and state silences. France’s interest is also in maintaining cordial relations with Italy, and in the weakening, if not, the annihilation of its old Saharan enemy: the Sanusiyya. The mystic brotherhood to which the majority of the interned are affiliated, embodies a common enemy for the two empires. Moreover, the migrations that ensue from the implementation of the concentration camps are profitable, even if concerning, for the French colonial power. The press and state archives therefore allow for very few spaces of denunciation and only in the context of the instrumentalization of the Italian policy to the benefit of France.

  • Dans la période de l’après-guerre, le gouvernement fédéral canadien ressent une nécessité de retravailler sa relation avec les Premières Nations. La tâche s’avère plus difficile que prévu, puisque le leadership autochtone refuse de coopérer avec le Canada, proposant même l’idée de l’indépendance des Nations autochtones du pays. Le gouvernement refuse donc de travailler avec un leadership si radical. Ainsi naît l’idée de faire la promotion d’un leadership plus coopératif dans les écoles résidentielles, déjà bien implantées au Canada. Cette initiative se concrétisera, avec l’aide des Oblats de Marie immaculée et des Premières Nations manitobaines, et l’école résidentielle Assiniboia High-School ouvrira ses portes en 1958 dans la banlieue cossue de River Heights à Winnipeg. Cette école mobilisera toutes sortes d’activités parascolaires pour apprendre aux étudiants en son sein un leadership coopératif visant à l’amélioration des conditions de vie des Premières Nations dans un Canada uni. Cette étude analyse les moyens mis de l’avant par le gouvernement canadien et les pères oblats à Assiniboia pour inculquer un rôle de meneur aux étudiants doués de l’école résidentielle. L’association étudiante, l’organisation missionnaire de Marie immaculée, des conférences, ainsi que des discours sur le leadership autochtone seront offerts aux étudiants afin qu’ils s’imprègnent de l’idée d’un leadership autochtone coopératif. De plus, le sport d’élite sera l’une des activités les plus productives afin de former de futurs chefs coopératifs.

  • Ce travail de recherche porte sur les symboliques de pouvoirs magiques liées à la production du textile en Scandinavie médiévale durant l’âge viking, en particulier sur la quenouille, emblème de la vie quotidienne des femmes vikings. L’analyse établit qu’elle était porteuse d’une pluralité de métaphores magiques et mythiques et était rattachée à une multitude d’objets, de personnages et de créatures de la mythologie scandinave. Cette étude est fondée sur les découvertes archéologiques ainsi que les descriptions textuelles de pratiques cultuelles magiques vikings, et démontre que la quenouille était non seulement perçue comme un outil typiquement féminin au cœur de la production du textile, mais aussi comme un objet fantastique qui permettait de pratiquer la magie. Ces attributs surnaturels jouaient un rôle décisif dans l’expression de l’autonomie et du pouvoir social féminin dans la société scandinave, qui était alors presqu’uniquement centrée sur le masculin. L’indépendance et les privilèges de ces femmes s’articulaient principalement à travers une conception du monde foncièrement issue du polythéisme scandinave, dont le motif le plus important semble avoir été la quenouille. L’hégémonie chrétienne cause la disparition lente de cette base mythologique, et donc des connotations surnaturelles de la quenouille, entraînant avec elles le pouvoir et l’influence sociale des femmes. This research concerns the symbols of magical powers linked to the production of textiles in medieval Scandinavia during the Viking Age as expressed through the distaff, emblem of the daily life of Viking women. The analysis establishes that distaffs represented a variety of magical and mythical metaphors, and were also associated to multiple objects, characters and creatures in Scandinavian mythology. This study is based on archaeological discoveries and textual descriptions of viking magical cult practices and demonstrates how the distaff was perceived not only as the heart of ancient textile production, but also as a fantastical and characteristically feminine object that could achieve a variety of magical acts. These supernatural attributes played a decisive role in the determination and the expression of female autonomy and power in the male-centric Viking society. The independence and privileges of these women hinged on the Nordic mythological world, and its main motif seems to have been the distaff. With the spread of Christianity in the Scandinavian world, this polytheistic understanding of the world slowly disappeared, alongside the magical connotation of the distaff, and with it, the social power and influence of women.

  • Taking the societal climate surrounding issues of race and racism in the study of the past as my point of departure, I propose to examine how it translates into the practice of French-language historiography of Canadian and Quebecois societies. Do disciplinary institutions publish on issues of race and racism? This study also responds to historian Geneviève Dorais’ arguments in the Bulletin d’histoire politique in 2020 about anti-Black racism in Quebec historiography, and to the call by historians Crystal Gail Fraser and Allyson Stevenson for a critical perspective on our discipline in the post-Truth and Reconciliation Commission era. This paper consists of four sections. I first sketch out some definitions related to the concepts of race, racism, and ignorance. I then turn to the relationship these questions have with historical epistemology and the role that the discipline of history has played in the history of racism. In the third section, I present the results of my research on francophone-Canadian historical knowledge production in the past few years, which asked the following questions: Is the concept of race present in this disciplinary field? In what way is it used? Finally, I conclude by returning to the results of this study and reflect on what a better understanding of the critical concept of race in historical studies can contribute to our understanding of Quebec and Canada’s past.

  • Résumé : Ni une narration chronologique, ni une exploration détaillée d'un ou de quelques événements, cette thèse aborde l'ensemble de la période mandataire d'un angle particulier, celui de la réponse française au nationalisme arabe en Syrie telle que révélée dans les archives et autres sources françaises. Elle s'intéresse aux mécanismes de pensée par lesquels une pionnière de l'idée nationale s'est trouvée à combattre cette idée chez un autre peuple. Le Mandat accordé par la Société des nations a pour but déclaré d'accompagner les sociétés nouvellement libérées de l'occupation ottomane sur le chemin de la maturité politique complète et, donc, de l'indépendance. Utilisant ce cadre juridique qu'elle a elle-même mis en place de concert avec la Grande-Bretagne et d'autres vainqueurs de la Première Guerre mondiale, la France occupe la Syrie et le Liban entre 1920 et 1946 et administre jusqu'en 1943 leur vie politique, leurs finances et leur économie. Or, ne ré-pondant ni au texte ni à l'esprit du Mandat, ses agissements soulèvent des interrogations sur les vrais objectifs. Cette thèse propose une réponse en montrant que le but ultime de la France est d'assurer une position dominante pérenne au Levant, militairement, culturellement et politiquement, et qu'elle conçoit le Mandat comme une mainmise coloniale, adoucie, peut-être, mais aucunement différente dans son essence des autres conquêtes coloniales entreprises dès le XIXe siècle. Un obstacle majeur se dresse toutefois contre l'ambition française : le nationalisme des Syriens. La thèse fait état des méthodes utilisées pour mettre au pas le mouvement nationaliste. La France qualifie la Syrie d'agglomération de communautés, une antithèse du concept de nation. Elle entame son Mandat par une division du pays en plusieurs petits États, une division qu'elle finit par abandonner en 1936 au prix de luttes politiques et de révoltes sanglantes, sans toutefois renoncer à sa perception irrémédiablement communautariste de la population syrienne. En plus de la division politique, les manipulations de l'économie, des finances et des classes sociales font partie de l'arsenal exploré dans la thèse, de même que les méthodes militaires et policières ininterrompues tout au long du Mandat, quoique avec une intensité variable. La thèse attribue l'échec, que l'on constate inévitable, de la France à réaliser aucune de ses ambitions à des idées préconçues sur la région, au refus de prendre en compte les réalités et à une intransigeance condescendante dans les relations avec les Syriens.

  • Si l’impact des Montréalaises dans la sphère publique sur les plans social et politique est bien connu, leurs actions sur le plan urbain le sont moins. Au tournant du XXe siècle, ces femmes, travaillant au sein de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB) et du Montreal Local Council of Women (MLCW), usent de leur agentivité afin de justifier leurs interventions sur la matière urbaine. Suivant la théorie des sphères séparées, elles justifient leur place et leur utilité dans la sphère publique en s’appuyant sur leurs qualités maternelles « naturelles », en tant que gardiennes et ménagères du foyer. Les femmes de Montréal utilisent également les idéologies réformiste et nationaliste qu’elles jumèlent au maternalisme. C’est dans ce contexte qu’il se produit un glissement de la maison à la ville, où elles envisagent l’urbain, par sa matière, comme une maison pour les habitant.es de Montréal. Les projets qu’elles mettent en place ou auxquels elles participent en témoignent. Elles ouvrent des hôpitaux et des écoles et veillent à rendre disponible du logement pour la population vulnérable, à travers des foyers, des orphelinats et autres institutions. Elles veulent aussi rendre leur ville belle et propre, notamment en créant un réseau de parcs et de terrains de jeux, en gardant à l’œil les loisirs « immoraux » et en agissant sur la propreté et l’hygiène. Ces projets, qui sont autant de façons d’intervenir dans et sur l’urbain, témoignent de leurs préoccupations idéologiques, mais aussi du type de ville qu’elles veulent faire naître. Bien qu’inévitablement leur identité collective en tant que femmes blanches de l’élite les mène à poser un regard situé sur les autres Montréalaises et ainsi à mettre en place des projets qui peuvent nuire à ces dernières, la ville qu’elles envisagent est plus à l’écoute des besoins de la population. Elles parviennent ainsi à se doter d’un pouvoir sur la matière urbaine, pouvoir à la fois reconnu par la population qui bénéficie de leurs services, par les autres organisations réformistes et masculines, et même par les autorités municipales. En somme, leurs interventions sur la matière transforment non seulement le visage de la ville, mais aussi la manière dont la ville est pensée.

  • Cette thèse porte sur les changements intervenus en Asie centrale et au Kirghizstan au XXème siècle et vise à s’inscrire dans le cadre plus large des travaux portant sur la modernisation et la démodernisation. Cette région est restée en marge des développements économiques et sociaux liés à la révolution industrielle et à la globalisation jusqu’au début du XXème siècle. Le développement des concepts de modernisation puis de démodernisation sont liés aux développements économiques et sociaux. L’avènement de l’économie-monde, la concurrence entre les États-Unis d’Amérique et l’Union soviétique et la multiplication du nombre d’États ont fait des modèles de développement un enjeu crucial de géopolitique mondial. Dans cette perspective, cette thèse propose d’analyser comment le rattachement à l’Empire russe mais surtout à l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) a considérablement modifié les structures économiques et sociales, la culture et les modes de vie de la population en Asie centrale. Cette région du monde a été modernisée selon les préceptes soviétiques et en cela, elle présente un cas d’étude utile tant l’Asie centrale, ses populations et sa culture étaient singulières au regard du reste de l’URSS. Le démantèlement de l’Union soviétique a provoqué l’indépendance des quinze républiques qui la constituaient. Dans une région ayant connu des avancées fulgurantes dans des domaines tels que la santé et l’éducation, de nombreuses dynamiques contraires vont pourtant apparaître dans les années 1990 et 2000. Les conditions d’accès à l’indépendance et les choix politiques effectués par les nouveaux gouvernements vont mener, au Kirghizstan notamment, à une autre révolution, néo-libérale cette fois-ci. Le contraste entre les deux périodes constituent un cas d’étude sur les dynamiques liées à la modernisation et à la démodernisation. Celui-ci soulève des interrogations liées aux choix néolibéraux qui ont été effectués et de leur impact au niveau humain. Finalement, cette thèse illustre aussi la place grandissante qu’occupera l’Asie centrale en raison de son positionnement géographique stratégique tout autant que de son histoire.

Dernière mise à jour depuis la base de données : 17/07/2025 13:00 (EDT)

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